Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde. Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge ces élèves ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Aujourd’hui, nous retrouvons Marie Astrid Chauviré, professeure Histoire-Géographie et EMC dans l’académie de Créteil.
Comment avez-vous été amenée à travailler avec des élèves allophones ?
J’enseigne l’Histoire-géographie depuis 20 ans, au collège Daniel Féry (94). Il s’agit d’un établissement qui dispose d’une classe UPE2A (Unité Pédagogique pour Élèves Allophones Arrivants). J’ai eu pendant plusieurs années des heures spécifiques en histoire-géographie pour les élèves allophones. Mais le dispositif s’est arrêté au profit d’une inclusion totale des jeunes en classe ordinaire sur certains créneaux.
Les élèves allophones arrivent dans nos classes par vagues migratoires. Il y a quelque temps nous avions de jeunes Syriens et Afghans. En ce moment, nous accueillons plutôt des élèves qui viennent de pays de l’Europe de l’Est. Ceux sont des pays avec des systèmes scolaires assez proches du nôtre.
Quelles sont les difficultés que vous-même et l’ensemble de l’équipe pédagogique rencontrez au quotidien dans l’accueil des élèves allophones ?
Tout d’abord, il s’agit la plupart du temps d’enfants qui ont vécu des épisodes traumatisants. Bien souvent, ils n’ont pas non plus été scolarisés ou très peu. L’école dans les camps, ce n’est pas vraiment l’école…
Nous manquons de supports adaptés. Lorsque l’on distribue aux élèves des exercices de niveau CM, ils se sentent vexés. Les documents sont trop infantilisants.
De plus, ils ne bénéficient d’une place en UPE2A que durant une année scolaire, lorsqu’ils arrivent à en obtenir une. Les élèves originaires de pays francophones sont souvent placés directement en classe ordinaire. Or, les jeunes qui arrivent d’Afrique ont un système scolaire extrêmement différent de l’enseignement français.
Lorsque les jeunes sortent totalement d’UPE2A, l’arrivée en classe ordinaire n’est pas toujours évidente. Par exemple, en classe de troisième, j’ai deux élèves guinéens qui sont relativement à l’aise à l’oral, mais qui ont de grosses difficultés à l’écrit. Enfin, l’UPE2A n’est selon moi pas un dispositif adapté aux élèves NSA (Non Scolarisés Antérieurement).
Pourquoi l’UPE2A n’est selon vous pas adaptée pour accueillir les jeunes NSA ?
Le travail est très différent avec eux : ils lisent parfois, mais pas forcément notre alphabet. Il faut donc tout reprendre.
Quelles sont les difficultés spécifiques à l’enseignement de l’Histoire-Géographie et de l’EMC ?
La confrontation au programme d’Histoire est parfois problématique. La manière d’aborder les thématiques est différente dans chaque pays. De nombreux épisodes de notre programme ne sont pas non plus étudiés dans les autres pays. J’étais par exemple persuadée que mes élèves des pays de l’Est connaissaient le tsar Nicolas II. J’ai été surprise d’apprendre qu’ils n’en avaient jamais entendu parler à l’école.
Dans l’académie de Créteil, nous avons la possibilité de participer à un stage pour nous former à l’enseignement de l’Histoire-géographie pour les élèves allophones.
La géographie n’est pas non plus enseignée de la même façon. Par exemple, j’ai un élève qui a mis trois ans pour venir de Syrie. Il a donc beaucoup voyagé, mais il est incapable de situer par où il est passé. Pour se repérer, sa famille et lui utilisaient un GPS avec les coordonnées fournies par les passeurs. Au Portugal également, on étudie très peu la géographie à l’école. Je rêve d’un livre qui répertorie les différents programmes scolaires ! Ainsi, nous pourrions savoir les notions que les élèves ont abordées ou non.
Quels sont les outils que vous utilisez dans votre établissement pour adapter vos pratiques ?
Dans notre établissement, nous avons pris le parti de communiquer avec les élèves allophones en passant par leur langue maternelle. Nous sommes épaulés par des élèves pairs pour traduire. C’est une aide extrêmement précieuse. Par exemple, les Roumains, les Moldaves et les Ukrainiens comprennent tous le Russe. C’est un gros atout pour trouver un élève tuteur.
Je donne les verbes de consignes dans la langue maternelle du jeune. Lorsqu’il arrive en classe pour la première fois, je me présente à lui dans sa langue maternelle. Les élèves sont toujours très surpris qu’on utilise leur langue. Cela me prend seulement deux minutes de mon temps, mais ça prouve à l’élève que je m’intéresse à lui. Google Traduction est un outil qui est devenu indispensable pour arriver à échanger. Les outils numériques que nous avons sont précieux pour ces enfants.
Je fais également de la méthodologie, j’étudie avec eux les exercices types que l’on retrouve fréquemment en Histoire-Géo.
J’utilise tous les supports qui peuvent aider à la compréhension : des supports visuels, des sous-mains avec toutes les consignes dans la matière, les dictionnaires lorsqu’il y en a. Un collègue a également proposé l’utilisation de pictogrammes. J’ai fini par arrêter, car c’était très long à préparer et pas forcément utile.
Même si l’oral est primordial, je tiens à ce que les élèves aient une trace écrite. Ne serait qu’une phrase pour expliquer de quoi nous avons parlé durant le cours. En complément, je leur fournis une photocopie du cours.
En classe de quatrième, par exemple, pour évoquer les valeurs de la République, nous travaillons sur l’endroit d’où l’on vient et où l’on va. Ce projet permet aux élèves allophones de prendre conscience qu’on est tous plus ou moins immigrés. Ils aiment beaucoup cette activité.
Quelles sont les différentes orientations possibles pour les élèves allophones ?
Certains élèves arrivent à poursuivre une très bonne scolarité après le collège. L’une de mes anciennes élèves de troisième – retrouvez son témoignage en fin d’article ! – poursuit actuellement un parcours universitaire prestigieux. Cela varie beaucoup d’un jeune à l’autre. À l’inverse, j’ai eu une élève syrienne qui n’a jamais réussi à lire et à écrire…
Beaucoup de nos anciens élèves nous écrivent pour nous dire ce qu’ils sont devenus !
Questionnaire rempli par une ancienne élève de Marie-Astrid après son départ du collège.
Depuis plusieurs années maintenant, les enseignants sont confrontés à un nouveau défi : accueillir des élèves allophonesau sein de leur classe. Pour la rentrée 2018-2019, le ministère de l’Éducation Nationale recensait 67 909 jeunes ayant des besoins éducatifs particuliers dans le domaine de l’apprentissage du français (lycée, collège et primaire confondus), en progression par rapport à l’année scolaire 2017-2018. Ces chiffres masquent une grande diversité de profils.
Les élèves avec des besoins particuliers dans le domaine de l’apprentissage du français sont de plus en plus nombreux dans les établissements. Pourtant, les professeurs ne se sentent pas toujours formés pour accompagner ce nouveau public et se retrouvent souvent démunis. Quels sont les différents dispositifs d’accueil ? Quelle posture adopter ? Comment adapter ses pratiques ? Quelles activités proposer ? Où trouver des ressources ? Quelles sont les conditions qui doivent être réunies afin d’accompagner au mieux ces jeunes ? Beaucoup de questions et, souvent, trop peu de réponses.
C’est pourquoi nous vous proposons cet article pour faire le point sur le sujet 🙂 Au programme : la présentation des différentes structures d’accueil, des conseils et outils à emporter dans son sac à dos, des ressources et comptes à suivre sur les réseaux sociaux, mais aussi des rencontres avec des collègues… et des élèves !
Les différentes structures d’accueil des élèves allophones
🔎 | Déchiffrer les différents termes et acronymes
Il n’est pas toujours évident de décoder les différents termes employés pour évoquer l’accompagnement des élèves allophones. Nous vous avons préparé un petit glossaire des principaux termes et sigles utilisés pour l’accueil des jeunes à besoins éducatifs particuliers en français. Si vous souhaitez approfondir, vous pouvez vous rendre ici.
Bon à savoir : lorsqu’un établissement met en place à la fois une section UPE2A et une section NSA, on peut parler d’un dispositif UPE2A-NSA.
🏩 | Découvrir les différents dispositifs d’accueil pour les élèves allophones
Il existe trois principales structures spécialisées dans l’accompagnement des élèves allophones :
Vous êtes dans un collège ou un lycée avec un dispositif UPE2A…
Lors de leur arrivée en France, les élèves allophones sont obligatoirement inscrits en classe dite “ordinaire” pour les apprentissages généraux et en UPE2A pour suivre un enseignement du Français Langue Seconde.
💡 | Une petite sélection de projets inspirants menés dans différentes UPE2A
Une vidéo des projets plurilingues dans l’académie de Lyon.
Une multitude de projets menés dans l’académie de Grenoble.
Un Trivial Poursuit revisité par des élèves du collège Fernand Léger dans l’académie de Grenoble, en partenariat avec Fab Labs Solidaire, en 2016.
Des ateliers de théâtre d’objets réalisés au collège Descartes, dans l’académie de Lille, par Sophie Pecqueur. Ce projet vous intéresse ? Venez écouter notre podcast ! 🎙️
Vous êtes dans un collège ou un lycée qui ne dispose pas d’UPE2A…
Lorsque l’établissement d’accueil ne dispose pas d’un dispositif UPE2A, des heures de soutien assurées par un enseignant de l’équipe pédagogique peuvent être accordées. Les élèves allophones évoluent en classe ordinaire et disposent d’un aménagement d’emploi du temps pour assister à des séances de FLS.
| Mémo : quel que soit le dispositif d’accueil mis en place dans votre établissement, la première chose à faire lorsque vous accueillez un élève allophone dans votre classe est de lui faire sentir qu’il est le bienvenu. La plupart des jeunes ayant des besoins particuliers dans le domaine de l’apprentissage du français ont vécu des situations traumatisantes. Lors de leur arrivée dans un nouvel environnement, ils ont besoin d’être rassurés. Vous pouvez, par exemple, apprendre à dire bonjour dans sa langue maternelle.
Le CASNAVpour les ressources et les outils
Il s’agit de centres de ressources pour les établissements scolaires disponibles dans chaque académie. Vous trouverez ici l’annuaire des différents pôles. Le CASNAV propose de nombreux documents pédagogiques et ressources spécialisées. Il assure également des formations pour les enseignants. Vous pouvez trouver de nombreuses ressources en ligne.
🔎 | Nos préférées
Les ressources d’accompagnement proposées par l’académie de Strasbourg : fiches élèves, grilles d’évaluation…
Le projet Histoire des langues réalisé de 2015 à 2018 dans l’académie de Lyon et qui propose des enregistrements d’enfants et de parents qui narrent des histoires dans leur langue maternelle.
Dans son sac à dos: outils & astuces pour l’accueil des élèves allophones
Il y a autant d’élèves allophones qu’il y a de profils différents. Ce qui va fonctionner avec l’un ne va pas forcément être adapté aux besoins d’un autre. Nous vous proposons ici différents outils qui pourront vous être utiles, quel que soit le niveau du jeune à son arrivée dans votre établissement.
💡| Quelques conseils
Rassurer l’élève
Prendre le temps d’accueillir l’élève, le mettre à l’aise et lui faire comprendre qu’il a sa place dans la classe au même titre qu’un autre.
Il n’est pas toujours évident de trouver du temps à accorder à chaque élève. Vous pouvez dès son arrivée, désigner un élève de confiance qui deviendra le tuteur d’un élève allophone. Ainsi, il pourra lui réexpliquer les consignes et l’épauler tout au long de la séance. Le binôme peut bien sûr changer plusieurs fois en cours d’année pour éviter la surcharge de travail au jeune qui se retrouve tuteur. Avec ce système, l’élève allophone crée du lien avec ses camarades et l’élève tuteur gagne en responsabilité. Vous trouverez une fiche prête à l’emploi proposée par l’académie de Strasbourg, juste ici !
Même si cela peut être déstabilisant, il ne fautpas s’inquiéter si les élèves sont parfois mutiques ou en retrait lors des premières semaines, voire des premiers mois de cours. Il faut un temps d’adaptation plus ou moins long selon chacun. 🙂
Ne pas se mettre la pression !
Il ne fautpas se mettre la pression en ce qui concerne les objectifs à atteindre. Ce ne seront pas les mêmes que pour les autres élèves de la classe, c’est normal, et ce n’est pas grave !
Lorsqu’un élève allophone arrive dans votre classe, il est important de prendre rapidement contact avec le professeur ou le coordinateur FLS de votre établissement. Cette prise de contact vous permettra de récolter des informations primordiales pour la prise en charge du jeune : l’élève a-t-il été scolarisé ? Combien de temps ? Y a-t-il eu des interruptions dans sa scolarité ? Si vous n’en avez pas au sein de votre structure, n’hésitez pas à contacter le CASNAV de votre académie afin de récupérer sa fiche de renseignements.
Des formations sont régulièrement proposées sur M@gistère afin de vous accompagner dans la prise en charge des jeunes à besoins spécifiques en langue française.
Des petites adaptations
Préparer une fiche récapitulative du cours avec des phrases simples. Il s’agira de la leçon à retenir lors de la prochaine séance. Ainsi, l’élève peut se concentrer exclusivement sur la compréhension orale durant l’heure et être plus attentif en classe. En effet, il est très difficile pour un élève allophone de se concentrer en même temps sur l’écoute et l’écriture du cours.
En classe de Français, lorsque c’est possible, il est intéressant de proposer au jeune de lire le livre demandé dans une langue qu’il maîtrise et d’effectuer simplement une lecture d’extraits de l’œuvre en français. On peut aussi préparer des résumés simplifiés des passages les plus importants de l’histoire afin d’accompagner la lecture. Selon le niveau de votre élève, cet exercice peut donner lieu à une séance de littérature comparée : étudier les différences entre une œuvre originale et sa traduction.
Dans la mesure du possible, placer l’élève dans les premiers rangs, vous pourrez ainsi plus facilement l’aider ou jeter un œil sur son travail.
🎒 | Les outils utiles à avoir dans son sac
Des dictionnaires & livrets bilingues
Un dictionnaire bilingue afin de faciliter les échanges. Selon la langue maternelle de l’élève, il est plus ou moins facile de s’en procurer un. Si l’élève peut bénéficier d’une tablette ou d’un ordinateur au sein de votre établissement, vous pouvez également utiliser des dictionnaires en ligne. Par exemple, Larousse offre un accès gratuit à de nombreux dictionnaires bilingues : ici.
Un livret d’accueil bilingue à l’attention de l’élève et de ses parents afin de comprendre le fonctionnement du système éducatif français. Sur le site d’Éduscol, vous trouverez des documents prêts à l’emploi dans plusieurs langues. Une version audio à télécharger est également disponible.
Un répertoire : lorsque l’élève rencontre un nouveau mot de vocabulaire ou un terme spécifique à votre matière, il peut l’inscrire dans son carnet avec une petite définition. Le répertoire peut faire l’objet d’évaluations adaptées :
Mémorisation : j’apprends régulièrement les nouveaux mots du répertoire.
L’autonomie : lors des premières semaines, il est important de prendre le temps d’expliquer le fonctionnement du répertoire et de penser à signaler à l’élève lorsqu’il doit inscrire une nouvelle définition. Puis, progressivement, le responsabiliser et évaluer son autonomie : je suis capable d’identifier le vocabulaire à retenir.
Les outils numériques
Enregistrer une version audio de votre cours, en utilisant la fonction enregistrement audio de votre téléphone, un dictaphone, ou bien une application telle que notre labo audio accessible gratuitement sur www.livrescolaire.fr. Ainsi, l’élève pourra réviser à la maison plus facilement en réécoutant la séance.
Une tablette : si cela est possible au sein de votre établissement, la tablette peut être, selon la situation, un bon outil pour adapter les activités aux besoins d’un élève allophone. Elle lui donne accès à différents types de supports : des dictionnaires, des activités en ligne, des vidéos pédagogiques et différentes applications. L’utilisation du numérique en classe peut faciliter la compréhension du cours et permettre à l’élève de s’entraîner pour une production.
Des fiches outils
Une fiche avec des verbes de consignes : la compréhension des consignes est une vraie problématique pour les élèves allophones. Il est donc important de distribuer à l’élève, lors de son arrivée, une fiche visuelle à coller au début de son cahier ou à ranger au début de son classeur, qui regroupe les verbes de consignes les plus fréquents. Vous en trouverez un exemple ci-dessous :
De nombreux imagiers, prêts à l’emploi, en version papier et audio, sont disponibles sur le CASNAV de l’académie de Strasbourg, juste ici.
Un tableau comparatif des différents systèmes scolaires afin de pouvoir estimer le niveau de votre élève sur le CASNAV de Lille : ici.
📌 | Des documents et recherches pour vous soutenir dans l’inclusion des élèves allophones
De nombreux dossiers sont disponibles sur le site d’Éduscol afin de vous accompagner dans la prise en charge des élèves allophones. Afin de vous faciliter la tâche, nous avons réalisé une présélection :
Vous pouvez retrouver également une étude menée par ÉVASCOL, un groupe de chercheurs, sur la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés en France et des enfants issus des familles itinérantes et de voyageurs, juste ici, ainsi qu’un rapport de recherche, extrêmement riche, de 400 pages, mais aussi – rassurez-vous -, sa synthèse en 18 pages. 🙂
Pour finir, une conférence très intéressante de Christine Perego, actuellement ATER au département de FLE de l’université Grenoble Alpes. Un podcast de 55 minutes, disponible sur CANOPÉ Auvergne-Rhône-Alpes : L’inclusion des élèves allophones : du mythe à la réalité. Vous pouvez également télécharger le support du colloque ! 😉
Activités & ressources
Maintenant que votre sac à dos est bien chargé, il est temps de vous présenter différentes activités et ressources pour vous épauler. Vous n’êtes pas professeur de FLS et vous ne savez pas forcément où vous procurer des activités ou des ressources adaptées ? Nous vous avons sélectionné une série d’outils et d’activités clés en main pour accompagner vos élèves allophones sans vous surmener.
🎒| Adapter les activités de classe
Sans modifier l’ensemble de vos documents, vous pouvez simplifier les consignes en supprimant ou en rendant facultatifs quelques exercices. L’élève aura plus de temps pour lire et comprendre ce qui est demandé.
Sur le même principe, on pourra adapter les évaluations. Il s’agit d’une demande récurrente de la part des élèves allophones interviewés.
Il est également possible de demander aux élèves, aidés de leur tuteur – si besoin -, de réaliser une carte mentale afin de synthétiser les éléments acquis durant le chapitre. Sur la tablette ou l’ordinateur, on peut avoir recours à Padlet ou bien à Canva.
Les livres de la collection « Les outils malins du FLE » aux éditions PUG, proposent de nombreux exercices ludiques à destination des élèves allophones : grammaire, théâtre, prononciation, écriture, conversation, etc.
Les outils tels que Google Traduction peuvent vous donner un coup de pouce pour la compréhension des consignes, mais aussi dans certaines situations, facilitent la communication avec le jeune.
💻 | De très nombreuses ressources spécifiques en ligne
De nombreuses ressources sont disponibles en ligne et prêtes à l’emploi. Vous pouvez imprimer différentes activités, plusieurs exercices sont également réalisables directement sur l’ordinateur ou la tablette. Avec Sophie Pecqueur, professeure en UPE2A, nous en avons sélectionné quelques-unes afin de vous accompagner dans votre travail.
Des sites destinés aux élèves ayant des besoins particuliers en français
TV5 Monde : des exercices en ligne et des vidéos en lien avec l’actualité. Le site propose des activités adaptées selon le niveau de l’élève et les documents ne sont pas infantilisants.
LexiqueFLE : des leçons et des exercices pour apprendre de nouveaux mots.
SOS Collège : un portail pour l’inclusion des élèves allophones avec des ressources disponibles dans chaque matière.
ViveleFLE : des leçons et exercices du niveau A1 à B2.
Équipe Réussite : une banque de ressources qui s’adresse aux enseignants et élèves à partir du cycle 2 jusqu’au Cycle Terminal.
Des blogs de professeurs des écoles
Vous pouvez également utiliser des exercices et activités de cycle 2 et 3 proposés par des professeurs des écoles, pour apprendre le français, mais aussi pour les élèves qui n’ont pas pu bénéficier d’une scolarisation régulière avant leur arrivée en France. Certaines ressources sont à adapter selon l’âge du jeune afin que les activités ne soient pas trop infantilisantes :
Les Coccinelles : un site de ressources destiné aux enseignants du primaire et qui comporte de nombreuses ressources exploitables avec des élèves allophones.
Le Blog de Maître Fafa : conçu par Fabrice Rechede, professeur des écoles de CM1-CM2 vous trouverez de nombreuses activités ludiques pour travailler l’apprentissage du français.
Lutin Bazar : blog tenu par une professeure des écoles, dans l’Académie de Toulouse.
Des livres audio
Pour les cours de français et le travail sur la compréhension orale, plusieurs sites vous proposent des livres audio :
Librivox : un site américain qui regroupe des livres audio disponibles dans de nombreuses langues. Vous pouvez ainsi faire découvrir des extraits de textes dans la langue maternelle de votre élève.
Bibliboom : deux lecteurs amateurs vous proposent des lectures de plusieurs classiques de la littérature.
E-book kids : des lectures destinées aux enfants qui peuvent être facilement réutilisées avec les élèves allophones. Par exemple, une histoire expliquant les origines du Père Noël en Europe.
Des vidéos & des podcasts
Des vidéos informatives et des podcasts éducatifs peuvent vous permettre de créer facilement des activités pour vos élèves allophones. Ces ressources vous permettent aussi d’adapter les devoirs à la maison :
Jamy — Épicurieux, de l’émission C’est pas sorcier, propose des vidéos de vulgarisation scientifique.
Tu mourras moins bête, des dessins animés de 15 minutes de vulgarisation scientifique proposés par Arte.
Le programme Karambolage d’Arte qui décrypte en 3 minutes, avec humour, les habitudes des français. Par exemple, un court-métrage sur le rituel de la rentrée.
Hugo Décrypte : les actus du jour, des vidéos de 10 minutes publiées chaque jour afin de faire un résumé de l’actualité nationale et internationale.
De nombreuses ressources YouTube sont également disponibles sur Profpower ! 😉
Des paddlets
Et pour terminer, quelques padlets proposés par des enseignants et des formateurs :
FLSCO : Langue(s) des disciplines : un padlet extrêmement riche, proposé par Hélène Dugros, enseignante dans l’académie de Toulouse, afin d’inclure les élèves allophones.
La continuité pédagogique en FLS : de nombreuses fiches et exercices par Pascale Jallerat, formatrice FLE/FLS dans l’académie de Créteil.
Niveaux A1 à B1 : des padlets avec des ressources adaptées du niveau A1 à B1, ainsi que des dictées sur le site du collège Edmond Rostand dans l’académie de Grenoble.
🕵️ | Quelques comptes à suivre
🐥 Twitter
UPE2A et Cie : journal scolaire d’une UPE2A de l’école primaire Michelet, dans l’académie de Toulouse.
Fabrik FLS : partage de ressources et d’actualités en FLS.
Apprendre #TV5 monde : des ressources actuelles et adaptées pour les élèves allophones.
S’abonner au #UPE2A, vous trouverez de nombreux partages inspirants.
👥 Facebook
Nous vous invitons à rejoindre l’un des groupes Facebook d’échange de ressources et de soutien dans l’accompagnement des élèves allophones. Vous pourrez échanger avec des professeurs de FLE dans le monde entier, mais également des enseignants en UPE2A :
Nous espérons que cet article vous a plu et vous permettra d’aborder de manière plus sereine l’arrivée d’élèves allophones au sein de votre classe ! N’hésitez pas à partager en commentaire vos ressources et vos témoignages ! 🙂
Nous vous proposons également de partir à la rencontre de Raphaël, Hervé, Marie-Astrid et Laëtitia ! Professeurs en collège, lycée général et professionnel, ils témoignent de leur expérience auprès des élèves allophones. Découvrez également les interviews de Sidra, Bashar et Ravindu, trois jeunes qui ont accepté de revenir sur leur parcours scolaire. Il vous suffit de vous rendre dans l’onglet “Les profs racontent“.
EXORDE, subst. masc. : ce qui constitue une entrée en matière, une introduction.
La prise de parole est un défi quotidien, aussi bien dans la vie personnelle que dans la vie professionnelle. L’aisance orale n’est pas innée : tout comme l’écrit, elle se travaille ! Il faut apprendre à placer sa voix, regarder son interlocuteur, gérer son stress… Dès la classe de Troisième, les élèves sont évalués sur des activités orales avec la soutenance du DNB. Au lycée, ils doivent de nouveau se prêter à l’exercice avec des épreuves telles que le Grand Oral ou le Chef-d’œuvre.
Pourtant, les enseignants sont généralement mieux formés pour préparer les élèves à des épreuves écrites, et ils disposent de ressources beaucoup plus nombreuses pour travailler sur les activités de rédaction. Par ailleurs, il n’est pas non plus toujours aisé d’enseigner l’oral lorsque l’on se retrouve avec des classes de 30 ou de 35 élèves ! Quels sont les outils pour aider les collégiens et lycéens à présenter un projet oral ? Comment travailler l’oral avec des groupes parfois surchargés ? Dans cette série consacrée à l’oral, nous allons vous présenter des conseils, des rituels et des activités à mettre en place afin de développer l’aisance de vos élèves à l’oral !
Vous trouverez dans ce nouvel épisode, dédié à la prise de parole, différentes activités vous permettant de travailler la compétence orale avec vos élèves.
Si vous n’avez pas encore lu notre premier épisode consacré aux outils et conseils pour oser s’exprimer en classe, il vous suffit de cliquer ici. 😉
NARRATION, subst. féminin : partie du discours où l’orateur raconte, expose, développe le fait.
Instaurer des rituels de classe
📚 La lecture en classe
La lecture expressive est un autre moyen de travailler l’oral ! Il est possible d’instaurer un rituel de lecture. Une fois par semaine, par exemple, un élève doit lire le passage d’un livre. On travaille ainsi la respiration, l’élocution, la voix, mais aussi la relation avec son auditoire. L’objectif est de captiver son public, lui donner envie d’écouter l’histoire lue !
💾 La restitution du cours précédent
En début d’heure, le professeur peut désigner un élève qui doit restituer, rapidement, ce qui a été vu lors du cours précédent. Cela permet ainsi de contrôler si les notions étudiées lors du cours précédent sont acquises, mais aussi de s’entraîner à synthétiser.
📖 🎬 Recommander un livre ou un film
En cours de français ou de langue vivante, une fois par semaine ou par mois, un élève doit devenir présenter en quelques minutes un livre ou un film qu’il a lu/vu récemment. On attendra qu’il soit en mesure de présenter un résumé de l’œuvre choisie, mais aussi de développer son point de vue.
👨🏫 Le Teacher assistant
Un rituel bien connu des collègues de langues vivantes. À chaque heure de cours, un élève différent vous assiste pour présenter la date, la météo du jour, un point de cours…. Au début du cours, le Teacher assistant peut par exemple tirer au sort 4 élèves à qui il devra poser des questions qu’il aura préparées et mémorisées. Il est évalué sur la pertinence de ses questions et les élèves interrogés, sur leurs réponses.
La variante pour les autres matières :
Pendant le premier trimestre, vous présentez 5 à 10 choses à savoir sur le cours précédent (ou un sujet donné) et vous posez trois questions aux élèves. Le second trimestre, c’est à un des élèves de préparer les 10 choses à savoir ainsi que trois questions à poser à la classe. Un rituel parfait pour responsabiliser les élèves tout en sollicitant leur mémoire… et en travaillant la compétence orale !
🧘La sophrologie
Le stress est une réalité pour nos élèves lorsque l’on parle de l’oral. Il peut donc être intéressant de travailler avec vos élèves sur la gestion de l’anxiété. La sophrologie est un outil qui peut être utilisé comme rituel de classe afin de lâcher prise par des exercices de respiration et de visualisation positive. Ainsi, les élèves posséderont des astuces antistress qu’ils pourront activer partout et tout le temps !
💡 Sophie Reddet, enseignante en collège dans l’académie de Montpellier raconte son expérience
🎭 Les improvisations & jeux de rôle
Des petits exercices d’improvisation ou des jeux de rôle afin de se mettre en scène dans des situations orales peuvent être mis en place régulièrement. Ce travail est notamment l’occasion de préparer les élèves au monde professionnel : entretiens d’embauche, rapport à la clientèle, bilan de compétences…
💡Sur le même principe, on peut organiser des « cafés littéraires ». Un dispositif qui peut devenir un rituel trimestriel. Une fois tous les trois mois, en fin de période, on se réunit en U afin de présenter chacun son tour un livre lu durant le trimestre. Retrouvez le témoignage d’Aurélie Vincent, dans la partie « Des projets inspirants » ! 😉
Présentation d’un café littéraire organisé au lycée Pierre-Mendès-France à Rennes.
⏰ Apprendre à synthétiser
Il est souvent difficile pour les élèves de réaliser un résumé et pourtant il s’agit d’un exercice indispensable lorsque l’on se retrouve dans une épreuve orale où notre temps est limité ! Il faut savoir être bref, concis et accessible.
📹 Ma thèse en 180 secondes, de nombreuses vidéos sont disponibles en ligne sur YouTube. Un projet que vous pouvez reprendre avec vos élèves afin de leur demander de synthétiser une notion de cours, une activité menée, ou encore un livre en seulement 180 secondes !
📹 Les Boloss des Belles Lettres, de Quentin Leclerc et Michel Pimpant, propose des résumés de grands classiques de la littérature avec du langage familier et de l’argot. Des textes interprétés par Jean Rochefort et disponibles sur YouTube. Des vidéos qui permettent de travailler sur la synthèse, mais aussi sur les niveaux de langue.
🎲 Des jeux pour pratiquer l’oral
De nombreux jeux offrent la possibilité de travailler la compétence orale en classe. Les activités ludiques ont l’avantage de consolider l’esprit d’équipe et ainsi d’instaurer un climat de confiance pour prendre la parole.
Comment j’ai adopté un gnou
Un jeu de dés qui permet de raconter des histoires ! Un jeu simple et ludique pour les cours de français ou de langue. Une activité intéressante en îlot. Les joueurs choisissent entre deux thèmes. Un élève lance un premier dé coloré avec des débuts de phrases, par exemple : “Je me promenais dans la forêt…”. Il doit compléter la phrase. Le joueur suivant lance un autre dé pour poursuivre le récit, et ainsi de suite. Il existe également une version spécialisée dans le merveilleux : Comment j’ai adopté un dragon.
Sur le même principe, vous pouvez également utiliser Story Cubes.
Double mot
Un autre jeu facilement utilisable, en cours de français, de langue ou avec des élèves allophones, pour s’exercer à l’oral tout en s’amusant. Neuf cartes sont posées sur la table face visible. Le but est simple : établir un lien entre deux d’entre elles. Il peut s’agir d’une citation, d’un proverbe, d’un livre, d’une chanson, d’un film… Les autres joueurs doivent ensuite valider cette connexion.
Kosmopoli.t
Kosmopoli.t est un jeu idéal en cours de FLS, de langue ou en lycée professionnel hôtellerie. Les élèves se retrouvent à travailler dans un restaurant qui a la spécificité de ne recevoir que des clients qui parlent des dialectes étrangers ou patois ! En début de partie, les joueurs choisissent deux continents. Ensuite, la salle est ouverte ! Le joueur qui interprète la serveuse écoute les commandes. Il doit au fur et à mesure de ses écoutes transmettre à haute voix ce qu’il entend au maître d’hôtel. L’élève qui joue le maître d’hôtel a la responsabilité de noter les commandes et les numéros de table. Une fois l’écoute terminée, le reste des élèves du groupe, les cuisiniers doivent retrouver les différentes recettes afin que la serveuse puisse servir au plus vite possible l’ensemble des tables. Une activité ludique qui permet de travailler sur la communication et l’organisation.
Nous vous conseillons à ce sujet notre article sur l’apprentissage par le jeu, disponible juste ici ! 😉
Les Cartes Défis
Nous avons créé des cartes défis pour mettre en place des exercices autour de l’oral avec vos élèves. Ces cartes leur imposent une contrainte durant un exposé ou un débat : être synthétique, utiliser des exemples, rester calme… De quoi les entraîner de façon ludique ! Pour vous les procurer, il suffit de cliquer juste ici !
Et ce n’est pas tout ! En complément, nous vous proposons une fiche avec quelques techniques issues de la rhétorique pour faire de vos élèves des orateurs en herbe !
Créer une séance ou une séquence à dominante orale
🎭 Le théâtre
Le théâtre permet de travailler les points essentiels de la prise de parole : l’élocution, la gestuelle, le placement de la voix, mais aussi la posture.
💻 Différents documents sont disponibles sur internet afin de vous aider dans la mise en place d’un atelier théâtral avec votre classe :
L’académie de Nancy-Metz vous propose toute une série de jeux afin de travailler sur l’estime de soi, la confiance, la concentration et le dynamisme.
Auxerreletheatre.com met à disposition une « Banque d’exercices de théâtre à destination des professeurs ». Un dossier extrêmement riche pour pratiquer le théâtre aussi bien avec des collégiens qu’avec des lycéens. Vous découvrirez une multitude d’activités pour travailler sur l’espace, le groupe, le corps, la voix et le texte !
Dramaction, une communauté d’enseignants de théâtre, vous propose des ateliers prêts à l’emploi en libre accès !
💡📹 Afin de travailler sur la prise de parole et l’importance de la diction, nous vous recommandons le film Le Discours d’un roi de Tom Hooper, 2011. Un long-métrage qui peut faire l’objet d’un projet interdisciplinaire : français, histoire et anglais. 😉
🙋️ ️Le débat
Dans toutes les matières et pour tous les niveaux, il est possible d’organiser des débats afin de travailler l’oral et l’argumentation. Nous vous proposons dans cette partie plusieurs idées de thématiques ainsi que différents types de débats.
Le débat réglé ou argumenté
Lors d’un débat réglé, les élèves incarnent des rôles bien spécifiques : médiateur, maître du temps, rapporteur, secrétaire, maître de séance… ou public. 😉
Le médiateur
Le médiateur veille à la répartition de la parole et aux propos utilisés par chacun des participants. Il peut y avoir un médiateur par groupe.
Le maître du temps
Il veille à ce que chaque groupe ait le même temps de parole.
Le rapporteur
Le rapporteur est positionné au tableau. Son but est de noter les différents arguments donnés dans chacun des deux groupes. Il peut y avoir plusieurs élèves qui occupent cette fonction. Par exemple : deux rapporteurs, l’un va noter les idées énoncées par le groupe 1, tandis que l’autre se chargera des propos du groupe 2.
Le secrétaire
Un ou deux élèves peuvent être nommés secrétaires. Ils auront à charge de garder une trace écrite de la séance : prendre en note les éléments inscrits au tableau par les rapporteurs, mais aussi le bilan de l’activité.
Le maître de séance
Situé en bout de table, le maître de séance anime le débat. Il ouvre et clôture la séance. Il a également pour charge de relancer la discussion ou de poser une question aux participants les plus discrets.
Le public
Les élèves qui ne prennent pas part au débat forment le public. Ils sont spectateurs de la discussion et en fin de séance devront établir un bilan de la discussion : le groupe qui les a le plus convaincu, la qualité de l’échange, les éléments à améliorer pour la fois suivante.
Le débat mouvant se déroule généralement de la manière suivante : les participants sont debout et une ligne (imaginaire ou une bande de gros scotch) divise la classe en deux. Le sujet de discussion est affiché au tableau. Chacun se place d’un côté ou de l’autre de la salle selon son opinion. Les participants indécis restent au milieu. Un premier élève est alors invité à donner un argument pour expliquer sa position. Le camp adversaire peut alors soumettre un contre-argument. Au fil de la discussion, les élèves incertains peuvent se diriger vers le camp qui les a le plus convaincus et l’ensemble des participants a également la possibilité de changer de place : rejoindre l’équipe adversaire ou bien se positionner dans la zone neutre.
Avec le débat mouvant, les élèves prennent conscience de deux facteurs importants :
Notre avis sur un sujet peut évoluer.
Avoir une bonne maîtrise de l’argumentation permet de rallier des personnes à sa cause.
💡 Quelques liens pour vous aider dans la mise en place d’un débat mouvant :
Réseau Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale – « Débat mouvant »
💡 L’académie de Nantes vous propose une série de séances de débats prêtes à l’emploi, pour tous les niveaux et toutes les matières ! Il n’y a plus qu’à fouiller pour trouver la perle rare !🕵️
🎤🏆 Organiser ou participer à un concours d’éloquence
Des concours au niveau académique sont également proposés. Par exemple, le rectorat de Toulouse organise, pour l’année scolaire 2020-2021, un concours académie d’éloquence. L’événement s’adresse aux élèves de seconde de lycée général et aux élèves de seconde et de première de lycée professionnel. L’académie de Strasbourg, de son côté, propose un concours d’éloquence lycéen sur l’environnement.
Un concours d’éloquence peut également se dérouler au sein d’un établissement, entre plusieurs classes d’un même niveau par exemple.
Quelques outils pour préparer un concours d’éloquence
📖 La Parole est un sport de combat, écrit par l’avocat Bertrand Périer. Ce livre vous propose une série d’exercices, à tester avec vos élèves, afin de préparer un passage oral. Bertrand Périer est l’un des formateurs du projet Eloquentia, organisé par Stéphane Freitas à l’Université Paris-VIII en Seine-Saint-Denis.
📹 Le film À voix haute : La force de la parole de Stéphane de Freitas et Ladj Ly. Un documentaire qui suit des étudiants de l’Université Paris-VIII dans la préparation du concours Eloquentia. Vous pourrez ainsi retrouver certains exercices proposés dans le livre de Bertrand Périer.
De nombreux dossiers pédagogiques sont disponibles en ligne :
📹 Le film Banlieusards réalisé par le rappeur Kery James. Au cœur de ce long-métrage, la problématique suivante : l’État est-il responsable de la situation actuelle des banlieues en France ? Un sujet qui peut ensuite faire l’objet d’un débat au sein de la classe en reprenant les arguments évoqués dans le film. Culturethèque vous propose un dossier pédagogique du film en libre accès !
📹 Le film Le Brioréalisé par Yvan Attal, aborde également la problématique des inégalités sociales face à la prise de parole.
Découvrez le dossier pédagogique proposé par le CNDP.
📹 Des vidéos sur YouTube, des procès organisés par des élèves en Droit. Vous pourrez ainsi assister au jugement de Lord Voldemort ou à celui de Dark Vador !
Préparer un oral à la maison – ou en distanciel !
📹 Des vidéos interactives
Pour s’exercer à la maison sur le travail oral, il est possible de demander aux élèves de se filmer, par exemple, à l’aide de leur téléphone. Les fichiers peuvent être facilement envoyés au professeur grâce à l’application wetransfer. De manière gratuite et très rapide, vous pouvez ainsi transférer des fichiers lourds.
Un travail de montage peut ensuite être effectué avec Imovie sur Apple, mais aussi Windows Movie Maker sur PC, ou bien encore avec Adobe Spark. L’application « Adobe Spark » est gratuite, accessible sur téléphone, sur tablette et ordinateur. Les fonctionnalités sont simples d’accès et intuitives. Vous trouverez ici un tuto pour réaliser des montages vidéos avec ce logiciel.
Ainsi, vous pouvez demander facilement à vos élèves de créer du contenu audio. Par exemple, en cours de français, demander la réalisation d’une vidéo à la manière d’un Booktubeur, pour présenter un livre.
Le fait de se filmer permet également aux élèves de s’auto-évaluer : observer ses tics de langage, sa posture, mais aussi sa gestuelle et le placement de sa voix.
💡 Plusieurs vidéos tutos sont également disponibles sur le web afin de s’exercer à la maison ou en classe. En voici quelques exemples :
Péroraison, subts. féminin : conclusion ou dernière partie d’un discours.
La prise de parole est un exercice complexe qui requiert de nombreuses compétences. Nous espérons que les différentes ressources proposées au sein de cet article vous aideront à mettre en place des activités orales avec vos classes. N’hésitez pas à partager en commentaire les différentes activités que vous utilisez en classe ! 😉
💡 Si vous souhaitez lire notre dernier épisode consacré aux témoignages de différents collègues, ça se passe ici !
Beaucoup d’enseignants utilisent le jeu ou souhaitent l’exploiter afin de diversifier les activités proposées en classe. L’utilisation du jeu en classe, pour un usage pédagogique, est d’ailleurs recommandé par le réseau Canopé*. Seulement voilà, ce n’est pas toujours évident de savoir comment s’y prendre : quel jeu choisir ? Dans quel but ? Comment l’exploiter en classe ?
Nous vous proposons de découvrir notre carte, afin de vous aider dans la mise en place d’activités ludiques avec vos élèves. Au menu du jour, différentes formules selon votre envie ! 😉
Dans tous les cas, il y en a pour tous les goûts et tous les âges ! 😉
* Dossiers et études complémentaires sur l’utilisation du jeu en classe, disponibles ici.
🥗 ENTRÉE
Une mise en bouche ! 😋
En entrée, le chef vous a concocté une salade composée : des conseils généraux pour pouvoir créer vos propres recettes avec des ustensiles pratiques pour laisser libre cours à votre imagination !
💡Des conseils généraux pour imaginer vos propres recettes
Avant d’attaquer le plat de résistance, voici quelques conseils pour vous épauler dans la mise en place d’activités ludiques avec vos élèves :
Définir le temps que vous souhaitez consacrer à l’activité pour pouvoir ajuster le niveau de difficulté du jeu, mais aussi pour réfléchir aux compétences que vous souhaitez travailler.
Différencier en variant les niveaux de difficulté. Vous pouvez concevoir des cartes avec plusieurs niveaux pour rendre le jeu accessible à tous les élèves.
Last but not least : tester le jeu à l’avance avec votre famille ou avec des amis, afin de bien maîtriser les règles et de bien vous les approprier !
🍽 Des ustensiles pratiques pour vous aider à réaliser vos jeux
💾 Une plastifieuse : très utilisée dans le premier degré. Plastifier vos cartes et vos plateaux vous permet de pouvoir conserver vos jeux sur plusieurs années !
🎲 De nombreux accessoires pour créer des jeux existent à la vente : des dés, des pions, des cartes vierges, des plateaux cartonnés vierges. Vous pouvez retrouver tout le matériel dont vous avez besoin ici.
♟ Pour les pions, vous pouvez utiliser des petits jouets (par exemple les surprises Kinder) ou des fèves. Il est également possible de demander aux élèves de réaliser leur(s) pion(s) à la maison ou en cours d’arts plastiques.
👝 Pour ranger vos dés et vos pions par catégorie, au lieu de posséder un tas de petites boîtes, il existe des sacs à dés avec des compartiments ! Très pratique pour conserver tout son matériel dans une seule pochette.
♻️👟Vous pouvez donner une deuxième vie à vos boîtes à chaussures en les utilisant comme carton de rangement pour vos créations !
Si cet article vous plaît et que vous souhaitez en savoir plus, alors foncez lire le deuxième épisode ici ! 😉
Nous espérons que vous vous êtes régalé avec notre entrée ! Souhaitez vous passer à la suite ? Pour poursuivre, le chef vous propose différents menus afin de créer des jeux adaptés à toutes vos envies.
Si vous n’avez pas encore goûté notre salade (partie I), nous vous invitons à vous rendre ici ! 😉
🍟 Fast Game
Des jeux rapides à concevoir, mais aussi à mettre en place. Ils sont facilement adaptables selon le niveau de la matière.
💻 Des sites web : créer ses propres jeux
Beaucoup d’applications en ligne vous permettent désormais de créer de manière très rapide et très facile vos propres jeux !
📌 Learningapps : cette application vous permet de créer très facilement différents types d’activités en ligne. Il vous suffit de cliquer sur « créer une appli » et de sélectionner ensuite le modèle de jeu que vous souhaitez réaliser !
Vous trouverez également tous les exercices déjà conçus et prêts à l’emploi pour une activité sur tablette ou en salle informatique. Il vous suffit de cliquer sur « découvrir des applis » ou de taper un ou plusieurs mots clés dans l’onglet « rechercher applis ». 😉
💡 Un format intéressant pour varier les activités de cours en distanciel !
📌 Il existe également de nombreux générateurs de jeux : mots croisés, jeux de sept familles ou sudokus… Ainsi, vous avez la possibilité de réaliser des activités en quelques clics ! Il vous suffit ensuite de les imprimer.
📌 Scratch : une application très utilisée par les professeurs de mathématiques pour l’initiation au code. Grâce à cet outil, vous pourrez créer des animations, des histoires interactives, mais aussi des petits jeux en ligne ! Un dispositif qui peut facilement donner l’occasion de créer un projet interdisciplinaire. Découvrez le projet de Brahim Sekkal, professeur de maths, dans la partie “dessert”. 😉`
💡Le saviez-vous ? Dans notre nouveau manuel de mathématiques, nous vous proposons un cahier Scratch interactif et totalement gratuit ! Disponible ici !
🧩 Jeux vierges : pour les créatifs !
📌 Le jeu de l’oie : sur internet, vous trouverez de nombreux plateaux de jeu de l’oie vierges. Il vous suffit alors de les compléter avec la thématique de votre choix : les différentes étapes de l’odyssée d’Ulysse, des calculs rapides ou bien encore des conjugaisons…
💡 Vous pouvez remplir les cases et inventer les règles du jeu vous-même ou bien confier cette tâche aux élèves.
📌 Le Jungle Speed : un jeu de réflexe et de rapidité idéal pour vérifier que l’on maîtrise bien les bases d’un chapitre ou d’une séquence. En cliquant ici, vous trouverez un petit tutoriel de cinq minutes pour vous familiariser avec les règles et la mise en place de l’activité.
Mallory, professeure des écoles en Isère, laclassedemallory.net, vous propose un « Jungle Type » pour réviser les types et formes de phrases. Il existe aussi des « Jungle Maths ». Sur le même principe, vous pouvez imaginer le vôtre pour réviser une notion de cours avec vos élèves.
🥡 JEUX À EMPORTER
Des activités ludiques prêtes à l’emploi. Il ne vous reste plus qu’à les déballer pour les tester !
🤝 “Team Building” : des idées de jeux qui permettent de renforcer la cohésion d’équipe !
📌 Zombie kids Évolution : un jeu coopératif avec des parties courtes (environ 15 minutes). Une activité qui peut être intéressante pour le développement de l’esprit d’équipe en collège ! Le jeu vous propose plusieurs niveaux de difficulté avec des enveloppes à ouvrir et des récompenses à gagner, au fur et à mesure de votre avancée. Plus vos élèves réussissent à communiquer, plus ils avancent dans le jeu. Inversement, si personne ne s’écoute, ils se feront rapidement dévorer par les nombreux zombies-profs ! 🧟
📌 Totem : une activité qui permet de faire connaissance avec ses camarades et d’instaurer un climat de confianceau sein de la classe. Un jeu que nous vous recommandons pour animer une heure de vie de classe ou un petit temps en début d’année.
📌 Concept : apprendre à se faire comprendre efficacement dans son équipe, uniquement avec des symboles ! 💡Vous avez la possibilité de compléter avec le tapis de jeu pour obtenir un plus grand plateau !
📚 Des livres : des énigmes, anagrammes, mots croisés, etc., pour le collège
Des activités qui peuvent être proposées en individuel ou par groupe selon l’objectif. Les jeux en individuel favorisent la concentration, en fin de séance ou de journée, lorsque les élèves perdent en attention et que le niveau sonore augmente… Ils permettent de travailler différemment.
🎲 Story Cubes : des boîtes de dés pour inventer des histoires individuelles ou collectives !
Idéale pour créer des histoires, à l’oral ou à l’écrit, la collection Story Cubes propose toute une série de dés qui permettent de développer l’imagination. Un jeu utilisable aussi bien pour des cours de français que pour des cours de langue étrangère. On peut très bien instaurer un rituel hebdomadaire, en demandant à tour de rôle à chaque élève de venir au tableau lancer les dés et raconter une histoire : cubes originaux, actions, mystère, histoire, héros, fantaisie…
On trouve même des cubes Harry Potter et Star Wars pour les professeurs qui réalisent une séquence ou un projet à l’année autour de ces thématiques !
♟ Des jeux de plateau : de deux à quatre joueurs par îlot
📌 Who’s she ? : par Playeress, projet réalisé grâce à une campagne de financement. Un jeu de plateau féministe, le « Qui est-ce ? » revisité pour découvrir les femmes qui ont marqué l’Histoire. Il existe même des posters et cartes à gratter, idéals pour décorer une salle de classe ! Le jeu existe en plusieurs langues (anglais, français, italien, espagnol, allemand et polonais), il peut donc être utilisé en cours d’histoire, d’EMC, de français, mais aussi de langues vivantes ! Vous avez la possibilité de demander une vente en gros pour équiper un établissement ou une salle de classe.
📌 Monopoly : Benoît Deguerville, professeur d’économie-gestion dans l’académie de Versailles, a créé un plateau prêt à l’emploi pour des classes de lycée. Une création qui vous donnera peut-être envie de vous lancer dans l’aventure et d’imaginer la vôtre ! Retrouvez son témoignage dans la partie “dessert” ! 😉
📌 La Bonne paye ! : Le lycée professionnel Jean d’Arcet, dans l’académie de Bordeaux, a revisité La Bonne Paye afin d’étudier la politique salariale d’une entreprise.
📌 Trivial Pursuit : Dans le cadre de la liaison collège-lycée, le collège Albert Camus Thiais et le lycée Apollinaire, de l’académie de Créteil, ont mis en place un grand quiz interscolaire. Un projet destiné aux collégiens en option latin / grec et qui permet de découvrir de manière ludique le programme de lycée !
💡 Quelques liens vers d’autres Trivial Pursuit :
📎 Maths Pursuit : Sur le même principe que le Trivial Pursuit, Mathix.org tenu par Arnaud et Julien Durand, deux professeurs de maths en collège, vous propose en téléchargement libre le jeu Maths Pursuit, réalisé par Julien Stimpfling !
🃏 Des petits jeux de cartes : des activités collectives
Les petits jeux de cartes peuvent devenir des rituels de classe hebdomadaires, mensuels, ou bien encore sur une séquence spécifique. Ils peuvent également devenir un outil ludique pour introduire une activité, mais aussi mettre en place une évaluation diagnostique du niveau des élèves.
📌 La collection Assimil, pour les langues vivantes et anciennes : My Tailor is rich !, Etymolinguo et Latinolinguo. Des jeux rapides de culture générale qui permettent de consolider ses connaissances sur la culture de différentes civilisations, mais aussi de découvrir les origines de la langue française.
📌 La collection Science & Vie Junior : Une découverte par jour 2021, un petit quiz par jour. Il peut s’agir d’un rituel de classe. Il est aussi possible de demander aux élèves d’imaginer de nouvelles questions (recherches ou reprise des éléments de cours) et de venir à tour de rôle durant l’année proposer leur devinette au reste de la classe.
📌 Mimetix : jeu de mimes des expressions françaises, idéal avec des élèves allophones ! Il est aussi possible d’adapter le jeu pour les cours de langue. Par exemple, créer des cartes avec des expressions anglaises. Vous pouvez le confectionner vous-même ou demander aux élèves de compléter le jeu.
📌 Il était une fois : un jeu de cartes à utiliser avec des élèves de fin de cycle 3, début de cycle 4, pour inventer des histoires. Vous avez la possibilité de créer une extension en proposant l’activité suivante : imaginer des cartes supplémentaires à ajouter au paquet.
🥘 JEUX GARGANTUESQUES
Des idées de projets à l’année ou, au minimum, sur plusieurs semaines. Des activités qui permettent de s’approprier et réviser le programme tout en s’amusant !
🪐 Survive on Mars
Et si vos élèves partaient faire un voyage sur Mars ? C’est le projet fou, créé par deux professeurs de S.V.T : Grégory Michnik et Mélanie Fenaert. Un jeu immersif, avec plusieurs missions de différents niveaux : du cycle 3 à la terminale ! Les élèves doivent mettre à profit leurs connaissances et leurs compétences en sciences pour tenter de survivre sur une planète hostile et accomplir des missions. Le jeu est conçu à l’aide de la plateforme Genially.
Pour en savoir plus, retrouvez en “Dessert” le témoignage de Geneviève Ponsonnet, professeure de physique-chimie au lycée Blaise Pascal, dans l’académie de Versailles et collaboratrice du projet Survive on Mars.
Geneviève Ponsonnet a réalisé un Escape Game, en Physique-Chimie, pour notre manuel de seconde : « À la recherche de l’éthanol ». Disponible ici.
🔒 Escape Game “handmade” : créer son scénario
Si vous avez le temps, l’envie et une bonne dose d’imagination, alors vous pouvez également imaginer votre propre scénario ! Nous vous proposons un mode d’emploi pour réaliser votre propre jeu. 😉
Ce projet peut donner lieu à un travail interdisciplinaire. On peut imaginer que les élèves réalisent le contenu du projet : créationdes énigmes et des codes dans différentes matières.
L’équipe enseignante sélectionne ensuite les meilleurs travaux pour les introduire dans l’Escape Game. Au mois de juin, par équipes, les élèves pourront se prêter au jeu et ainsi réviser, tout en s’amusant, les notions étudiées tout au long de l’année scolaire.
💡 Nous vous conseillons de lire, en complément, notre article sur la plateforme Genially qui vous offre la possibilité de créer des Escape Games (et bien d’autres jeux) en ligne !
💡 Webinaire d’EducLAB TV sur la réalisation d’un Escape Game pédagogique, à découvrir ici.
Vous n’avez pas le temps ni l’envie de vous lancer dans un grand Escape Game maison ? Pas de souci ! Il existe aussi des scénarios prêts à l’emploi qui n’attendent plus que vous ! 😉
⌛️ Escape Game : à faire réchauffer
Vous ne savez pas en quoi consiste un Escape Game ? Nous avons tout prévu avec un article entièrement dédié au sujet ! Il vous suffit de vous rendre ici. 😉
📌 Scape.enepe.fr. : un site qui regroupe des Escape Games pour toutes matières et tous niveaux, créés par des professeurs et prêts à l’emploi !
Avec le succès fulgurant des salles d’Escape Games, plusieurs sociétés de jeux ont repris le concept. Il existe donc différentes boîtes toutes prêtes pour organiser un petit Escape Game sur une ou deux séances avec des élèves de collège :
📌 Le Memory : un jeu très enfantin et populaire. Une règle basique : retourner une carte et trouver sa jumelle. Il est tout à fait possible de l’adapter pour réaliser un dispositif de révisions pour n’importe quelle matière et n’importe quel niveau ! Par exemple : des paires terme/définition, des paires image/mot associé, un calcul et son résultat, etc. Lorsque l’on rencontre une définition ou à la fin de l’activité, on peut demander aux élèves de créer une paire de cartes. Il suffit ensuite de plastifier l’ensemble du jeu pour pouvoir l’utiliser comme outil de révision en fin de période ou d’année, mais aussi pour réviser un examen.
💡 Une activité qui peut aussi s’avérer très utile avec des élèves allophones afin d’apprendre du vocabulaire (quotidien ou technique).
📌 Les cartes à collectionner : connaissez-vous les cartes Magic, Pokémon, Dragon BallZ ? Si oui, le principe demeure similaire ! Nous vous proposons de créer avec vos élèves des cartes à collectionner ! On peut l’utiliser pour se constituer un deck (paquet de cartes) de personnages littéraires, mais aussi des écrivains, des scientifiques, des figures politiques…
♟ Des jeux de plateau : imaginer sa maison d’édition de jeux
📌 La construction de son plateau : par exemple, en cours de français, concevoir une séquence autour du roman Le Crime de l’Orient-Express peut mener à la réalisation d’un plateau de Cluedo.
Les élèves par îlot doivent enquêter sur un personnage, une analyse de texte ludique : dresser son portrait physique et moral, retrouver le lieu de son meurtre, l’arme du crime…
Le projet a la possibilité de devenir interdisciplinaire. Vous pouvez proposer au collègue d’arts plastiques de réaliser le plateau. Il faut également écrire les règles du jeu et donc faire appel aux compétences grammaticales et syntaxiques.
📌 Les jeux de culture générale : dans le but de réviser les notions du programme étudiées tout au long de l’année, de manière ludique, il est possible de réaliser un jeu de culture générale. Il peut s’agir d’un projet annuel et interdisciplinaire. 😉 Les élèves créent les cartes au fur et à mesure durant l’année, dans toutes les matières impliquées. Au mois de juin ou à la fin de chaque trimestre, on peut imaginer la mise en place d’un tournoi !
💡 Beaucoup de jeux peuvent venir servir de modèle de base afin de réviser toutes les matières :
Il vous reste bien une petite place pour le dessert ? Si c’est le cas, alors venez dévorer les témoignages de collègues sur leur utilisation du jeu en classe, ici ! 😉
Il vous restera bien une petite place pour le dessert ? Dans cette dernière partie consacrée à l’utilisation du jeu en classe, nous vous proposons de découvrir les témoignages de Brahim, Benoît et Genevieve. Ils sont tous les trois professeurs et ont accepté de nous parler de leur expérience de terrain.
Vous n’avez pas encore lu les deux autres épisodes de notre article ? Il n’est pas trop tard pour goûter notre salade composée – épisode 1 -, ou bien découvrir l’un de nos menus – épisode 2 – ! 😉
👨🏫🎮 Brahim Sekkal, professeur de maths en collège, dans l’académie de Grenoble
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots le projet que vous avez mené avec vos élèves ?
Nous avons travaillé sur la création d’un jeu vidéo à l’aide du logiciel Scratch : un outil de programmation. Les élèves avaient le choix entre deux projets guidés : une course de voiture ou la création d’un labyrinthe à la Pacman. Ils avaient également la possibilité d’opter pour une réalisation libre. Il s’agit d’un travail de plusieurs mois. Les élèves ont quelques séances en classe entière, mais la majorité du travail s’effectue en dehors des cours. Ils ont également le choix de se mettre par groupe ou non.
Quel était le profil de la classe avec laquelle vous avez mené ce projet ?
Le projet est réalisé en classe de troisième. Il faut une maîtrise du logiciel et la connaissance de l’algorithmique. Après deux ans de travail pour les élèves sur ces notions (cinquième et quatrième), cela est plus pertinent de le faire en troisième.
Est-ce une activité que vous avez l’habitude de proposer ?
C’est une activité que je propose depuis l’introduction de l’algorithme en mathématiques au collège.
Quels étaient les enjeux et l’objectif final de l’activité ?
L’objectif est de créer un jeu attractif pour l’ensemble des collégiens de l’établissement. Les élèves doivent faire preuve de créativité, même pour les projets guidés. Ils ont la base du jeu mais ils doivent néanmoins introduire de nouvelles fonctionnalités pour l’améliorer le jeu. En fin de projet, j’organise des exposés, devant la classe. Le but de l’oral est le suivant : présenter son jeu et les différentes améliorations apportées.
Je suis accompagné d’un autre membre du jury : un collègue, d’une autre matière, si possible. Cela permet aux élèves d’avoir un premier entraînement pour l’oral du brevet.
Si vous deviez faire un bilan de votre expérience : les points positifs et négatifs ?
Tous les élèves ont joué le jeu, y compris ceux en grande difficulté ! 😊. Ils sont heureux de présenter leur travail à la classe. Le travail de chacun est valorisé. Néanmoins, les programmes ont parfois des bugs ; pour trouver d’où vient le problème il faut relire tous les programmes du projet et cela peut être long. Il arrive qu’on ne trouve pas le souci, cela est frustrant pour les élèves et moi-même.
Quels conseils donneriez-vous à un enseignant qui souhaite entamer un projet ludique avec sa classe ?
Les conseils que je pourrais donner sont les suivants :
Il faut bien définir l’objectif final aux élèves.
Pour un projet long – plusieurs mois -, il est important de définir des temps forts pour voir où les élèves en sont et les relancer si besoin.
Dans le cadre d’une activité qui requiert l’utilisation de l’informatique, il faut demander plusieurs sauvegardes : une dans l’établissement, sur le compte personnel de l’élève et d’autres sur des clés USB, par exemple.
👨🏫♟️ Benoît Deguerville, professeur d’économie-gestion en lycée professionnel, dans l’académie de Versailles
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots le projet que vous avez mené avec vos élèves ?
Après une année 2019-2020 marquée par le confinement et quelques semaines d’enseignement à distance, parfois compliquées pour les élèves, j’avais l’ambition de leur donner envie de revenir en classe et de recréer un climat de classe positif.
J’ai souhaité consacrer ma première séance à la réactivation des connaissances, par un jeu de société : le Monopoly de l’économie-gestion. Plateau de jeu créé à l’aide de Genially, le plateau étant interactif avec des questions du programme d’économie-gestion, posées sur chacune des cases.
Quel était le profil de la classe avec laquelle vous avez mené ce projet ?
J’ai créé deux versions du jeu de Monopoly : une version pour mes quatre classes de Première et une version pour mes quatre classes de Terminale. Il s’agit de classes de sections industrielles MELEC (Métiers de l’Electricité et des Environnements Connectés) et SN (Systèmes Numériques). Il s’agit de classes quasi-exclusivement masculines (1 seule fille sur l’ensemble de ces classes), avec lesquelles je développe le travail de groupe et l’autonomie.
Vous venez de lancer ce jeu de Monopoly, avez-vous envie de reconduire le projet à la rentrée prochaine ?
J’ai lancé le jeu à la rentrée 2020-2021 et à la vue de l’engagement des élèves dans cette activité qui leur était proposé, je me suis engagé auprès d’eux à renouveler ce projet.
Les conditions quelque peu extra-ordinaires de cette année ne m’ont pas permis de renouveler cette expérience au cours de l’année mais je prépare, pour mes classes de Terminale, une version actualisée pour réviser les connaissances en vue de l’examen.
J’ai néanmoins de nouveau utilisé le jeu dans ma pédagogie en utilisant le jeu « Mes questions d’argent : le jeu », édité par la Banque de France, pour aborder les connaissances liées au budget des ménages. Je crée également très régulièrement des activités du type « Jeu du millionnaire » pour vérifier les pré-requis en début de séance ou en synthèse d’une séance.
Si vous deviez faire un bilan de votre expérience : les points positifs et négatifs ?
En termes de bilan, une activité comme celle-ci permet de faire participer l’ensemble des élèves. Chaque élève jouant chacun leur tour, chacun peut prendre la parole et s’exprimer. De plus, dans ce type d’activité, les élèves n’ont pas l’impression d’engager des efforts grâce au côté attrayant du jeu.
Dans cette activité menée avec les élèves, l’un des points négatifs a été le volume sonoreau sein de la classe. En effet, les élèves « jouant » en groupes, les échanges entre eux ont été multiples et bruyants, particulièrement quand certains élèves très démonstratifs trouvaient la bonne réponse !
Le temps de conception du jeu, de réflexion et de logistique (découpage des cartes) est également un frein à la reconduction régulière de cette activité.
Quels conseils donneriez-vous à un enseignant qui souhaite entamer un projet ludique avec sa classe ?
Pour bien entamer un projet ludique, il faut tout d’abord bien le penser à la fois en termes de contenus pédagogiques mais également en termes de règles du jeu et d’organisation au sein de la classe. Bien qu’il s’agisse d’une activité ludique, il faut que le cadre soit clairement posé. Mais surtout, il ne faut pas avoir peur de se lancer ! Pourquoi ne pas mêler à la fois plaisir et savoir ?! 😉
🧑🏼🏫🪐 Geneviève Ponsonnet, professeure de physique-chimie, dans l’académie de Versailles
Qui participe au projet « Survive on Mars » ?
Les créateurs du projet sont Grégory Michnik et Mélanie Fenaert, tous les deux professeurs de SVT. L’équipe regroupe maintenant une quinzaine de professeurs, dans plusieurs disciplines, de l’élémentaire au lycée !
Pouvez-vous nous présenter le projet ?
Survive on Mars, est une simulation globale d’un futur proche où Mars est colonisée par des scientifiques. Il s’agit d’un jeu sérieux numérique. Les élèves sont amenés à remplir des missions scientifiques au sein d’un univers scénarisé et ludifié, où ils incarnent des personnages. Le jeu, créé par des enseignants en 2016, s’articule autour de nouvelles modalités pédagogiques, tout en laissant un large champ à la liberté pédagogique de chaque enseignant.
Avec la pratique, Survive on Mars évolue progressivement vers un outil de formation continue. Il est, bien sûr, toujours au service des élèves mais aussi des enseignants, pour développer de nouvelles compétences et pratiques pédagogiques. Le jeu sert dans le cadre de formations pour permettre à d’autres enseignants de découvrir ces pratiques, en les mettant en situation à l’image de ce que vivent les élèves en classe. Des missions spéciales ont été créées dans ce but, comme la mission « Fleur bleue sur planète rouge », ou encore l’escape game « Escape from Tortuga ».
Survive on Mars est porté par un collectif d’une quinzaine d’enseignants motivés, créateurs de contenus. Le jeu est un moteur de la motivation et de la créativité des enseignants au service de leurs élèves. Il favorise leur travail en équipe à distance par le biais des réseaux.
Comment vous organisez-vous au niveau du travail ?
Nous avons un groupe de discussion privé sur Twitter, ainsi qu’un dossier partagé (Onedrive) dans lequel les ressources sont déposées (images, fiches ressources, liens…). Les professeurs qui souhaitent participer nous contactent et sont intégrés dans le groupe. Nous partageons alors nos ressources, et échangeons ensemble sur les projets. Il existe également un site, mais il a été piraté, et pour l’instant, nous n’avons pas prévu de le réparer…
Nous échangeons en message privé, et aidons les collègues qui le souhaitent pour la création des vidéos (nous avons un kit vidéo), ou le plateau de jeu (Genially).
Une fois la mission terminée, nous la testons (un ou deux professeurs du groupe), puis nous intégrons un lien dans le Genially d’entrée (SOM Gate).
Combien de temps cela vous prend-il ?
Beaucoup de temps ! 😅 Tout dépend de la mission. Parfois, nous utilisons d’anciennes ressources (séances de travaux pratiques par exemple), que nous adaptons, exploitons et transformons en “mission”. Parfois, suite à une discussion, ou à la lecture d’un article, nous avons une nouvelle idée.
Il faut du temps pour créer le scénario, préparer et enregistrer les vidéos, construire le plateau de jeu (étape la plus longue), les ressources complémentaires (images, fiches techniques, indices)… puis tester la mission, pour vérifier que le scenario est cohérent, et que les indices permettent de répondre aux questions.
Comment est né le projet et à qui s’adresse-t-il ?
Mélanie Fenaert et Grégory Michnik, professeurs de SVT, à la suite du CLIC 2016, sont à l’origine du projet. Ils ont créé la première mission pendant l’été 2016. SoM était né ! Au départ, le jeu était destiné aux élèves de seconde, pour travailler le cours de SVT. Le programme alors en vigueur était tout à fait transposable sur le sujet de la vie sur Mars.
Petit à petit, d’autres professeurs ont rejoint le projet, créant des missions dans d’autres disciplines (Physique-chimie, maths, technologie, français….) et niveaux (lycée, collège !).
Quels en sont les objectifs ?
Tout en conservant comme objectif principal l’appropriation des contenus scientifiques par les élèves, les missions leur permettent de travailler des compétences transversales telles que la collaboration, la communication, l’autonomie, la créativité.
J’ai entendu parler d’un projet d’extension avec des enquêtes… Est-ce vraiment d’actualité ?
Afin d’exploiter d’autres leviers ludiques, des enquêtes et escape games pour les élèves ont été élaborés en complémentarité, entre les recherches et expérimentations scientifiques au long cours et un jeu d’évasion final en temps limité.
Avec les changements de programmes à la rentrée 2019, les professeurs n’ont pas eu le temps de reprendre et adapter les anciennes missions. Ils n’ont pas pu non plus en créer de nouvelles, mais nous espérons que le projet pourra reprendre très prochainement (pour la rentrée 2021 ?).
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
La principale difficulté est le manque de temps ! Notre équipe ne manque pas d’idées, mais les changements de programme ont donné beaucoup de travail depuis deux ans… avec les changements des programmes dans les trois niveaux !
Comment utilisez-vous « Survive on Mars » avec vos classes ? Quels en sont les apports ?
J’utilise les missions de SoM en séances de travaux pratiques, ou pour faire réaliser un travail en autonomie. Les élèves découvrent la mission en classe par exemple, commencent à chercher des indices, réfléchissent ensemble, puis répondent, expérimentent. Les missions permettent de mettre en oeuvre pas mal de compétences : travailler en autonomie, ou en collaboration, chercher des informations, analyser des documents, des ressources, expérimenter, observer, conclure….
Grâce aux missions, un professeur peut faire travailler les mêmes compétences qu’avec un cours “classique”, mais de façon ludifiée !
Quels conseils donneriez-vous à un enseignant qui souhaite se lancer dans l’aventure ?
Nous contacter via Twitter ou par le groupe Facebook ! ☎️ L’équipe est prête à accompagner les collègues qui souhaitent créer des missions ou utiliser nos missions avec leurs élèves ! 😉
Un parcours m@gistère (officiel) sera bientôt disponible en auto-inscription pour collaborer au projet !
Nous espérons que cet article vous ouvrira l’appétit ! On espère qu’il vous donnera envie de vous lancer dans l’aventure du jeu avec vos élèves ! N’hésitez pas à partager en commentaires : vos retours d’expériences, les jeux que vous utilisez en classe, vos découvertes ! Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une bonne digestion ! 😉🍽
EXORDE, subst. masc. : ce qui constitue une entrée en matière, une introduction.
La prise de parole est un défi quotidien, aussi bien dans la vie personnelle que dans la vie professionnelle. L’aisance orale n’est pas innée : tout comme l’écrit, elle se travaille ! Il faut apprendre à placer sa voix, regarder son interlocuteur, gérer son stress… Dès la classe de Troisième, les élèves sont évalués sur l’oral avec la soutenance du DNB. Au lycée, ils doivent de nouveau se prêter à l’exercice avec des épreuves telles que le Grand Oral ou le Chef-d’œuvre. Il apparaît alors comme nécessaire de proposer des projets axés sur l’oral.
Pourtant, les enseignants sont généralement mieux formés pour préparer les élèves à des épreuves écrites, et ils disposent de ressources beaucoup plus nombreuses pour travailler sur les activités de rédaction. Par ailleurs, il n’est pas non plus toujours aisé d’enseigner l’oral lorsque l’on se retrouve avec des classes de 30 ou de 35 élèves ! Quels sont les outils pour aider les collégiens et lycéens à présenter un projet oral ? Comment travailler l’oral avec des groupes parfois surchargés ? Dans cette série nous allons vous présenter des conseils, des rituels et des activités à mettre en place afin de développer l’aisance de vos élèves à l’oral !
Notre dernier épisode est consacré aux témoignages de trois collègues de collège et lycée : Frédéric Eme-Rabolt, Aurélie Vincent et Corentin Sigonney. Ils ont accepté de nous raconter un projet qu’ils ont mené au sein de leur établissement.
Si vous n’avez pas encore lu les épisodes 1 et 2 de notre série autour de la prise de parole, il n’est pas encore trop tard ! ⏰
NARRATION, subst. féminin : partie du discours où l’orateur raconte, expose, développe le fait.
🎙️ Des chroniques pour la radio
Frédéric Eme-Rabolt est enseignante de Lettres-Histoire et Géographie, au lycée professionnel Lumière, dans l’académie de Besançon. Elle a organisé avec ses élèves une émission de radio, en partenariat avec Radio Campus Besançon.
Dans votre équipe pédagogique, comment s’organise le travail autour de l’expression orale (par discipline, par niveau, par projets…) ?
En lycée professionnel, nous travaillons l’oral sous différentes formes, à travers différents projets. Cependant, si les formes sont multiples, elles ont toujours le même objectif : préparer les élèves pour de futurs examens, entretiens d’embauches, communication professionnelle.
De ce fait nous abordons la prestation orale en co-enseignement en demandant aux élèves de préparer une présentation avec support sur un thème de leurs choix (loisir, passion, métier…). L’objectif étant la prestation orale le thème n’est pas important. Cependant il est nécessaire de créer une envie de partager chez les élèves. Nous filmons la prestation afin que les élèves puissent la retravailler.
Quel(s) outil(s) utilisez-vous ?
J’utilise les logiciels Audacity et Movie Maker, mais aussi des sites de sons et de bruits libres de droits, tel que //lasonotheque.org/.
Comment mettez-vous en œuvre la pratique de l’oral avec vos collègues ? Dans quelles disciplines ?
En seconde bac. professionnel, dans l’objet d’étude “informer, s’informer” du programme de français, je propose à mes élèves un travail sur la radio. Ils écoutent et analysent quelques extraits d’émissions puis la classe décide d’une thématique d’émission (souvent en lien avec leur domaine professionnel, ce qui permet un travail en co-intervention).
Par groupe, ils travaillent sur une rubrique : les formes peuvent être le débat, l’interview, le reportage, la carte postale sonore… L’intégralité des chroniques est rédigée, ce qui permet de connaître la durée approximative de la chronique. Un groupe “animateurs” fait le lien entre les différentes chroniques. Une équipe “régie son” se charge des jingles mais aussi d’inventer des publicités. L’émission est répétée souvent plusieurs fois, ce qui permet aussi d’apporter des corrections si besoin. Les élèves s’écoutent et peuvent se reprendre jusqu’à atteindre l’enregistrement qu’ils jugent correct. Ensuite nous faisons un petit montage et l’émission est diffusée en podcast sur le site du lycée.
Les professeurs d’enseignement professionnels peuvent être interviewés. Un groupe peut réaliser un reportage à l’atelier et interviewer d’autres élèves. Il est possible aussi de proposer aux élèves de faire un reportage lors de leur stage en entreprise.
🍪 Le goûter littéraire
Aurélie Vincent, professeure de français, au collège Revesz-Long dans l’académie de Grenoble, organise chaque année des goûters littéraires avec ses classes.
Quels projets autour de l’oral menez-vous avec vos élèves ? De quel niveau ?
Les projets sont variés. En sixième, les élèves jouent des extraits de pièces de théâtre, nous avons aussi fait le procès du loup (jeu de rôle) et plusieurs jeux de société… En quatrième, les élèves m’ont écrit une présentation de livre et ils se sont filmés.
Mais le projet que je préfère, c’est le “goûter littéraire” qui fonctionne bien pour tous les niveaux. Les élèves les réclament d’année en année ! Il s’agit de demander à chacun de partager une lecture de son choix (je regarde les titres proposés pour contrôler) tout en partageant un moment gourmand… Cette année, à cause du Covid, j’ai été contrainte d’abandonner le côté gourmand (avec une tristesse partagée). J’ai remplacé les gâteaux par la déco. Avant Noël, les sixièmes ont créé des marque-pages tout en présentant leur livre tour à tour. C’était un beau moment.
En quoi est-ce important pour vous de travailler la compétence orale ?
Tout d’abord, l’oral fait partie des compétences que nous devons évaluer dans le socle commun. Mais ce n’est pas la seule motivation qui me pousse à faire les goûters littéraires (le sucre en est une autre…). Les élèves ont besoin d’apprendre à s’exprimer sous différentes formes pour leur vie sociale d’élèves mais aussi pour leur vie future. Enfin, ces goûters sont un tel temps de partage et d’échange autour de la lecture qu’ils me sont devenus indispensables dans l’année ! Les élèves prennent plaisir à lire et me demandent quand est-ce qu’ils pourront présenter un autre livre. Ils s’écoutent véritablement et ils s’échangent même leurs livres.
Quels sont vos critères d’évaluation ?
Je m’intéresse à leur compréhension et à leur lecture des livres choisis. J’attends ensuite de l’élève qu’il parvienne à bien résumer. C’est l’exercice le plus complexe en sixième. A l’oral, j’attends d’eux qu’ils adoptent une posture correcte pour communiquer: éviter les gestes parasites, le regard tourné vers le public et la voix suffisamment forte. J’évalue enfin leur niveau de langue. Le plus souvent, en sixième je n’évalue pas le goûter littéraire. Le plaisir du moment partagé stimule suffisamment pour ne pas avoir besoin de la pression de la note… Pour les quatrièmes il faut les pousser un peu plus…
L’oral c’est aussi la qualité d’écoute de l’autre. J’évalue l’attention du spectateur. Dans mon collège nous notons par compétences. Tous les spectateurs ont vert au début de l’activité. Ils peuvent avoir un vert foncé en posant des questions. S’ils dérangent ou ne jouent pas le jeu, ils pourront avoir jaune ou rouge.
Combien de temps consacrez-vous à cette activité ?
Les goûters littéraires ont lieu deux fois par an. Il me faut 2 heures pour faire passer environ 25 élèves de sixième. C’est bref mais cela permet de ne pas ennuyer les autres élèves et de pas trop impressionner les élèves interrogés. Pour les quatrièmes je dois parfois aller jusqu’à 3 heures (ou demander un enregistrement aux derniers).
Quels sont les objectifs de ce type de projets ?
Je souhaite partager un bon moment avec les élèves afin qu’ils associent la lecture à un moment agréable. Le plaisir de faire un goûter devient indissociable du moment de présentation orale d’une lecture. L’élève a ainsi passé un bon moment tant par la lecture (et l’écoute), que par le partage de nourriture. Cerise sur le gâteau, l’expression orale se libère lors de ce moment de détente et les élèves osent plus facilement s’exprimer.
Quels sont les points positifs de cette expérience ?
Les élèves travaillent sans s’en rendre compte car ils travaillent la lecture et l’oral. Ils s’échangent très souvent des livres. Ce sont les meilleurs passeurs. Je découvre aussi des lectures qui peuvent ensuite faire l’objet de cours. C’est le cas de Skeleton Creek de Patrick Carman ou de L’Apache aux yeux bleus de Christel Mouchard. Je découvre aussi des graines de lecteurs que je ne soupçonnais pas et leurs camarades et moi portons toujours un regard bienveillant sur les lectures proposées. J’espère qu’ils se sentent valorisés par ces regards, ces échanges oraux…
Quelles sont les principales difficultés ?
La principale difficulté peut être l’agitation de certains au bout d’une à 2 heures. Pour gérer ce problème j’essaie de faire passer garçon/fille en alternant pour que les sujets de lecture touchent le plus grand nombre et pour éviter de décrocher. Je garde aussi les élèves compliqués pour la deuxième heure pour les tenir en haleine le plus longtemps possible. Parfois il faut aussi relancer les élèves qui ne parviennent pas à s’exprimer et valoriser les élèves qui ont choisi des livres “petits lecteurs”.
Quels conseils donneriez-vous à un professeur qui veut se lancer dans cette expérience ?
Tout d’abord il faut être bien organisé sur la partie nourriture. Chaque binôme apporte au choix : boisson, gâteaux pré-découpés, papier absorbant, consommable… En début de séance je laisse 5 à 10 minutes environ pour que tout le monde ait devant lui une assiette garnie et un verre plein. Je préviens que ce sera la réserve pour 40 minutes environ et qu’on ne se resservira qu’à des moments précis pour ne pas gêner les prises de parole.
J’essaie aussi de mettre à l’aise les élèves timides ou qui se dévalorisent à cause de leurs petites lectures. Pour aider les plus timides, je leur dis de me parler rien qu’à moi, en me regardant. Je me déplace ensuite doucement autour de la table (derrière leurs camarades) pour que leur regard balaye le plus grand nombre et pour qu’ils se forcent à porter leur voix jusqu’à moi.Il faut aussile temps de chacun et aider les élèves qui n’arrivent pas à résumer ou à développer. Certains élèves ont emprunté puis rendu des livres à la médiathèque ou au CDI. Je vidéoprojette la couverture du livre. Les élèves qui apportent un livre sont souvent plus écoutés que les autres. Dans les classes les plus agitées, je note l’écoute.
☂️ Les Parapluies de Samivel
Corentin Sigonney est professeur de français au collège Samivel dans l’académie de Grenoble. Il a accepté de nous parler du projet poétique “Les Parapluies de Samivel” qu’il a mené avec ses élèves de quatrième.
Pouvez-vous nous expliquer, en quelques mots, le projet « Les Parapluies de Samivel » ?
Je l’ai réalisé en co-enseignement avec une collègue d’éducation musicale. Nous avons souhaité mêler poésie, chansons et amour le temps d’une parenthèse culturelle organisée au sein du collège, durant la pause méridienne…
Fin décembre, nous avions glissé dans une vieille malle plusieurs poèmes et paroles de chansons exprimant les variations et les nuances du sentiment amoureux. Les élèves de 4e étaient alors invités à piocher, lire et choisir le texte qu’ils préféraient parmi ceux proposés. Venait ensuite tout un travail de préparation à la mise en voix : respiration, posture, volume, articulation, rythme et communication d’émotions, en lien avec le texte retenu. Ces entraînements ont eu lieu tout au long du mois de janvier. La restitution finale du projet était prévue juste avant les vacances de février.
Nous avons voulu aller plus loin en proposant un événement au cours duquel le plaisir de l’oreille serait étroitement lié à celui des yeux : la ville de Reignier nous a ainsi gracieusement prêté des parapluies roses, initialement utilisés pour une campagne de prévention et de dépistage du cancer du sein. Nous avons remis un parapluie à chacun de nos élèves. Ces derniers déambulaient lentement dans la cour de récréation dans un espace que nous avions délimité avec des barrières. Chacun était abrité sous son parapluie rose et offrait une lecture à la personne (élève ou personnel du collège) venue à sa rencontre. Les élèves avaient le texte dans une main, le parapluie dans l’autre. Ils accueillaient et présentaient brièvement la chanson / le poème sur lequel ils avaient travaillé, avant d’en proposer une mise en voix.
En quoi est-ce important pour vous de travailler la compétence orale ?
Avant de devenir professeur, j’ai suivi une formation en information et communication. Dès lors, j’ai pu mesurer à quel point l’expression orale occupait une place prépondérante dans le monde du travail. La forme y est indissociablement liée au contenu. Il se trouve que beaucoup de mes élèves suivront un parcours de professionnalisation. Certains se destinent notamment à une 3e Prépa métiers l’an prochain. C’est pourquoi il m’a semblé important de les familiariser le plus tôt possible aux codes de la communication verbale et non verbale, qu’ils retrouveront très prochainement dans la sphère professionnelle auprès d’un patron.
On sait aussi combien l’expression orale ne s’improvise pas : on le voit tous les ans lors de l’examen oral du Brevet ou au moment de l’épreuve anticipée de français, au Baccalauréat. À mon sens, plus on travaille tôt cette compétence dans le secondaire, mieux on peut mettre en place des techniques et des réflexes que les élèves s’approprieront et dont ils se souviendront sur le long terme.
Les avantages de l’oral sur l’écrit
Et puis, bien souvent, les travaux écrits peuvent être difficiles pour bon nombre d’élèves… C’est le cas dans la plupart de mes classes cette année. La crainte de l’erreur, la peur de la traditionnelle « faute d’orthographe », l’appréhension de ne pas faire assez bien ou de ne pas trouver les mots justes qui seront posés sur le papier : tous ces paramètres peuvent constituer un réel frein à la progression de l’adolescent dans ce domaine.
Par rapport à l’écriture qui me donne du fil à retordre, je conçois le travail de l’oral comme la possibilité de faire un pas de côté ; l’occasion de revisiter des exercices, par le biais du jeu théâtral notamment. Les ½ groupes sont bien commodes pour cela. En somme, je suis convaincu que la compétence orale permet au professeur de montrer aux élèves de quoi ils sont capables, de dévoiler ce qu’ils ont de meilleur en eux… C’est pour moi un outil de valorisation et de travail sur l’estime de soi, et d’autrui.
Quels sont les objectifs ?
– Amener à les élèves à réaliser une mise en voixen public (sacré défi !).
– Exploiter les ressources de la voix et du corps.
– Découvrir des textes patrimoniaux (poèmes et chansons françaises) pour dire l’amour.
À chaque fois et par-dessus tout, nous voulions aider les élèves à gagner en confiance et à prendre du plaisir dans ces projets qui, je l’espère, auront fait sens pour eux.
Quels sont vos critères d’évaluation sur les projets menés ?
Difficile d’évaluer l’implication des élèves au moyen de notes dans de tels projets. La compétence est apparue plus opportune. Elle nous a permis, à mes collègues et à moi-même, d’évaluer les élèves de manière transversale, d’apprécier leur autonomie et leur participation dans l’élaboration de projets collectifs. Mais au-delà de ça, je crois que l’évaluation n’était pas une finalité absolue. On voulait surtout que les élèves prennent du plaisir, portent un autre regard sur les apprentissages et s’épanouissent pleinement dans des projets singuliers.
Combien de temps consacrez-vous à cette activité ?
Cela a demandé un mois de préparation avec les collégiens : nous avons profité d’heures en demi-groupe et de séances de français en classe entière. Les élèves poursuivaient également l’entraînement à la maison.
Quels sont les points positifs de cette expérience ?
Le projet « Parapluies » a fait du bien au moral de chacune et de chacun des participants, qu’ils soient lecteurs ou auditeurs. Les élèves se sont littéralement dépassés pour offrir des mises en voix émouvantes, qui ont marqué durablement les esprits.
J’ajouterais que cela impacte favorablement l’ambiance de classe, et le rapport des élèves à l’enseignant. Chacun en ressort gagnant et grandi.
Quelles sont les principales difficultés ?
Le temps ! C’est un vrai cri du cœur ! 😉 Plus sérieusement, le temps a pu nous manquer et jouer en notre défaveur.
La prise de parole devant un auditoire ou une personne inconnue reste une étape délicate pour eux. Mais le fait de travailler par petits groupes leur a permis, peu à peu, de prendre de l’assurance et de s’investir à la mesure de leurs capacités. Je tenais à ce que chaque élève apporte sa pierre à l’édifice, aussi modeste soit-elle.
Enfin, inutile de préciser combien l’organisation générale a été complexe (changements d’emploi du temps, disponibilité des salles, déplacement à l’extérieur du collège en période de pandémie, autorisations diverses, etc.). On a cependant pu compter sur des équipes pédagogiques assez compréhensives et sur un Principal-Adjoint réactif. L’organisation n’en a été que facilitée.
Quels conseils donneriez-vous à un collègue qui voudrait se lancer dans des projets de classe ?
Tout d’abord, je suis convaincu qu’en tant que professeurs il nous faut renouer avec l’oral sous des formats novateurs. On connait les exercices traditionnels que sont les exposés, les récitations et les débats menés en classe… Ils ont certes fait leur preuve et ont des vertus indéniables, mais ils peuvent lasser les élèves qui les retravaillent constamment, et pas seulement en français d’ailleurs !
Les ressources internet & la formation
De mon point de vue, c’est un peu réducteur de ne travailler l’oral qu’à travers ces activités-là. La prise de risque est limitée. Je pense que tout enseignant a intérêt à repenser l’oral, à l’aborder différemment pour créer la surprise et l’engouement de ses élèves. Pour ma part, je fais une veille sur les réseaux sociaux, les sites d’enseignants et les blogs pour trouver l’activité qui me permettra de proposer un contenu original et d’emporter l’adhésion des élèves.
La formation a aussi un rôle important : je participerai prochainement à un séminaire autour théâtre sur trois jours qui me permettra, je le souhaite, d’acquérir de nouvelles techniques d’enseignement et d’échanger avec d’autres professeurs au sujet de nos pratiques respectives en la matière. Cette formation doit combiner pratique et théorie. Elle réunira enseignants, chercheurs, metteurs en scène et comédiens.
Les projets : un travail d’équipe
L’autre conseil pour se lancer dans ce type de projet, ce serait de privilégier le travail en équipe. Cela permet de mieux répartir les efforts, de s’entraider dans les moments de doutes / de flottement (j’en ai connu quelques-uns…) et de se relayer, en particulier dans des projets de grande envergure. Se lancer seul au départ peut être ambitieux et décourageant…
Mon dernier conseil : foncer ! Les élèves aiment ce genre de projets, même s’ils peuvent parfois manifester des appréhensions, ou se montrer plus ou moins réticents au départ. J’ai bien connu cela avec les « Parapluies ». Au début, ma collègue et moi avons fait face à une levée de boucliers assez déconcertante… Les élèves trouvaient cela gênant, inintéressant. Ils avaient peur de se ridiculiser devant la moitié du collège.
Pour y remédier, on a mis en place un travail conséquent autour de la gestion du stress avec notamment plusieurs mises en situation : on demandait à des petits groupes d’élèves en permanence de venir aider leurs camarades à s’entraîner. Une fois le projet terminé, les 4e en redemandaient : « Monsieur, quand est-ce qu’on refait ça ? ».
Péroraison, subts. féminin : conclusion ou dernière partie d’un discours.
La prise de parole est un exercice complexe qui requiert de nombreuses compétences. Nous espérons que les différentes ressources proposées au sein de cet article vous aideront à mettre en place des projets autour de l’oral avec vos classes. N’hésitez pas à nous laisser en commentaires vos retours d’expériences, mais aussi à partager de nouvelles ressources ! 😉
Épisode 1 – EXORDE, subst. masc. : ce qui constitue une entrée en matière, une introduction.
La prise de parole est un défi quotidien, aussi bien dans la vie personnelle que dans la vie professionnelle. L’aisance orale n’est pas innée : tout comme l’écrit, elle se travaille ! Il faut apprendre à placer sa voix, regarder son interlocuteur, gérer son stress… Dès la classe de Troisième, les élèves sont évalués sur l’oral avec la soutenance du DNB. Au lycée, ils doivent de nouveau se prêter à l’exercice avec des épreuves telles que le Grand Oral ou le Chef-d’œuvre.
Pourtant, les enseignants sont généralement mieux formés pour préparer les élèves à des épreuves écrites, et ils disposent de ressources beaucoup plus nombreuses pour travailler sur les activités de rédaction. Par ailleurs, il n’est pas non plus toujours aisé d’enseigner l’oral lorsque l’on se retrouve avec des classes de 30 ou de 35 élèves ! Quels sont les outils pour aider les collégiens et lycéens à présenter un projet oral ? Comment travailler l’oral avec des groupes parfois surchargés ? Dans cette série consacrée à l’oral, nous allons vous présenter des conseils, des rituels et des activités à mettre en place afin de développer l’aisance de vos élèves à l’oral !
Dans ce premier épisode, nous allons vous présenter quelques outils et conseils afin d’organiser – sans prise de tête 😉 – des activités orales !
NARRATION, subst. féminin : partie du discours où l’orateur raconte, expose, développe le fait.
Se lancer : prendre la parole
Il n’est pas toujours nécessaire de planifier une séance, une séquence ou de monter un projet ambitieux afin de travailler l’expression orale : de simples petits rituels peuvent déjà permettre à chaque élève de prendre la parole régulièrement et de dédramatiser la prise de parole.
Nous pratiquons tous l’oral en classe, au quotidien ! Souvent, ce sont toujours les mêmes élèves qui participent tandis que d’autres tentent de se faire oublier. Comment faire en sorte que les élèves les plus discrets ou timides s’expriment ?
Il n’existe bien sûr aucune solution miracle mais voici quelques pistes qui pourront peut-être vous être utiles :
Lors d’une présentation orale, proposer à l’élève un passage en binôme afin qu’il ne se retrouve pas seul face au groupe.
Donner une liste d’expressions, de mots de liaison et des amorces de phrases pour structurer sa prise de parole.
Assister à des débats, des procès ou des conférences avec vos élèves (ou en visionner).
Organiser régulièrement des oraux blancs.
Mettre en place des petits exercices de théâtre pour travailler sur la confiance en soi et en l’autre. Voici un exemple réalisé par l’académie de Besançon.
Pour les plus timides, donner la possibilité dans un premier temps de rendre un enregistrement audio.
Mettre en place un contrat d’objectifs avec l’élève : créer une feuille avec des challenges à relever, en augmentant progressivement le niveau de difficulté.
Par exemple : < Demander de l’aide au professeur lorsque je ne comprends pas < Lever la main pour donner une réponse, que je sais juste, lors d’une correction < Participer pour proposer une réponse dont je ne suis pas totalement sûr.
🎙️ Le redoutable Grand Oral !
Cette année, va avoir lieu la première grande édition du Grand Oral. C’est un saut pour les futurs bacheliers, certes, mais aussi pour leurs professeurs ! Comment préparer les élèves à cette nouvelle épreuve ?
Nous avons sélectionné quelques ressources pour vous accompagner dans cette nouvelle aventure :
Différentes dispositions de classe se prêtent bien au travail de la compétence orale. Tout dépend de l’activité que vous souhaitez mettre en place. 😊
Le binôme
Lorsqu’on ne dispose pas de sa propre salle de classe, il est parfois compliqué de changer les tables de place. Pour une activité de courte durée ou pour un exercice ponctuel, le travail en binôme semble la configuration la plus fonctionnelle : aucune organisation à prévoir et les élèves ne sont pas obligés de se déplacer.
La configuration en binôme permet d’échanger un point de vue sur un sujet, de préparer des arguments, mais aussi de réviser un point de leçon. Un élève peut jouer le rôle de l’examinateur. Des mises en situation sont également possibles – par exemple, un entretien d’embauche.
Disposition en U
Avec ce dispositif, les élèves peuvent se voir et s’entendre. Cela permet d’échanger des idées, de s’interpeller, mais aussi de déclamer un discours, à la manière d’une plaidoirie, devant l’ensemble de la classe.
Cette configuration est idéale pour les présentations et les débats. En revanche, elle comporte des inconvénients… Les élèves se voient tous et peuvent donc plus facilement se distraire, discuter ou s’apostropher. Le professeur se situant au milieu du U a également plus de mal à garder un œil sur la totalité du groupe. Enfin, il faut aussi prévoir un temps de mise en place et de rangement de la salle.
Pour pratiquer l’oral en classe, il peut être intéressant de mettre les élèves en groupe afin que tout le monde puisse avoir l’opportunité de prendre la parole dans l’heure sans pour autant avoir à effectuer un grand déménagement comme pour le travail U. Le travail en îlot est un bon compromis entre le binôme et le dispositif en U.
Les îlots bonifiés
Lors d’un travail en îlot bonifié, chaque élève se voit attribuer un rôle : référent temps, référent calme, médiateur… Ce dispositif est idéal pour créer des débats mais aussi mettre en place des émissions TV, comme le 20h, par exemple. Les participants ont tous un rôle à jouer et un travail spécifique à effectuer, adapté au personnage qu’ils incarnent. Le présentateur va devoir faire des recherches et préparer des questions sur le sujet de l’émission. Les invités doivent faire des recherches sur le sujet et trouver des arguments pertinents, adaptés à leur personnage ou à leur rôle.
Le World Café
Le principe est le suivant : chaque équipe possède un ou deux “hôtes” et deux ou trois “voyageurs”. Les élèves “voyageurs” vont partir à la rencontre des “hôtes” des différentes tables afin d’échanger autour de la thématique travaillée. Chacun note les nouveaux arguments pertinents qu’il entend. Lorsque le temps imparti est terminé, chaque “voyageur” retourne à son îlot d’origine pour effectuer une mise en commun avec le reste de son groupe.
Les exposés et autres présentations posent deux problèmes majeurs : le temps nécessaire pour écouter tous les groupes et la passivité du reste de la classe. Pour pallier ces deux difficultés, il est possible de mettre en place des “speed dating”. Au lieu de présenter son projet à l’ensemble de la classe, les élèves porteurs d’un projet vont se déplacer à la table des observateurs et, dans un temps limité, vont devoir exposer leur sujet. Au signal de l’enseignant, les présentateurs se décalent d’une place. En fin d’activité, les observateurs peuvent voter pour le/la meilleur(e) orateur/oratrice et faire un retour sur les différentes prestations orales.
Cette disposition de classe présente un avantage sur l’exposé classique : l’élève répète plusieurs fois son discours. Il sera de plus en plus à l’aise au fil des prestations.
Pour en savoir plus sur ce dispositif, nous vous recommandons :
Sur smartphone ou tablette, il permet d’obtenir un enregistrement en autonomie, de manière rapide. Les élèves peuvent préparer le travail à la maison et ensuite vous le transmettre facilement par e-mail ou par le biais d’une plateforme.
Des logiciels d’enregistrement audio
📘 Nous mettons à votre disposition un Labo audio, accessible gratuitement en ligne, qui vous permet en quelques clics de vous enregistrer, de vous écouter et de partager votre réalisation !
D’autres logiciels existent également : Audacity, disponible pour PC et Mac. Vocaroo, accessible directement en ligne depuis un ordinateur ou une tablette. Un dictaphone extrêmement basique qui permet uniquement de s’enregistrer. Très pratique pour des activités rapides.
Atelier France Info Junior
Une application, gratuite et intuitive, pour tablette qui vous permet d’enregistrer une émission de radio en classe. En quelques clics, il est ainsi possible d’enregistrer, d’écouter/éditer et de monter/mixer son propre podcast.
Des fonds d’écran interactifs
Avec Classroomscreen (en anglais) et Digiscreen (en français). Vous pourrez projeter un compte à rebours, une horloge, le tirage au sort de l’ordre de passage ou encore des annotations au fur et à mesure des présentations.
Le site mon-oral.net
Un site intéressant, libre et gratuit, développé par deux enseignants, pour faire travailler l’oral à vos élèves ! Il est très simple d’utilisation et multiplateforme : Windows, MacOS, Linux, téléphones ou tablettes (iOS ou Android).
Dans le module “entraînement “, vous aurez la possibilité
– de préparer un ou plusieurs sujets (tirage au sort du sujet par le site s’il y en a plusieurs)
– d’écrire des consignes
– de définir un temps de préparation
– de définir la durée d’enregistrement par l’élève
Dans le module “activité”, vous aurez la possibilité
- d’indiquer une consigne
- de donner le sujet
Ensuite, vous envoyez le lien à vos élèves, qui peuvent réaliser l’activité sans identifiant. ll leur faut juste inscrire un identifiant en quatre lettres (par exemple, les quatre premières lettres de leur nom de famille, pour vous y retrouver lors de la correction). Le tout se passe en ligne !
Ensuite, vous récupérez les travaux de vos élèves pour les corriger, les télécharger, ou les écouter en ligne, sur le site, dans votre tableau de bord. Vous pouvez aussi enregistrer des commentaires audios (consignes, corrections, explications) pour vos élèves.
Les élèves peuvent aussi s’entraîner seuls en ligne.
Entraîner les élèves à faire des cartes mentales pour préparer une prise de parole orale leur permet de classer leurs différentes idées et de mettre en valeur les éléments clés à ne pas oublier.
Les élèves peuvent par exemple réaliser une carte mentale, en petits groupes, pour faire un bilan du cours qui vient de se terminer. Un tirage au sort peut ensuite être effectué pour demander à un élève de présenter sa réalisation au reste de la classe.
💡 Liens vers différents outils numériques pour créer une carte mentale :
Péroraison, subts. féminin : conclusion ou dernière partie d’un discours.ON, subst. féminin : partie du discours où l’orateur raconte, expose, développe le fait.
La prise de parole est un exercice complexe qui requiert de nombreuses compétences. Nous espérons que les différentes ressources proposées au sein de cet article vous aideront à mettre en place des activités orales avec vos classes. N’hésitez pas à nous laisser en commentaires vos retours d’expériences, mais aussi vos différentes astuces ! 😉
💡Si cet épisode vous a plu, nous vous invitons à lire notre deuxième épisode consacré aux différentes activités autour de l’oral, en cliquant ici !
Si l’on vous dit « aventure », « îlot » et « bruit de fond », vous le devinez, on ne parle pas d’un voyage organisé, mais de travail de groupe. Idéal pour stimuler la coopération entre élèves et le développement personnel, il est aussi parfois redouté par certains d’entre nous qui voyons déjà les panneaux lumineux « mutinerie » et « Doliprane » clignoter dans nos cerveaux. On se pose souvent de nombreuses questions avant de se lancer dans ce voyage… Comment constituer les groupes ? Comment impliquer chaque élève dans l’activité ? Quelles sont les différentes manières d’adapter le travail selon la classe ? Dans cet article, vous retrouverez des conseils et astuces de collègues, mais également des exemples de projets menés et des retours d’expérience.
COMMENT CONSTITUER LES GROUPES ?
La composition des équipes est un élément primordial et toujours délicat : faut-il laisser les élèves choisir leur équipe ou non ? Doit-on faire des regroupements par niveau ? Combien d’élèves au maximum ?
La méthode pour constituer les équipes va dépendre de deux facteurs importants : la nature de l’activité proposée et la classe avec laquelle on doit travailler.
On peut opter pour différentes méthodes qui présentent toutes à la fois des avantages et des inconvénients :
La méthode « compatibilité » ❤️ — un travail de groupe par affinités
En misant sur la création d’équipes par affinités, on laisse le choix à nos élèves, ce qui encourage l’autonomie et limite les tensions au sein de l’équipe. Chacun d’entre eux sera libre de rejoindre le groupe qu’il souhaite et sera responsable de la décision qu’il a prise.
Néanmoins, si ce choix est guidé uniquement par des raisons affectives (ce qui est souvent le cas), l’élève prend le risque de se retrouver avec des camarades, qui sont d’excellents amis, mais qui ne seront pas forcément de bons coéquipiers. À cela vient s’ajouter un second problème : comment intégrer lesélèves isolés ?
La création de groupe par affinités va venir renforcer le sentiment de rejet.
Ainsi, lorsque l’on décide d’appliquer cette méthode, il est très important de fixer certaines règles dès le départ :
La méthode « loterie » 🎰 — composer les équipes au hasard
Opter pour la création des équipes au hasard prépare les collégiens et lycéens à la vie professionnelle. En constituant des groupes au hasard, on encourage les élèves à collaborer en tenant compte de leurs différences, ce qui favorise la socialisation.
Cette méthode est intéressante dans le cadre d’une préparation à un examen ou d’une mise en situation dans le monde professionnel. On peut également utiliser le hasard pour des activités courtes. Pour des projets longs, cela peut vite provoquer de nombreuses contestations, beaucoup de bruit et de ce fait beaucoup d’énergie à tenter de trouver des terrains d’entente au lieu de travailler !
La méthode « salade composée » 🥗 — former des groupes hétérogènes
On peut former les équipes en mélangeant les élèves de différents niveaux. Cela permet de développer un esprit d’entraide et de solidarité. Pour des projets brefs, cela peut être très utile, en particulier si l’on répartit les élèves en binômes.
Mais sur des projets plus complexes, les élèves ont parfois du mal à trouver leur place au sein du groupe. Les coéquipiers avec plus de difficultés peuvent se reposer sur ceux ayant plus de facilités et, inversement, les participants les plus à l’aise peuvent avoir tendance à laisser leurs camarades sur le banc de touche. Il est alors nécessaire de donner des tâches adaptées à chaque membre de l’équipe afin que tous les élèves soient impliqués dans le projet.
La méthode « différenciée » 📂 — associer les élèves en fonction de leur niveau
En effectuant un regroupement par niveau, on peut plus facilement différencier les tâches et objectifs à atteindre pour chaque groupe. Chacun peut alors progresser à son rythme. Il s’agit de la méthode la plus utilisée par les collègues interrogés pour l’écriture de cet article.
COMMENT IMPLIQUER CHAQUE ÉLÈVE DANS LE TRAVAIL DE GROUPE ?
L’un des points les plus délicats dans le travail de groupe demeure l’investissement de chacun. Comment faire en sorte que tous les élèves participent à leur niveau dans le projet proposé ? Nous allons vous présenter ici plusieurs outils sur lesquels on peut s’appuyer durant le travail.
LES CARTES RÔLES
Les cartes rôles permettent de donner un rôle spécifique à chaque membre du groupe. Il est possible de changer de rôle au cours du projet. Chacun a une mission spécifique. On peut alors évaluer chaque élève individuellement sur la compétence transversale « s’investir dans son travail ».
Voici un exemple de cartes rôles :
Chaque rôle possède des missions spécifiques, des atouts et des outils. À vous d’adapter vos cartes selon vos besoins et le niveau de la classe. Si vous êtes créatifs, vous pouvez vous amuser à créer les vôtres ! Une fois les cartes réalisées, vous pouvez les plastifier afin de les réutiliser d’une activité sur l’autre.
💡 Quelques liens vers des cartes rôles prêtes à l’emploi :
Comme vous l’aurez sans doute compris avec la présentation des « cartes rôles », pour qu’un travail de groupe fonctionne, il peut être intéressant de lui donner un aspect ludique.
On peut, par exemple, imaginer un concours entre les groupes avec une récompense pour l’équipe ayant réalisé le meilleur travail. Selon les efforts fournis durant chaque séance, on peut imaginer que l’on fasse gagner ou perdre des points à son équipe. Le groupe avec le meilleur résultat repart avec un avantage pour le prochain cours. En organisant une compétition, on éveille la curiosité des élèves et l’esprit de solidarité au sein du groupe. Les élèves se sentent responsables et investis, car ils veulent faire gagner leur équipe.
Pourquoi ne pas penser à des cartes « bonus » et « malus » ? Les groupes ayant effectué un travail sérieux repartent avec un bonus pour le cours et ceux qui ne se sont pas impliqués ou qui ont été trop bruyants écopent d’une pénalité.
Une multitude de possibilités s’offrent à vous selon le travail de groupe que vous souhaitez mener et la classe avec laquelle vous voulez le réaliser !
💡 Des idées d’organisation du travail en « îlots bonifiés » :
Le travail de groupe permet de mettre en place des ateliers différenciés. Selon le niveau des élèves, on peut adapter le degré de difficulté des tâches données, mais aussi les objectifs à atteindre.
Il est aussi possible de mettre en place plusieurs ateliers, à la manière de stands et d’organiser un roulement entre les différentes activités :
Circuit 🔄
Sur chaque table se trouve une compétence différente à travailler. Par exemple : « méthodologie », « rédaction » et « recherches ». À chaque début de séance, de semaine ou de période (selon la durée du projet), les groupes changent d’îlots. Ceux qui travaillaient sur la « méthodologie » passent à l’atelier « rédaction », ceux qui se trouvaient au pôle « rédaction » partent sur l’activité « recherches », etc.
World café ☕️
Idéal pour débattre, aborder des questions de philosophie ou des problématiques littéraires. Chaque équipe possède un ou deux « hôtes » et deux ou trois « voyageurs ».
Le principe est le suivant : le groupe échange durant une dizaine de minutes autour de la problématique proposée. Ensuite, les voyageurs ont pour mission de partir à la rencontre des hôtes et d’exposer les idées de leur équipe. Les hôtes accueillent les voyageurs, écoutent et notent leurs idées.
En fin de session, les voyageurs retournent à leur table initiale pour effectuer un bilan collectif.
💡Quelques liens utiles pour découvrir différentes utilisations du « world café » :
Une nappe en papier pour chaque îlot afin de noter les idées, faire des schémas, des tableaux, des calculs ou bien des cartes mentales ! ✏️
Un objet qui fera office de bâton de la parole 🖊️
Des Post-it pour noter les mots clés ou des idées 🔖
EXEMPLES DE TRAVAUX DE GROUPE MENÉS
Un petit-déjeuner équilibré 🥞
Un projet présenté par l’académie de Strasbourg sur le thème du petit-déjeuner équilibré. Le but de l’exercice est de créer une campagne d’information sur le petit-déjeuner et les habitudes alimentaires. Pour ce faire, les élèves réalisent un sondage et effectuent une recherche documentaire sur les apports nutritionnels, ainsi que les habitudes alimentaires des autres pays. Ce travail de groupe apprend aux élèves à coopérer pour planifier les tâches et les répartir entre les membres.
Le but de ce projet, réalisé dans l’académie de Nantes, est de faire participer chaque élève à l’activité. Inspiré du livre Le Petit Prince, l’exercice consiste à réaliser une affiche représentant l’une des planètes visitées par le protagoniste et une présentation du personnage rencontré sur celle-ci. Pour conclure, les élèves doivent être capables d’expliquer ce que le Petit Prince a appris et d’en déduire une morale.
Dans un premier temps, le niveau sonore risque d’être un peu élevé et les élèves agités, car il s’agit d’une manière de travailler différente de ce que vous faites habituellement. Il faut donc le temps que chacun — y compris l’enseignant ! — prenne ses marques. Une fois le travail de groupe amorcé, on constate que dans la plupart des cas, les élèves trouvent leur rythme de travail et leur propre fonctionnement. Il s’agit d’un exercice à la fois prenant et passionnant. Le travail de groupe peut prendre différentes formes et permet aux élèves de sortir du cadre scolaire traditionnel. Pour se lancer dans l’aventure il faut trouver les outils qui correspondent à chacun et se les approprier !
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