Les podcasts Profpower sont destinés à tous ceux qui s’intéressent à la pédagogie ! Ils donnent la parole à des professeurs et vous propose une bonne dose d’inspiration ! De plus en plus d’enseignants sont présents sur la toile : blogs personnels, Instagram, Twitter, Youtube, ou encore Tik Tok. Sur le net, ils échangent des pratiques pédagogiques, des astuces, mais aussi des activités. C’est pourquoi nous avons décidé de donner la parole à certains d’entre eux. Cécile Cathelin, qui est déjà venue nous parler de sa chaîne de podcasts éducatifs, Clapotee, a accepté de participer de nouveau à notre émission.
Ce podcast est animé par Ophélie Gibert. Elle est professeure de français et rédactrice au Livrescolaire.fr. Une maison d’édition qui publie des manuels innovants et collaboratifs pour le collège et le lycée.
🧑🏼🏫 | Nous avons rencontré Cécile Cathelin, grande utilisatrice des réseaux sociaux. Elle est enseignante de français, au lycée Sainte-Ursule, dans l’académie d’Orléans-Tours. Bonne écoute !
Pour écouter ou réécouter le premier passage de Cécile sur Profpower, nous vous invitons à cliquer ici.
Si ce podcast vous a plu et que vous souhaitez en savoir davantage autour de cette thématique, je vous invite à écouter nos autres podcasts à ce sujet sur Profpower ! 🙂
Les podcasts Profpower sont destinés à tous ceux qui s’intéressent à la pédagogie ! Ils donnent la parole à des professeurs et vous propose une bonne dose d’inspiration ! Pour permettre aux élèves de découvrir leur formation et la présenter aux autres, pourquoi ne pas les inscrire à un concours ? C’est le défi que Claudie Bertholet et ses élèves ont décidé de relever !
Ce podcast est animé par Ophélie Gibert. Elle est professeure de français et rédactrice au Livrescolaire.fr. Une maison d’édition qui publie des manuels innovants et collaboratifs pour le collège et le lycée.
🧑🏼🏫👨🏽🎓| Pour cet épisode, nous nous sommes rendu au lycée professionnel André Campa, dans l’académie de Bordeaux. Nous avons rencontré Claudie Berthelot et ses élèves, plus connus sous le pseudonyme de Team Capol Jurançon. Ensemble, ils ont décidé de participer au concours “Je filme ma formation”. Bonne écoute ! 🙂
Transcription de l’épisode
Rencontre avec Claudie Berthelot
Ophélie
Nous sommes donc en compagnie de Claudie Berthelot, professeure d’économie / gestion et logistique et de ses élèves de CAP Opérateur Logistique au lycée André Campa, dans l’académie de Bordeaux. Ensemble, ils ont participé au concours “Je filme ma formation” organisé par Parcours Métiers. Un grand merci au proviseur Pierre Cazenabe d’avoir accepté de nous accueillir aujourd’hui au sein de son établissement.
Présentation
Salut Claudie ! Tout d’abord, merci beaucoup d’avoir accepté de participer à ce podcast. On va peut-être commencer par quelques mots de présentation.
Claudie
Bonjour Ophélie ! Je suis Claudie Berthelot. Je suis professeure au lycée André Campa à Jurançon, depuis deux ans seulement. Et en fait, cette formation s’ouvrait l’année où je suis arrivée, donc j’ai pris en charge des élèves de première année logistique. Je les ai suivis jusqu’en terminale CAP logistique et là j’ai des premières années qui sont arrivés cette année.
La naissance du projet
Ophélie
Avec tes élèves, tu participes actuellement au concours “Je filme ma formation” avec un clip qui s’intitule “Team Capol Jurançon”. Est-ce que tu peux nous expliquer comment ce projet est né ?
Claudie
Alors, ce projet il est né entre deux portes tout simplement. Rires. Juste avant les vacances de décembre, j’ai croisé M. Heitz qui est notre directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques du lycée. Et il me dit : “Vous avez vu Madame Berthelot, il y a un concours je filme ma formation qui se lance. Vous seriez pas intéressée ? Ça serait bien pour l’établissement.” J’ai pas répondu sur le coup parce que je me suis dit : “Olala… un concours je filme ma formation, ça va être très long. Mais quand même, j’ai gardé ça dans un coin de ma tête.
Et l’après-midi, je recroise M. Heitz dans les couloirs de l’administration avec notre proviseur adjoint, M. Jousset. Et là, on me reparle du concours. On me dit : “Madame Berthelot, vous avez réfléchi… le concours ?” Et là, j’ai dit : “Oui, c’est un projet qui est un peu ambitieux. On a peu de temps.” Puisqu’il faut qu’on réalise le film avant début mars… non, début février, il fallait rendre le film.
Un travail d’équipe
Ophélie
Ça laissait peu de temps.
Claudie
Ça laissait peu de temps. Je dis en souriant : “Je veux bien y aller, mais pas toute seule”. Et à ce moment-là, le documentaliste, Éric Chartrez passait, il dit : “C’est quoi ? C’est quoi, un projet ? Moi je veux bien. J’aime bien la vidéo. Donc, je me lance avec toi si tu veux.” J’ai dit : “Bingo, on y va !”. Donc, c’est né comme ça ce projet.
Ophélie
Oui, en une après-midi c’était fait.
Claudie
C’était fait. Donc, en fait, j’en ai parlé aux élèves au cours d’après. Ils ont été de suite enthousiastes. Donc on a dit : “Ok, on y va”. Après, on a commencé à chercher toutes les personnes ressources dans l’établissement qui pourraient nous aider à mener ce projet aussi rapidement.
Le concours “Je filme ma formation”
Ophélie
Oui, c’est sûr, parce qu’il y avait peu de temps. Et du coup, en quoi consiste le concours “Je filme ma formation” ?
Claudie
Alors, Je filme ma formation, c’est un concours national, qui est sous le patronage du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse et du Sport, du Ministère du Travail et du Ministère de l’Enseignement Supérieur. C’est un concours annuel, qui est ouvert à tous les établissements qu’ils soient publics ou privés, de formation initiale ou en alternance et de tout niveau. C’est-à-dire, du CAP au master. Les élèves doivent réaliser une vidéo de trois minutes pour faire découvrir leur formation aux autres jeunes. Et en fait, il y a un jury derrière, composé de personnes du monde de l’éducation, des médias, de l’entreprise et de la production audiovisuelle qui désignent les lauréats en fonction des catégories.
Ophélie
D’accord, très bien. Effectivement, ça fait un sacré projet, pour toi, pour les élèves, en peu de temps du coup.
Claudie
Oui, tout à fait !
Rires.
La réalisation du projet
Ophélie
Et du coup, quelles ont été les différentes étapes de réalisation ?
Claudie
Choisir le style de vidéo
Au départ, nous avons visualisé, enfin visionné plus exactement, plusieurs vidéos des concours précédents avec les élèves pour voir un peu quel style on allait donner à notre vidéo. Et en fait, les élèves ont accroché sur une vidéo qui était faite en chanson. C’était musical. Et ils m’ont dit : “Nous, on va faire un rap”. J’ai dit : “Oui, on va faire un rap. D’accord, mais ce rap, concrètement, est-ce que j’ai des rappeurs dans la salle qui sont capables de chanter ?” Et là, j’en ai trois : Jordan, Christ et Lucas, qui m’ont dit : “Oui, oui. Nous on est capable.” J’ai dit : “On fait un essai.” Donc on a mis une musique de rap, on a fait deux, trois phrases pour débuter le projet. Et puis, ils m’ont fait voir qu’ils savaient rapper. C’est parti comme ça. On a dit : “Ok, on fait le rap”.
Écriture des paroles
On a écrit le texte avec les élèves et le professeur de français pendant les heures de co-intervention français / matières professionnelles. Et puis le scénario est venu petit à petit. C’est-à-dire qu’on a essayé de mettre un scénario sur chacune des paroles qu’on avait fait. Et ça, ça a été avec des brainstorming en classe, où les idées fusaient. On gardait celles qui étaient faisables et celles qui étaient non faisables, on les laissait.
Le tournage
Et après, le tournage a été fait sur les trois semaines de janvier. Alors, le tournage des vidéos très professionnelles, c’était les parties où on a vraiment cadré le projet. Elles ont été faites en salle. Et les autres, on a laissé faire les élèves sur leur temps libre, dans la cour de récréation, au foyer, etc. Et, on a Kévin, notre super surveillant qui avec son matériel a su être assez discret, les filmer sur des moments où on les voit rire, on les voit jouer et ça donne une vraie ambiance.
Ophélie
Et à faire sortir aussi l’ambiance de groupe et puis du projet, finalement.
Claudie
Oui, voilà. Tout à fait. Ce qui était sympa à voir en fin de projet, c’est le sourire des élèves, quand on voit les vidéos.
Les événements à venir
Ophélie
Et du coup, vous êtes finalistes du concours, ce qui n’est pas rien. Toutes mes félicitations ! Quelle est la suite pour Team Capol Jurançon ?
Claudie
Alors, la suite. Déjà, on adorait avoir un prix, être récompensés et faire partie des lauréats le 31 mars. Et là, on est en train de voir comment on peut financer le voyage à Paris parce qu’on voudrait emmener les élèves sur Paris, sur une ou deux journées. Parce que quitte à être là-bas, autant leur faire visiter Paris.
Ophélie
Ça serait génial. Je croise les doigts pour vous. Et puis je crois que vous allez avoir aussi des médias qui vont venir.
Claudie
Oui. Alors normalement, il y a une interview avec le Sud Ouest, la semaine prochaine. Donc voilà, une nouvelle expérience pour les élèves. En fait, ce projet, il nous a amené plein d’expériences derrière. L’expérience podcast, l’expérience de l’interview. On a trouvé là des élèves créateurs qui peuvent réaliser des choses qu’ils n’avaient même pas l’idée qu’ils étaient capables de réaliser. Vraiment, c’est extraordinaire.
Les apports du projet
Ophélie
C’est génial ! Ben du coup, c’est la question que j’allais te poser. Justement, en quoi ce projet a été bénéfique pour les élèves ?
Claudie
Alors, bénéfique déjà pour l’ambiance de la classe. Je retrouve après ce projet, une ambiance très soudée et une entraide qu’il n’y avait pas eu le premier trimestre. Là, à chaque difficulté, même scolaire, lorsqu’ils sont en difficulté pour écrire, etc., on voit qu’ils vont les uns vers les autres. Ils s’aident et ne sont plus du côté moqueur. Ils sont vraiment positifs et solidaires.
Après, la deuxième chose, c’est que vraiment là, on sent qu’ils ont compris ce qu’était leur formation, vers où ils allaient. Ils sont capables de dire qu’en tant qu’opérateur logistique, il y a plusieurs postes de l’accueil du transporteur, la réception des marchandises, etc. Ils sont capables de voir toutes les étapes qu’on peut avoir dans le métier d’opérateur logistique.
Ophélie
Ça leur a permis de découvrir leur formation.
Claudie
Leur formation en totalité et puis aussi, le travail d’équipe. C’est le plus important, puisqu’ils vont être amenés à travailler en équipe dans le monde du travail. C’est des élèves qui dans deux ans risquent d’être dans le monde du travail.
Ophélie
Oui, c’est sûr. Eh ben écoute Claudie, moi j’ai hâte de rencontrer tes élèves ! On se retrouve après tes cours pour faire une petite conclusion ensemble. Mais avant, on va aller retrouver la fameuse Team Capol Jurançon et puis voir ce qu’ils ont à nous dire sur le projet.
Claudie
Ok. Ben à toute à l’heure.
Sonnerie.
Échange avec la Team Capol Jurançon
Présentation
Ophélie
Bonjour, merci beaucoup d’avoir accepté de participer à ce podcast. Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots ?
Jordan
Moi, c’est Jordan. Je suis en première opérateur logistique à Jurançon.
Vasco
Bonjour, moi c’est Vasco. Ben pareil, je suis en première année opérateur logistique au lycée André Campa.
Wanice
Bonjour, je m’appelle Wanice. J’ai 15 ans, je suis en première année opérateur logistique.
Dimitri
Bonjour, moi c’est Dimitri. Je suis en première année de CAP opérateur logistique.
Ayem
Bonjour, moi c’est Ayem. J’ai 16 ans et je suis en première année opérateur logistique à Jurançon.
Admir
Bonjour, je m’appelle Admir et je suis en première année en CAP opérateur logistique à Jurançon, André Campa.
Brice
Bonjour, je m’appelle Brice, je suis en première année logistique à André Campa.
Sofiane
Moi, je m’appelle Sofiane.
Simon
Bonjour, je m’appelle Simon, je suis en première année de CAP opérateur logistique.
Naissance de la Team Capol Jurançon
Ophélie
Du coup Jordan, est-ce que tu peux nous expliquer le titre de votre clip, “Team Capol Jurançon” ?
Jordan
Euh… la Team Capol Jurançon ça veut dire “team” c’est une équipe, “Capol” c’est CAP Opérateur Logistique et Jurançon, c’est là où se situe notre établissement.
Ophélie
D’accord. Et qui a eu l’idée de ce titre ?
Jordan
Tous ensemble.
Ophélie
Tous ensemble, tu veux dire avec toute la classe ou les enseignants ?
Jordan
Toute la classe et la prof.
Le CAP Opérateur Logistique
Ophélie
D’accord, très bien. Vous pouvez m’expliquer en quoi consiste un CAP Opérateur logistique ?
Wanice
Alors, le CAP Opérateur Logistique, c’est un diplôme. La logistique, c’est accueillir les transporteurs. Après, réceptionner la marchandise. Après, mettre en réserve, en stock la marchandise. Préparer les commandes. Faire la manutention avec les chariots élévateurs et expédier.
Ophélie
Et toi, qu’est-ce que tu préfères dans ta formation ?
Wanice
Ben, conduire les chariots.
Qui fait quoi ?
Ophélie
C’est conduire les chariots ce que tu préfères ! Du coup, Jordan, tu peux nous expliquer quel a été ton rôle dans le projet et puis nous parler du rôle des autres élèves de la classe, en fait ?
Jordan
Oui, ben moi j’étais rappeur avec deux autres personnes : Lucas et Christ. Après, y a Vasco, Wanice, Ayem, Simon, Brice, Sofiane Admir et d’autres personnes qui ne sont pas là, qui étaient acteurs. Pendant l’enregistrement, on a modifié quelques paroles et puis c’est tout.
Ophélie
Les paroles justement. Le texte, qui a écrit ce texte ?
Jordan
C’est nous tous. Et nous, on a changé après, quand on a commencé à enregistrer.
Ophélie
D’accord. Au moment de l’enregistrement, il y avait des choses qui coincées et vous avez fait des petites modifications ?
Jordan
Oui, voilà.
Ophélie
Vous avez enregistré avec qui ces paroles ?
Jordan
Avec notre surveillant, Kévin.
Un projet rapide
Ophélie
Admir, est-ce que tu as aimé participer à ce projet ?
Admir
Oui, moi en fait j’ai bien aimé. Mais on a pas eu trop le temps de décider si on le faisait ou si on le faisait pas. On a tout de suite réagi.
Ophélie
Ça a été immédiat parce que finalement tout a été très vite dans ce projet.
Admir
Oui, oui, oui. Ça nous a pris trois semaines pour le faire et en fait le film, c’était un clip de deux, trois minutes.
Ophélie
Oui, un film de deux minutes et quand même, trois semaines ça a été extrêmement court. Vous avez été très réactifs. En trois semaines, si je résume, vous avez choisi que vous alliez faire un clip de rap, vous avez écrit le texte et vous avez, du coup après, tourné le clip et enregistré les paroles ?
Admir
Oui, voilà.
Pourquoi un clip de rap ?
Ophélie
Ok, ça marche. Qui a décidé que ce serait un clip de rap ?
Admir
En fait, on regardait des vidéos, sur les films comme ça, Je filme ma formation. En fait, on voit la vidéo d’un lycée qui chante anglais et qui présente leur formation. Et, Jordan a dit : “On va essayer ça”. Du coup, ben on a fait ça. Ça nous a sorti un bon clip, avec chanson et tout ça.
Les apports du projet
Ophélie
Donc, vous avez tous suivi Jordan sur l’idée du projet. Je vois Jordan qui hoche la tête. Rires. Il est d’accord. Wanice, qu’est-ce que tu penses que ce projet vous a apporté ? Qu’est-ce que tu en retiens ?
Wanice
Moi, j’ai bien aimé ce projet, tourner le clip. Après je trouvais qu’il y avait une bonne ambiance et de la rigolade.
Ophélie
Y avait de la rigolade, vous avez bien rigolé. Est-ce que tu penses que ça vous a aidé à être plus soudés entre vous ?
Wanice
Oui, bien sûr.
Ophélie
J’ai l’impression que l’esprit d’équipe, dans la formation que vous êtes en train de faire c’est quelque chose d’important, non ? C’est un travail d’équipe, opérateur logistique ?
Wanice
Oui, bien sûr.
Ophélie
Eh ben super. Avant que je redonne la parole à votre professeure, Jordan, est-ce que tu peux me dire toi, pourquoi tu as choisi cette formation CAP Opérateur Logistique ?
Intégrer le CAP Opérateur Logistique
Jordan
Euh… moi je l’avais pas réellement choisi mais après j’ai voulu voir ce que c’était cette formation. Au fur et à mesure, j’ai vu que ça me plaisait et du coup j’ai continué.
Ophélie
Qu’est-ce qui te plaît dans cette formation ?
Jordan
À peu près tout, surtout quand on conduit le chariot. Et la bonne ambiance de la classe. Les professeurs et c’est tout.
Ophélie
Super ! Merci à tous d’avoir accepté parce que je sais que c’était stressant, que c’est pas quelque chose que vous avez l’habitude de faire. Moi, je suis très contente d’avoir été avec vous aujourd’hui, de vous avoir rencontré.
Les élèves
Merci !
Conclusion avec Claudie Berthelot
Conseils et retour d’expérience
Ophélie
Du coup Claudie, on se retrouve. J’ai pu rencontrer tes élèves. Ils sont vraiment chouettes et puis très très motivés par le projet. Effectivement, on sent qu’ils sont vraiment tous soudés. Ça fait plaisir à voir. Quels conseils tu donnerais à un collègue qui souhaite se lancer dans un projet vidéo avec ses élèves mais qui sait pas vraiment comment s’y prendre ?
Claudie
Difficile de donner un conseil ! Rires. Parce que quand j’ai commencé le projet, je me suis juste dit : “Mais pourquoi j’ai dit oui !” Rires. C’était un peu ça. “Comment je vais faire maintenant ?” Et puis en fait, le plus important c’est de se rendre compte qu’on est pas seuls, que c’est un travail d’équipe, qu’il faut trouver dans le lycée les compétences nécessaires pour aller au bout de ce travail. Au départ, bien voir les compétences dont on a besoin. Et là, c’était des compétences de vidéo, de montage, enregistrer les voix.
Nous on avait de suite notre AED qui était passionné de ça. On a des pépites dans les lycées, en fait ! Des pépites d’or, on en a de partout, il suffit d’aller les chercher. Et une fois qu’on a trouvé ça, chacun prend sa place. Chacun sait exactement ce qu’il a à faire. Et en fait, entre guillemets, en tant que chef de projet, nous on a juste à cadencer ce projet. À faire en sorte que tout le monde conserve l’enthousiasme du départ jusqu’à la fin. Après ça se déroule tranquillement.
Ophélie
Oui, une fois que chacun a trouvé sa place.
Claudie
Il faut juste teamer. Parce que là on était sur trois semaines. Il fallait vraiment teamer, que je sois capable de dire “Ben là faut qu’on finisse là, maintenant cette partie là”.
Question rituelle des podcasts Profpower
Ophélie
Avant de se quitter, j’ai une petite question. C’est la petite question rituelle des podcasts Profpower. Qu’est-ce qui est le plus important pour toi dans ton métier, Claudie ?
Claudie
Alors, le plus important pour moi dans mon métier, c’est la relation que j’ai avec les élèves. Surtout en lycée professionnel où on voit des élèves arriver, un peu malmenés par le système scolaire, en difficulté, écartés. Et quand on les voit petit à petit reprendre confiance, s’ouvrir, ça fait du bien. On sait pourquoi on fait ce métier et après, c’est que du bonheur.
Ophélie
Oui. On va se laisser sur cette jolie phrase pleine de positivisme. Encore merci Claudie et merci à la Team CAPOL Jurançon. Un grand merci également au proviseur Pierre Cazenabe d’avoir accepté de nous accueillir aujourd’hui au sein de son établissement.
🏆 Résultats du concours
Nous vous invitons à cliquer juste ici pour assister à la cérémonie officielle de remise des prix au Grand Rex Paris et découvrir qui sont les lauréats pour cette sixième édition du concours “Je filme ma formation” ! 😉
Si ce podcast vous a plu et que vous souhaitez en savoir davantage autour de cette thématique, je vous invite à lire notre article sur l’orientation professionnelle, disponible sur Profpower ! 🙂
Les podcasts Profpower sont destinés à tous ceux qui s’intéressent à la pédagogie ! Ils donnent la parole à des professeurs et vous propose une bonne dose d’inspiration ! De plus en plus d’enseignants sont présents sur la toile : blogs personnels, Instagram, Twitter, Youtube, ou encore Tik Tok. Sur le net, ils échangent des pratiques pédagogiques, des astuces, mais aussi des activités. C’est pourquoi nous avons décidé de donner la parole à certains d’entre eux. La blogueuse et instagrameuse Flaubert and co’ a accepté de participer à notre émission.
Ce podcast est animé par Ophélie Gibert. Elle est professeure de français et rédactrice au Livrescolaire.fr. Une maison d’édition qui publie des manuels innovants et collaboratifs pour le collège et le lycée.
🧑🏼🏫 | Nous avons rencontré Deborah Lepoder, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo Flaubert and co. Elle est enseignante de français, au collège Saint Pierre, dans l’académie de Nantes. Bonne écoute !
Nous sommes en compagnie de Déborah, plus connue sur les réseaux sociaux sous le pseudo de Flaubert and co, enseignante de français, dans l’académie de Nantes, elle a accepté de partager avec nous son expérience. Bonne écoute !
Ophélie
Bienvenue Déborah ! Tout d’abord, merci beaucoup d’avoir accepté de participer à ce podcast. On va peut-être commencer par quelques mots de présentation. Si tu veux bien te présenter ?
Déborah
Alors, je m’appelle Déborah. Je suis prof de français depuis maintenant cinq ans et c’est un métier qui me prend pas mal de temps parce que c’est aussi une passion. Ça prend beaucoup de place dans ma vie. Mais il n’y a pas que ça, je fais aussi beaucoup d’autres choses. Je voyage, j’adore découvrir et apprendre. Et depuis maintenant un an et demi, je partage ma vie de prof quotidiennement sur Instagram et sur les réseaux et aussi à travers un blog.
Ophélie
Ben justement, j’allais y venir. T’es prof mais t’es aussi blogueuse depuis 2020, si je dis pas de bêtises. Du coup tu as créé un blog qui s’appelle Flaubert and co, qui est sur WordPress et comment t’es venu l’idée de te lancer dans cette aventure et à qui est destiné ton blog ?
Déborah
À la base j’avais juste créé un compte, on va dire lecture, et je m’intéressais à ce que les gens partageaient, leurs lectures jeunesse notamment. Et puis, je me suis mise à créer de plus en plus de choses pour les cours : des activités, des jeux de manipulations. J’ai commencé à en parler un peu, j’ai vu que ça prenait. Du coup, je me suis dit pourquoi pas continuer avec un blog et poursuivre l’aventure de manière plus approfondie. Et puis voilà, petit à petit j’ai commencé à partager.
Ophélie
Et au début du coup, quand tu dis que tu regardais un peu au niveau de la littérature jeunesse, c’était sur Insta’ ou ailleurs ?
Déborah
Oui, c’était sur Instagram. Il y a plein de super comptes, pas forcément des profs d’ailleurs. Des personnes qui vont partager ce qu’ils lisent au quotidien, qui vont donner leur avis et comme je dois lire de la littérature jeunesse du coup ça inspire et puis ça donne des idées de lectures.
Ophélie
Ouais, tout à fait. Est-ce que tu peux nous présenter rapidement Flaubert and co’, ce que tu mets dessus, comment ça s’organise tout ça ?
Déborah
Alors, l’idée c’est de partager ce que je fais au quotidien en classe via par exemple des stories sur Instagram et des posts. Et, je partage aussi des activités à faire en classe, des choses au niveau de l’écriture, de la lecture, mais ça peut aussi être euh… beaucoup d’ailleurs, des jeux de grammaire pour travailler la langue, ce qui n’est pas hyper facile quand on travaille au collège.
Ophélie
Non. Et du coup, après, tu mets les activités sur le blog c’est ça et on peut récupérer les fichiers ?
Déborah
Exactement. Je partage les ateliers, j’explique comment ça fonctionne, parfois avec des photos, des petites vidéos depuis assez récemment. Puis je mets les fichiers en téléchargement et les gens peuvent les récupérer. Ils essayent s’ils veulent.
Ophélie
C’est des vidéos que tu fais sur Youtube ou sur une autre plateforme. Tu t’y prends comment ?
Déborah
Alors, non. C’est uniquement des vidéos que j’ai filmé en classe. Souvent c’est d’ailleurs des élèves qui expliquent. Ils se prennent au jeu, ils aiment bien expliquer ce qu’ils font, comment ils font, comment ils réfléchissent et je vais juste les partager sur l’article qui est concerné pour justement expliquer comment ça fonctionne dans les faits.
Ophélie
Donc tu mets des moments de cours en fait.
Déborah
Exactement !
Ophélie
C’est super intéressant. Du coup j’imagine que tu as les autorisations. Comment tu mets ça en place, tu as les autorisations avant des parents, c’est ça, pour mettre les vidéos ?
Déborah
C’est ça. En fait, c’est trois, quatre élèves qui vont tourner en général et c’est des élèves qui aiment bien parler devant la caméra, qui font du théâtre. Des élèves qui aiment bien s’exprimer. J’ai juste envoyé un petit mail aux parents pour savoir si on pouvait juste voir leurs mains et entendre leurs voix et puis c’était ok.
Ophélie
Et combien de temps à peu près ça te prend de poster tout ce que tu mets sur ton blog et comment tu t’organises avec ça ?
Déborah
Alors au niveau du temps consacré on va dire que c’est assez aléatoire. Ça va dépendre de ce que j’ai à faire aussi en dehors du blog. Le professionnel passe quand même avant tout : les conseils de classe, les copies, les brevets blancs. Ça c’est pas négligeable et c’est ma priorité.
Après, au niveau de l’organisation, j’ai un super agenda qui me sert à ne plus avoir cette charge mentale quotidienne entre le boulot, ce que je dois faire pour le blog, ce que j’ai envie de poster, ce que je dois lire, toutes ces choses là. Donc, je travaille beaucoup avec cet agenda. Je note toutes mes idées et j’y note aussi par séquence les choses qui peuvent être intéressantes à partager.
Par exemple, là on travaille sur la vague avec les troisièmes. Je me suis fait une petite liste. Bon il va falloir que je parle peut-être du procès qu’on est en train de faire parce que je pense que ça peut intéresser les gens. Il faut que je partage comment on a accompagné la lecture cursive, comment on a préparé la lecture du roman et le visionnage du film, toutes ces choses-là. Donc, au niveau de l’organisation, ça se passe comme ça. Dans l’idéal, j’essaie de publier quelque chose tous les deux jours, mais c’est compliqué.
Ophélie
C’est pas toujours évident.
Déborah
Et pour le temps consacré, on va dire que ça me prend une petite demi-heure quotidienne pour tout ce qui est mails, les messages et quand même partager un petit peu ce que je fais dans les storys. À peu près deux heures de rédaction d’articles par semaine et il y a toujours de la relecture, chercher des idées, essayer de faire les photos, rassembler aussi, commander des livres, toutes ces choses là.
Ophélie
Et du coup, ton agenda, c’est toi qui te l’ai créé ou c’est quelque chose que tu as trouvé qui était organisé comme ça ? Je veux en savoir plus sur cet agenda, dis-moi tout !
Déborah
Alors là, c’est une vaste affaire. J’ai mon agenda du coup, de prof, que j’ai créé moi-même parce que j’arrivais pas à trouver ce que je voulais dans le commerce. D’ailleurs je l’ai partagé sur mon blog au mois de mai, je crois, l’année dernière – juste ici 😉-. C’est vraiment quelque chose que j’ai conçu, on va dire pour moi, avec mes besoins. J’ai ajouté plein de pages, de quoi faire des to do lists, prendre des notes. Finalement, je l’ai partagé et ça a assez bien fonctionné. Les gens s’y sont intéressés et du coup j’ai créé plein de pages pour vraiment pouvoir créer un agenda personnalisable et personnalisé.
À côté, j’ai mon autre agenda perso, un agenda quotidien dans lequel j’écris absolument tout ce que je dois faire et tout ce qui me passe par la tête parce que sinon j’oublie ! Y a trop de choses dans ma tête.
Ophélie
Je comprends ! Du coup ça fait un peu comme une espèce de bullet journal, en fait ?
Déborah
C’est un peu ça. Y en a dans tous les sens ! C’est barré, c’est “fluoté”, mais au moins ça me permet de tout avoir sous la main.
Ophélie
Je comprends. Est-ce que tu voudrais bien donner quelques exemples de choses que tu publies sur ton blog, Déborah ?
Déborah
J’ai publié pas mal d’activités autour de la lecture et de l’écriture, surtout des projets finaux et des idées pour exploiter des lectures cursives en classe. Ça va être, par exemple, là récemment j’ai publié un dossier d’enquête autour d’Arsène Lupin. Comment travailler Arsène Lupin avec un dossier d’enquête pour faire en sorte que le fameux contrôle de lecture, soit finalement beaucoup plus ludique. Qu’on puisse vérifier la lecture d’une œuvre mais en passant par des choses un peu sympas et créatives.
J’ai aussi créé pas mal d’outils pour passer le cap de l’écriture, pour les élèves c’est pas toujours très facile. Des petites cartes avec des portraits, des mémos avec du vocabulaire et je travaille aussi beaucoup sur la pratique de la grammaire parce que je sais qu’en général c’est un truc que les élèves n’aiment pas vraiment. Grâce à des activités et des ateliers de manipulation on peut vérifier qu’ils comprennent, jouer avec eux, même contre eux et ça les challenge. Ils voient comment ça fonctionne et ça me permet de les évaluer tout en douceur. Les ateliers de grammaire comme par exemple le Qui est-ce, le Memory, le Jungle Speed, ça permet aussi pour eux de travailler en groupe et de stabiliser les connaissances, de voir si tout est ok pour eux.
Ophélie
Oui, parce que j’ai vu justement que tu avais refait une version d’un Qui est-ce. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu comment ça fonctionne ?
Déborah
Le Qui est-ce, il existe plusieurs versions. J’en ai créé une autour des classes grammaticales, une autre autour des types et des formes de phrases. Le principe est le même que pour le jeu de base. Je veille toujours à conserver à peu près la même règle du jeu. L’idée c’est qu’à la place des petits personnages il y ait un mot. Les élèves doivent faire deviner quel mot ils ont, via des questions, uniquement sur le fonctionnement d’une classe grammaticale. Par exemple : est-ce qu’on peut le placer devant un nom ? est-ce qu’il remplace un nom ? Des petites choses comme ça.
Ophélie
D’accord, qui vont donner un petit indice sur le mot qui est caché par le camarade.
Déborah
C’est ça. Petit à petit, ils affinent. Est-ce que c’est un nom masculin, un nom féminin ?
Ophélie
C’est super bien pensé je trouve. Et puis à chaque fois tes documents sont vraiment bien mis en page. Notamment, ton dossier sur Arsène Lupin. Il est vraiment très vivant. Enfin, je pense que tu passes beaucoup de temps sur la création et la mise en page de tes contenus.
Déborah
En fait, je sais pas trop. Je me rends pas compte, je crois. Pas forcément. On va dire que maintenant j’ai des bons réflexes sur Canva, parce que j’utilise Canva. J’ai de bons réflexes et je sais où aller chercher. Je sais ce que j’aime, ce que j’aime pas, comment aller vite grâce à des petits raccourcis. Donc, au final ça va. Mais je crois que ça me plaît tellement de créer que quand je suis dessus je me rends pas forcément compte du temps que j’y passe.
Ophélie
Oui, parce que c’est une passion.
Déborah
C’est ça.
Ophélie
Et du coup, sur Instagram, t’as beaucoup d’échanges avec des collègues ?
Déborah
Avec des collègues, oui. D’ailleurs c’est assez marrant parce qu’on va retrouver parfois des collègues qui sont dans le collège à 20 kilomètres d’ici ou dans la ville où j’ai grandi, donc c’est assez marrant. C’est vrai qu’au quotidien j’échange avec pas mal de personnes quand même, quelques dizaines. C’est toujours très intéressant. Il y a les gens qui sont là pour poser des questions, du coup c’est toujours intéressant de leur apporter des pistes. Et il y a aussi ceux qui vont venir apporter ce qu’ils font eux en classe et là c’est une mine d’or.
Ophélie
Et, t’es suivie par des parents et des élèves ?
Déborah
Alors, j’essaie de cacher aux élèves ma présence sur Instagram pour éviter l’effet de meute. L’année dernière, c’est vrai que mes troisièmes sont tombés sur ce compte Instagram et en fait, ils ont trouvé ça top, de voir que je partageais ce qu’on faisait en classe, que parfois il y avait leurs travaux qui étaient mis là en photo. Donc, certains ont commencé à me suivre et puis je leur ai dis : “Écoutez, si vous voulez qu’on reste en contact il y a d’autres moyens.” Donc, on est passé par d’autres moyens. Mais quelques-uns sont quand même restés et quelques parents d’élèves aussi. Je trouve ça assez marrant.
Ophélie
Je trouve ça sympa, effectivement. Du coup, tu disais que tu échangeais beaucoup, que tu avais à peu près une dizaine d’échanges par jour sur Instagram, si je dis pas de bêtises. Il y a des rencontres et des échanges qui sont, j’imagine, très positifs mais il doit y en avoir d’autres qui sont peut-être plus négatifs, ou pas. Je ne sais pas. À toi de me dire.
Déborah
Alors oui, forcément. Je pense que le positif gagnera quand même toujours sur le côté négatif. Mais il y a quand même quelques petites choses qui font qu’au quotidien, si on prend pas de recul, on peut se dire que ça ne vaut pas le coup, finalement. Ça va être toutes ces personnes qui vont juste envoyer un message comme si elles étaient au Drive d’un magasin, en disant : “Moi j’aurais besoin de telle ou telle chose, ou est-ce que tu peux modifier pour que ce soit comme moi j’aimerai que ce soit.” Et puis, ben non en fait, parce que je partage comme je fais et comme j’aime que ce soit fait. Et puis après, aux gens de prendre ou de ne pas prendre, d’adapter, de refaire comme ils veulent.
Y a aussi toutes ces personnes qui vont juste regarder ce qu’il se passe et dire quelque chose de pas forcément utile. J’ai le souvenir d’avoir fait une interview pour le café pédagogique et forcément ça avait ramené d’autres profs qui sont pas forcément sur Instagram et sur les réseaux. Et j’avais eu des commentaires comme “c’est trop nul” ou alors “c’est une blague”.
Ophélie
Ah ouais ! C’est dur quand même…
Déborah
C’est dur mais en même temps je me dis que c’est juste qu’ils doivent pas pratiquer de la même manière. C’est leur manière à eux de me montrer que ça les interpelle ou les interroge. Mais du coup, je vois pas forcément comment rebondir sur un commentaire qui va juste te dire “trop nul”.
Ophélie
Ouais, c’est pas constructif. C’est comme si sur une copie d’élève, tu mettais “trop nul”. C’est pas terrible. Est-ce que des fois tu as des gens qui vont reprendre ton travail justement, mais sans citer la source. Ça t’arrive ou pas ?
Déborah
Ça, ça arrive. Et je dirai que c’est même un petit combat qu’on a avec les autres profs d’Instagram. Certaines personnes vont juste reprendre ce qui a été fait, remodifier deux ou trois petites choses, mais dans le fond et la forme, on voit que c’est ce que nous on a créé. Ils ont juste apposé leur nom dessus ou retiré le nôtre. Et ça, c’est pas forcément très très cool parce qu’on y passe des heures sur nos documents. On y passe des heures à penser. Donc juste s’approprier quelque chose, sans citer au moins, c’est notre petit combat, on va dire. On essaie d’avertir sur ce petit point.
Ophélie
C’est sûr que c’est important de toujours citer d’où viennent ses sources. C’est ce qu’on apprend à nos élèves.
Déborah
C’est ce qu’on leur apprend et puis je trouve que c’est aussi une question de respect aussi.
Ophélie
Ben oui, c’est clair ! Je voulais te demander aussi, t’es présente sur Instagram, sur Facebook. T’es pas mal active sur les réseaux sociaux. Comment tu utilises chacun des réseaux sociaux ? Parce que Facebook, Instagram, c’est pas la même chose, par exemple. Comment tu te sers de l’un et de l’autre outil ?
Déborah
Alors, Instagram je trouve ça très spontané et je vais vraiment l’utiliser pour communiquer. À la minute où l’on poste quelque chose, les gens vont réagir ou peuvent réagir à ce que les gens partagent aussi. Facebook, en général, c’est des personnes qui sont plus ancrées dans le métier et qui n’utilisent pas Instagram. Du moins, pas forcément. C’est vrai que c’est une autre approche, c’est d’autres questions et d’autres échanges avec les gens. On va dire que Instagram c’est plus être spontané et Facebook c’est plus de l’échange, des explications.
Ophélie
En quoi tu pourrais dire que l’utilisation des réseaux sociaux, de ton blog, ça a influencé un peu ta manière d’enseigner ?
Déborah
Ma manière d’enseigner, peut-être pas influencée ou peut-être pas dans le sens où ça m’a poussé à mettre en place de nouvelles choses, à tester et à expérimenter. Après ça plus influencé ma manière de penser le métier parce que forcément on est beaucoup dans l’échange. On va découvrir d’autres façons de travailler. On va pouvoir en discuter avec plein de personnes. C’est super intéressant et c’est super enrichissant. On va dire que ça a plus influencé ma manière de voir le métier, plutôt que ma manière d’enseigner parce que je travaillais déjà comme ça avant Instagram.
Ophélie
Ça t’a permis une ouverture du coup. Du fait de découvrir d’autres collègues. C’était plus ça.
Déborah
Exactement.
Ophélie
Et du coup, quels conseils tu donnerais à un enseignant qui aimerait bien se lancer dans l’aventure du blog, d’Insta’, mais qui sait pas vraiment comment s’y prendre ?
Déborah
Alors pour Instagram, je pense qu’il faut vraiment être spontané et se lancer avec ce qu’on a, sans essayer de chercher à être quelqu’un d’autre ou à imiter quelqu’un d’autre. Partager ce qu’on fait vraiment en classe et même si c’est pas encore parfait, même si ça ressemble pas à ce que d’autres personnes font, c’est pas très grave, au contraire. C’est assez enrichissant et ça permettra d’évoluer.
Pour le blog, pas vraiment de conseils mais plutôt y accorder du temps, prendre le temps. Accepter de passer parfois quelques heures sur WordPress pour essayer de savoir comment ça fonctionne. Accepter aussi les petits bugs techniques. Un petit peu de patience pour le blog.
Ophélie
Oui, parce que WordPress c’est pas forcément intuitif quand on a pas l’habitude du numérique.
Déborah
C’est clair. Du coup WordPress pour les nuls et le groupe Facebook qui a été d’une grande aide au début.
Ophélie
D’accord, y a un groupe Facebook ?
Déborah
WordPress entraide, j’ai plus le nom exact – on l’a retrouvé et il s’agit de Entraide WordPress France 😉 -. Mais c’est un super groupe où les gens sont assez réactifs et sur lequel on peut poser des questions et où on a des réponses.
Ophélie
C’est bon à savoir ! Et ben écoute, je crois qu’on a fait le tour. Merci beaucoup Déborah. Avant de se quitter, je voulais finir avec la petite question un peu rituelle des podcasts Profpower. Qu’est-ce qui est le plus important pour toi dans ton métier ?
Déborah
Ah ! Grande question ! Je dirai que c’est la relation avec les élèves. Les voir heureux de venir en classe, les voir heureux d’apprendre, de découvrir, de comprendre et les voir heureux d’eux aussi m’apprendre des choses au quotidien. Je pense que c’est ça.
Ophélie
Ouais, l’échange et le partage en fait.
Déborah
C’est ça, exactement.
Ophélie
Finalement, ce qui ressort aussi sur ton blog et sur ton Insta’, tout est un peu lié.
Alors, si vous avez envie de découvrir ou redécouvrir le travail de Flaubert and co, n’hésitez pas à vous rendre sur son blog et/ou sur son compte Instagram !
Si ce podcast vous a plu et que vous souhaitez en savoir davantage autour de cette thématique, je vous invite à écouter nos autres podcasts à ce sujet sur Profpower ! 🙂
Les podcasts Profpower sont destinés à tous ceux qui s’intéressent à la pédagogie ! Ils donnent la parole à des professeurs et vous propose une bonne dose d’inspiration ! De plus en plus d’enseignants sont présents sur la toile : blogs personnels, Instagram, Twitter, Youtube, ou encore Tik Tok. Sur le net, ils échangent des pratiques pédagogiques, des astuces, mais aussi des activités. C’est pourquoi nous avons décidé de donner la parole à certains d’entre eux. Le blogueur Maths À Moi a accepté de participer à notre émission.
Ce podcast est animé par Ophélie Gibert. Elle est professeure de français et rédactrice au Livrescolaire.fr. Une maison d’édition qui publie des manuels innovants et collaboratifs pour le collège et le lycée.
🧑🏼🏫 | Nous avons rencontré Liem Do, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo Maths À Moi. Il est enseignant de mathématiques, au collège Jean Rostand, dans l’académie de Bordeaux. Bonne écoute !
Alors, si vous avez envie de découvrir ou redécouvrir le travail de Maths À Moi, n’hésitez pas à vous rendre sur son blog !
Si ce podcast vous a plu et que vous souhaitez en savoir davantage autour de cette thématique, je vous invite à écouter nos autres podcasts à ce sujet sur Profpower ! 🙂
Chaque année, environ 95 000 jeunes (source DEPP) sortent du système scolaire sans qualification. Le gouvernement a ainsi entamé en 2020 une campagne de lutte contre le décrochage scolaire avec le programme #1jeune1solution. Afin que chacun puisse mener un projet d’orientation qui corresponde à son parcours et ses besoins.
En tant qu’enseignant, nous avons pour mission de préparer progressivement les élèves au monde professionnel, notamment dans le cadre du Parcours Avenir : des visites en entreprise, des rencontres au CFA le plus proche ou encore la semaine de stage en troisième.
Certains jeunes s’engagent d’ailleurs dans une voie professionnelle au cours du cycle 4, avec l’intégration d’une MFR ou d’une classe de troisième Prépa-Métiers. Cependant, en tant qu’enseignant, il n’est pas toujours facile d’accompagner nos élèves dans la construction d’un projet d’orientation professionnelle. La plupart du temps, nous ne sommes pas – ou très peu -, formés sur le sujet. Alors, comment aborder la question de l’orientation professionnelle de manière attractive et concrète ?
Voici quelques idées d’activités à mettre en place, ainsi que des projets réalisés par des collègues et des ressources accessibles en ligne pour vous aider dans cette démarche !
Des idées d’activités pour préparer l’orientation
Pour aborder la question de l’orientation du cycle 4 jusqu’à la Terminale, on peut mettre en place des exercices ludiques afin de préparer son projet professionnel.
🗣 | Des intervenants extérieurs
Pour rendre le milieu professionnel plus concret, rien de tel que d’inviter des intervenants extérieurs, des professionnels qui vont pouvoir parler de leur parcours et partager avec les élèves leur expérience de terrain. On peut également proposer à d’anciens élèves, actuellement étudiants ou en début de vie active, de venir échanger avec la classe.
❤️ | Apprendre à se connaître
Il est souvent difficile pour un jeune de se projeter sur le long terme et de connaître le métier ou du moins le domaine dans lequel il aimerait évoluer. C’est pourquoi, nous vous invitons à découvrir Impalab’, une plateforme qui propose des ressources sur l’orientation scolaire à utiliser en classe ou à la maison. Vous trouverez un article intitulé “Connaissance de soi : 5 ateliers à faire en classe ! (Collège & Lycée)” avec des ressources téléchargeables gratuitement pour accompagner vos élèves à : identifier leurs compétences, analyser leurs passions, découvrir leurs qualités et travailler sur l’estime de soi, découvrir leurs valeurs à l’aide de dilemmes, mais aussi construire un projet à partir de leur quotidien.
Un quiz “Quels métiers pour moi ?” est également disponible sur Onisep. Ce test peut permettre aux élèves d’explorer différentes pistes.
✏️ | Rédiger des annonces de recrutement
Commençons par un exercice classique et bien connu de tous : proposer aux élèves de rédiger un CV et une lettre de motivation, pour préparer ses demandes pour le stage de 3e. Et si on rendait cet entraînement un peu plus créatif ? On peut en effet imaginer des petites mises en situation pour inviter les élèves à écrire un CV, une lettre de motivation, ou les deux !
💡 Par exemple, vous pouvez créer plusieurs annonces de recrutement, pour des profils de postes variés, dans des entreprises de la région. Vous affichez ensuite vos petites annonces au fond de la salle. Les élèves devront aller décrocher un papier – celui qui les attire le plus -, faire des recherches sur l’entreprise, le type de poste proposé et rédiger un CV et une lettre de motivation en adéquation avec l’annonce.
Voici un exemple de petite annonce 😉
Cette activité permet d’individualiser le travail d’écriture pour chaque élève, mais aussi de faire découvrir à la classe certaines professions auxquelles elle n’aurait pas nécessairement songé. Les élèves apprennent également les différentes étapes de recherches à entreprendre avant même de passer à la rédaction du CV et de la lettre de motivation.
💡 Pour réaliser des CV et lettres de motivation originaux, mettant en avant leur personnalité, vous pouvez proposer aux élèves de mettre en page leur travail avec Canva ou même, pour les plus créatifs, sur Genially.
🎭 |Des mises en situation avec des jeux d’improvisation
Le théâtre d’improvisation peut aider les élèves à se préparer à des entretiens d’embauche, mais aussi à apprendre à intervenir en réunion et comprendre quelle posture adopter au sein d’une entreprise, en somme, découvrir les codes du monde professionnel.
Les exercices d’improvisation permettent à l’élève :
de prendre conscience de son attitude, de sa posture, de ses gestes et de ses mimiques
de placer sa voix correctement et travailler ses intonations
d’apprendre à s’exprimer face à un supérieur hiérarchique, mais aussi au sein d’un groupe
de prendre confiance en soi
Les jeux de rôles peuvent être variés : un entretien d’embauche, la présentation d’un devis à un client, la mise en situation d’un conflit entre deux collègues ou bien, sur un chantier, entre deux corps de métier. Pour vous aider à mettre en place ce type d’activités, l’académie de Dijon vous propose une “Banque d’exercices de théâtre à destination des enseignants”.
💡 Pour travailler sur les différentes compétences évoquées, nous vous conseillons le documentaire de Stéphane de Freitas, À Voix haute.
🔎 | Mener une enquête de terrain
Au sein même d’un établissement scolaire un grand nombre de corps de métiers cohabitent : secrétaire, principal.e, AVS, AED, CPE, PsyEN, infirmier/infirmière scolaire, professeur.e, technicien, cuisinier/cuisinière, agent d’entretien… De quoi faire découvrir un large panel de professions à vos élèves !
Ainsi, vous pouvez leur proposer de mener une enquête de terrain en binôme :
Mener des recherches sur une profession au sein de l’établissement (études, compétences requises, tâches)
Préparer un questionnaire
Interviewer un.e professionnel.le
💡 Ce travail pourra mener à la réalisation d’un projet de classe mettant en valeur toutes les personnes qui s’investissent au quotidien dans votre structure. Voici quelques idées :
créer un podcast “les métiers dans mon bahut”
réaliser un épisode d’un JT avec un reportage de terrain sur les différentes professions au sein d’un établissement scolaire
préparer une affiche “portraits des personnels de mon collège/lycée”
rédiger un article de journal
💼 | Organiser un salon des métiers
Vous pouvez proposer à votre classe d’organiser un salon des métiers, à la manière d’un world café. Par groupe de trois ou quatre, les élèves vont faire des recherches sur une profession. À vous de décider si celle-ci est imposée, tirée au sort ou libre.
Ils devront ensuite préparer leur stand. Celui-ci viendra mettre en valeur leur métier et devra donner envie aux autres groupes de s’arrêter pour récolter des informations. Un élève aura le rôle d’hôte, il sera chargé de l’accueil sur le stand. Le reste de l’équipe ira visiter les stands des autres groupes afin de recueillir le maximum d’informations sur les autres professions présentées.
Pour vous aider dans la mise en place de ce projet, l’Onisep vous propose un “Kit Salons et forums de l’orientation” pour exploiter et organiser les visites.
À la fin du salon, il est possible d’élire le meilleur stand : le plus attractif, l’hôte le plus accueillant et les informations les plus pertinentes.
💡 Ce projet peut être organisé avec d’autres collègues et donner lieu à un salon des métiers avec plusieurs classes au sein du gymnase, par exemple.
Des projets de collègues inspirants
De nombreux collègues mettent en place des projets dans leur classe afin de travailler sur l’orientation avec leurs élèves, ainsi que sur les différentes compétences attendues dans le milieu professionnel.
🕵️ |Une scène de crime
Nathalie Bernard, professeure de mathématiques au collège Youri Gagarine, dans l’académie de Lille, mène avec ses collègues de SVT et de physique-chimie, un projet à l’année avec une classe de 3e.
Les élèves découvrent une scène de crime dans le collège : du sang, impact de balle, empreinte, mais pas de cadavre. En maths, ils vont utiliser le théorème de Thalès pour calculer la hauteur de la personne qui a tiré. Ils vont également travailler sur les empreintes et la génétique en SVT et en physique-chimie. Ce projet permet aux élèves de travailler différentes compétences mais aussi de découvrir plusieurs métiers au sein de la Police Scientifique.
Au fil de l’année, les élèves sont amenés à éliminer des suspects et ainsi résoudre l’enquête.
Le policier référent intervient en fin d’année pour annoncer la découverte du corps, désigner le ou la coupable, présenter différents métiers au sein de la police et répondre aux questions.
Paula Guyot, professeure d’économie et gestion option commerce / vente au sein d’une classe SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté) dans l’Essonne, mène régulièrement différents projets avec ses élèves sur le thème de l’orientation. En SEGPA, les élèves de 4e et de 3e suivent un enseignement de découverte professionnelle (6h en 4e, 12h en 3e) qui peut leur permettre de définir leur projet professionnel.
Les ateliers Vente Distribution Logistique sont l’occasion d’exploiter des situations professionnelles propres au commerce. L’an dernier, par exemple, les élèves de 4e ont été invités, dans le cadre du Parcours Avenir, à participer à une mise en situation : réaménager le magasin pédagogique – un espace qui permet aux élèves d’apprendre les techniques des métiers du commerce dans des conditions du réel – à partir d’une visite d’un supermarché.
Les élèves disposaient d’un espace qui se nomme l’atelier avec des gondoles et de quelques emballages pour pouvoir le transformer en boutique. Tout au long de l’année, les cours et TP (Travaux Pratiques) étaient articulés autour de ce projet.
La visite au supermarché a permis aux élèves d’observer l’organisation des différents rayons, mais a aussi été l’occasion d’interviewer des professionnels comme un chef de rayon, une hôtesse de caisse et une réceptionniste. Ils ont pu découvrir différents métiers du commerce au sein d’une même structure.
📹 | Un clip de rap
Les élèves de CAP Opérateur Logistique du lycée professionnel André Campa, dans l’académie de Bordeaux, ont réalisé avec l’aide de leurs enseignants de matières générales et professionnelles, ainsi qu’un AED, une vidéo pour expliquer leur formation. Ce projet, porté par Claudie Berthelot s’inscrit dans le cadre du concours “Je filme ma formation”, organisé par Parcours Métiers.
Paroles du clip
Les 12 élèves du CAP ont choisi unanimement de réaliser un clip de rap. Aidés de leurs enseignants, ils ont écrit les paroles de la chanson sur les heures de co-intervention entre le professionnel et le général :
“Depuis 2 ans, le lycée professionnel André Campa de Jurançon propose un CAP Opérateur Logistique. Nous sommes 12 élèves par classe pour étudier et apprendre notre futur métier. Bonne humeur, bonne ambiance, motivation et sérieux sont les piliers de cette formation. Nous apprenons à accueillir les transporteurs, réceptionner les marchandises, préparer et expédier les commandes ainsi qu’à faire des inventaires et gérer les stocks. Mais surtout, nous apprenons à communiquer, à vivre et à grandir ensemble pour devenir de vrais professionnels de la logistique.”
Les élèves ont ensuite été invités à se filmer avec leur téléphone sur leur temps libre, durant les récréations et les intercours, afin d’enregistrer le plus d’images possibles pour le clip. Kévin Senfft von Pilsach, AED dans l’établissement, a réalisé l’enregistrement du rap et le montage de la vidéo. Les élèves et leurs enseignants ont travaillé durant 3 semaines sur ce projet. Aujourd’hui, ils sont finalistes du concours “Je filme ma formation”.
Pour découvrir leur vidéo et celles d’autres classes, rendez-vous sur parcours métiers.tv. Si vous souhaitez voter pour votre projet favori, vous avez jusqu’à la fin du mois de mars ! Prochainement, nous vous invitons à écouter notre podcast “À la rencontre de la Team CAPOL Jurançon”.
💡 Toujours plus de projets…À Albi, les élèves de Première des Métiers de la Mode, du lycée Toulouse-Lautrec créent des tabliers pour le restaurant inclusif “Grain de sel”. Pour en savoir plus sur ce projet, nous vous invitons à lire l’article de Ladepeche.fr publié en février 2022.
Des ressources
Pour vous aider dans l’accompagnement du projet d’orientation de vos élèves, nous avons sélectionné pour vous différentes ressources en ligne.
Le bonheur est dans l’enseignement professionnel, une toute nouvelle chaîne de podcast qui ne comporte pour l’instant qu’un seul épisode. Elle est animée par Carine Larmitou, enseignante d’éco-gestion option commerce vente dans l’académie de Toulouse.
Azimut Podcast, des épisodes qui éclairent lycéens, étudiants et parents sur les études supérieures. Une chaîne fondée par Perrine Corvaisier depuis 2021.
Flou, le podcast sur Parcoursup, une série d’enregistrements d’environ 5 minutes qui suit Lou, une élève de terminale, au fil de sa réflexion et de ses décisions. Un podcast proposé par le CIDJ depuis 2021.
Into the job, des enregistrements entre 15 et 20 minutes qui permettent de découvrir différentes professions à travers des témoignages de professionnels. Un podcast animé par Laura Pironnet depuis 2019.
Bienvenue au lycée professionnel, une série de quatre podcasts de 54 minutes chacun pour découvrir le quotidien des élèves et des enseignants. Une série documentaire de France Culture, diffusée en 2019.
Caféine, une série de témoignages de professionnels passionnés par leur métier. Des enregistrements d’environ 40 minutes présentés par Sarah Conan depuis 2018.
Travail soigné, luthier, torréfacteur, maroquinier, chef de cave, chocolatier ou encore conducteur de travaux. Chacun livre sa satisfaction intime d’exercer son métier avec soin. Des épisodes de 25 minutes produits par Stereolab depuis 2018.
📱| Des applications et plateformes
Wilbi
Wilbi : disponible gratuitement, cette application permet aux élèves de découvrir plus de 160 métiers. Un outil qui reprend les codes d’Instagram avec des Story et des profils de professionnels, pour une immersion dans leur quotidien. Grâce aux vidéos format story et aux informations sur les métiers, vos élèves découvrent le monde du travail et le ou les métiers qui peuvent les intéresser. L’application permet de découvrir les aspects d’une profession de façon ludique et inédite. Elle met également en lumière des professions atypiques, des métiers parfois peu ou pas connus, afin de susciter des vocations.
Très prochainement, vous pourrez d’ailleurs retrouver le quotidien de Sandrine, directrice éditoriale au Livrescolaire.fr. 😉
Hello Charly
Hello Charly : une ressource numérique dédiée à l’orientation scolaire et professionnelle, sous forme d’abonnement annuel de la 4e jusqu’à la Terminale en lycée général et technologique et en lycée professionnel, accessible via l’ENT. Cette plateforme a pour mission d’accompagner individuellement chaque jeune pour travailler sur soi et découvrir différentes voies professionnelles. C’est un outil ludique, qui reprend les codes utilisés par les élèves afin de les impliquer dans la construction de leur projet professionnel. Une plateforme est mise à la disposition des élèves, mais aussi des enseignants. Vous trouverez de nombreuses ressources et activités clé en main pour vous accompagner dans l’animation des séances autour de l’orientation.
Si vous le souhaitez, vous pouvez demander une démonstration pour votre établissement. Vous pouvez aussi consulter leur blog qui vous propose de nombreux articles d’actualité sur l’orientation !
Digischool
Digischool : une suite d’applications pour lutter contre le décrochage scolaire et favoriser l’orientation et l’insertion dans le monde de l’emploi. Mais aussi permettre aux jeunes de reprendre confiance en eux et découvrir des professions qu’ils ne connaissent pas ou auxquelles ils n’auraient pas songé. Vous pourrez découvrir trois applications dédiées à l’orientation :
Super orientation : un annuaire pour trouver une école ou une formation
Super alternance : des annonces d’alternance
Le parcours Pitangoo, facilement utilisable en classe : une méthodologie et des outils à utiliser en classe. Un parcours qui permet de valoriser ses compétences, prendre confiance en soi, favoriser le dialogue et explorer de façon concrète. Un temps de formation de deux heures et des supports pédagogiques sont également disponibles pour les professeurs, de la quatrième à la terminale.
Nous espérons que ces différentes activités et ressources vous aideront à accompagner vos élèves dans la préparation de leur orientation. Si vous souhaitez en savoir plus à ce sujet, nous vous invitons à écouter notre podcast “À la rencontre de la Team CAPOL Jurançon”. Claudie Berthelot et ses élèves nous parlent de leur participation au concours “Je filme ma formation” et du CAP Opérateur Logistique.
Et vous, quel(s) projet(s) autour de l’orientation menez-vous dans votre établissement ? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ? Les outils que vous utilisez ? N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience en commentaire ! 😉
Les podcasts Profpower sont destinés à tous ceux qui s’intéressent à la pédagogie ! Ils donnent la parole à des professeurs et vous propose une bonne dose d’inspiration ! De plus en plus d’enseignants sont présents sur la toile : blogs personnels, Instagram, Twitter, Youtube, ou encore Tik Tok. Sur le net, ils échangent des pratiques pédagogiques, des astuces, mais aussi des activités. C’est pourquoi nous avons décidé de donner la parole à certains d’entre eux. Le Youtubeur Un Prof Heureux a accepté de participer à notre émission.
Ce podcast est animé par Ophélie Gibert. Elle est professeure de français et rédactrice au Livrescolaire.fr. Une maison d’édition qui publie des manuels innovants et collaboratifs pour le collège et le lycée.
🧑🏼🏫 | Nous avons rencontré Nicolas Gaube, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo Un Prof Heureux. Il est enseignant de SVT, au collège René Cassin, dans l’académie de Montpellier. Bonne écoute !
Alors, si vous avez envie de découvrir ou redécouvrir les vidéos d’Un Prof Heureux, n’hésitez pas à vous rendre sur sa chaîne Youtube ! 👇🏻
Si ce podcast vous a plu et que vous souhaitez en savoir davantage autour de cette thématique, je vous invite à écouter nos autres podcasts à ce sujet sur Profpower ! 🙂
Les salles de classe se réinventent. Le traditionnel aménagement en autobus ne correspond plus aux pratiques de nombreux enseignants. Cependant, on ne vous apprend rien 😉 : selon les établissements et selon les contextes, nous n’avons pas tous les mêmes conditions de travail ! Il est évident qu’un TZR sur un remplacement ponctuel n’aura pas le temps de mettre en place les mêmes aménagements qu’un enseignant titulaire de son poste. Il y a aussi le collègue qui court de salle en salle tout au long de la journée et celui qui dispose d’un espace fixe – un espace qui d’ailleurs est plus ou moins spacieux et plus ou moins bien agencé.
Nous vous proposons dans cet article une synthèse de différents dispositifs de classe : les îlots, la classe inversée et la classe flexible. Le but étant que chacun y trouve des idées, de l’inspiration et puisse se les approprier le temps d’une activité, d’un trimestre ou d’une année quelque soit ses conditions de travail !
🏝 La classe en îlot
Le dispositif
Commençons par la classe en îlot. Le dispositif le plus connu et le plus appliqué, en particulier dans les cours de langue. La disposition en îlots permet de rassembler 4 à 6 élèves autour d’une même table. Vous circulez entre les tables et vous vous placez aux côtés des élèves, et non dans un rapport frontal. Cette disposition vous met davantage dans une situation d’accompagnement et vous rend ainsi plus accessible.
Les contraintes et les avantages
LES AVANTAGES
Le travail de groupe : le travail en îlot est le dispositif le plus courant pour le travail de groupe. Il peut être adopté pour une séance, une séquence ou un trimestre. Si vous n’avez pas votre salle, il faut compter un temps en début et en fin d’heure pour remettre les tables ; mais une fois que les élèves sont familiarisés avec le dispositif, l’installation se fait rapidement.
La différenciation: le travail en îlot facilite la différenciation. Il est ainsi possible de créer des tables par niveau avec des exercices adaptés à chacun. Ainsi, les élèves peuvent avancer à leur rythme et de manière individualisée.
Développement de l’entraide: à l’inverse, en créant des groupes hétérogènes, les élèves développent des compétences sociales : la solidarité, l’esprit d’équipe, l’écoute et le partage.
Comme tous les dispositifs, rien n’est jamais parfait ! Le travail en îlot comporte des avantages, mais aussi quelques contraintes. Voici une petite liste des principaux points négatifs à prendre en compte.
LES CONTRAINTES
Le volume sonore : rassembler les élèves par groupe de travail engendre forcément plus d’agitation… Si vous êtes particulièrement sensible au bruit, le travail en îlot risque d’être difficile à mettre en place.
Être face au tableau :avec une mise en place de la classe en îlot, certains élèves risquent de se retrouver dos au tableau ou à devoir se contorsionner pour prendre des notes. Lors des travaux en îlot, il est alors possible de désigner un élève comme scripteur du groupe ou bien d’autoriser les déplacements pour consulter le tableau.
Investissement individuel dans le travail de groupe : au sein d’un îlot, il n’est pas toujours évident d’évaluer l’implication de chacun. C’est pourquoi nous vous recommandons notre guide de survie du travail de groupe. 😉
💡| Il est possible de répondre à l’ensemble de ces difficultés en utilisant des cartes rôles. Chaque élève au sein de l’îlot disposera d’une mission spécifique dans son équipe de travail. Nous vous invitons à découvrir notre Loup-Garou revisité pour le travail de groupe, ainsi que nos cartes rôles en version classique ou en version mythologie selon vos goûts et vos besoins ! 😉
Les ressources en ligne
Voici une petite sélection pour vous accompagner dans la mise en place du travail en îlot :
Un dossier pédagogique, de 2017-2018, proposé par l’académie de Versailles, sur le travail en îlots dans les matières scientifiques en lycée professionnel
Passons au deuxième dispositif de cet article : la classe inversée. La classe est dite inversée quand l’application des notions ne se fait plus à la maison, mais en classe. Et le cours ? Il se fait à la maison grâce à divers supports : une vidéo, une présentation Powerpoint, le manuel, etc. L’application des notions, l’analyse, la réflexion et la création de contenu, tâche d’apprentissage demandant un plus haut niveau cognitif, se font en classe avec l’enseignant, par le biais de divers travaux d’application : étude de documents, exercices, énigmes, jeux de rôle, rédactions, expériences… Le professeur circule entre les tables, supervise, conseille et guide dans l’apprentissage.
Source : Éduscol, dossier à destination du cycle 2 : “Aménager l’espace”.
Un exemple d’aménagement qui peut facilement s’adapter aux pratiques de classe dans le secondaire.
Les prérequis et les avantages
LES PRÉREQUIS
La mise en place d’une classe inversée demande à l’enseignant de modifier ses habitudes de travail. Nous avons listé ici les trois principaux prérequis afin de mettre en place ce dispositif :
Une maîtrise des outils numériques : pour pratiquer la classe inversée, il n’est pas nécessaire d’utiliser le numérique ! On peut tout à fait s’en passer. C’est le cas de Vincent Giraudeau, professeur de français qui conçoit des planches de BD afin d’expliquer les notions de grammaire à ses élèves.
Néanmoins, le numérique apporte une multitude d’outils pour dynamiser le cours : des vidéos, des podcasts, des padlets, mais aussi des documents interactifs créés sur Canva ou Genially. Les possibilités sont vastes !
Un changement de posture : avec la classe inversée, le professeur doit accepter de changer de posture. Il n’est pas toujours évident de trouver sa place au sein de ce nouveau dispositif. Lors des séances, l’enseignant accompagne les élèves dans l’acquisition des notions étudiées à la maison.
Un travail de préparation en amont : la classe inversée demande une charge importante de préparation. Il faut prévoir des cours qui pourront être facilement accessibles à la maison. Il est important de concevoir des contenus courts et attractifs.
LES AVANTAGES
La semi-autonomie : la classe inversée responsabilise les élèves. Ils se retrouvent en semi-autonomie, puisque pour que le dispositif fonctionne, il est impératif d’avoir effectué le travail demandé par l’enseignant.
La différenciation : la classe inversée peut permettre d’aller vers une pédagogie plus individualisée. Chacun avance à son rythme. Les élèves passent l’évaluation lorsqu’ils sont prêts. Ils peuvent se fixer eux-mêmes leurs objectifs et les délais en accord avec le professeur.
Pour toutes les matières : il est possible de donner aux élèves des ressources de manière personnalisée, à consulter à la maison pour faire en sorte qu’une règle de grammaire mal comprise l’année précédente puisse être revue sans ralentir les autres élèves qui auront déjà acquis cette notion. Pour les cours de science ou d’EPS, une vidéo ou une infographie peut permettre à l’élève d’appréhender un geste technique avant de l’effectuer en cours, ce qui représente un gain de temps et permet un meilleur déroulement de la phase pratique. Les possibilités sont nombreuses : jeux de rôle pour reconstituer un événement historique, création d’un débat entre plusieurs équipes autour de la compréhension d’un texte en français, réalisation de cartes en géographie, projets scientifiques…
Les ressources en ligne
De nombreuses ressources sont disponibles afin de vous accompagner dans la mise en place d’un dispositif de classe inversée. En voici une sélection !
Le blog de Marie Soulié, professeure de français, tablettes-coursdefrancais.eklablog.com. Vous trouverez de nombreuses ressources pour pratiquer la classe inversée en cours de français.
La chaîne de podcast Clapotee de Cécile Catherin, professeure de français. Vous trouverez des enregistrements d’une quinzaine de minutes de notions de cours dans différentes disciplines.
Les blogs de plusieurs professeurs de mathématiques : Mathbirds de Nathalie Bernard, Mathsamoi, de Liem Do, mais aussi Maths-et-tiques d’Yvan Monka.
La classe flexible est une pratique très utilisée par les enseignants du premier degré et qui fait progressivement son apparition dans le secondaire. La salle est aménagée de manière à permettre aux élèves de trouver la position qui leur permettra d’apprendre dans les conditions qui seront les plus adaptées. Cette flexibilité passe par la mise à disposition de ballons d’assise, de tables isolées, des coussins dynamiques, d’îlots de travail…
Contrairement aux idées reçues, la classe flexible ne se réduit pas à un changement de disposition du mobilier ! Bien au contraire, elle se prolonge dans la manière d’aborder l’apprentissage. La salle de classe dispose de différents espaces de travail, chacun d’entre eux étant dédié à une activité spécifique. Les élèves naviguent ainsi entre les différents ateliers. Chaque élève évolue à son rythme et se sent libre de réaliser les exercices dans l’ordre qu’il souhaite.
Contraintes & avantages
LES CONTRAINTES
La classe flexible peut faire peur au premier abord à cause des contraintes que cet aménagement peut engendrer. Nous avons listé ici les principales.
Avoir sa propre salle de classe : pour pouvoir mettre en place ce type de dispositif, il est indispensable d’avoir sa propre salle de classe et si possible qu’elle soit spacieuse pour pouvoir l’aménager correctement. Ce qui n’est (vraiment !) pas le cas de tous les enseignants… Il faut également avoir, au minimum, un poste à l’année. Un enseignant TZR ou contractuel va avoir de grandes difficultés à mettre en place une classe flexible.
L’achat du matériel : mettre en place une classe flexible, ce n’est pas gratuit ! Il faut équiper sa salle : poufs, chaises à roulettes, ballons d’assise… Heureusement, il existe des aides financières pour accompagner les enseignants dans leur projet de classe flexible.
Accepter le bruit et le mouvement : dans un dispositif de classe flexible, il y a forcément plus de bruit et de déplacements que dans un plan de classe traditionnel en “autobus”. Il faut donc accepter de voir les élèves bouger et échanger entre eux. La posture du professeur est totalement bouleversée.
Nous vous invitons à écouter le podcast de Cécile Baraton, professeure d’histoire-géographie et EMC. Elle nous partage ses astuces et ses conseils.
LES AVANTAGES
Si la classe flexible est courante dans le premier degré, c’est parce qu’il s’agit d’un dispositif qui présente de nombreux avantages pour l’enseignant et les élèves.
Une adaptation pour chaque élève : malgré des classes souvent chargées, chaque élève peut évoluer de manière individuelle avec la position de travail qui lui correspondra le mieux pour apprendre et se concentrer. Il n’est pas obligé de rester dans une position statique ou assis sur une chaise pour pouvoir travailler. Vous ne passerez plus une partie de votre temps à reprendre les élèves qui ne tiennent pas en place sur leur chaise. 😉 Combien de fois vous êtes-vous entendu répéter “Enzo, arrête de te balancer” ?
Une semi-autonomie : les élèves suivent leur programme et se déplacent d’un atelier à l’autre selon leur avancée sur les différentes activités. Le professeur a alors un rôle de guide. Il accompagne l’élève dans son cheminement personnel. Cette autonomie permet également à chacun de se responsabiliser. L’élève n’est pas dans une position passive, il est acteur de son savoir.
Une pédagogie de projets : la classe est aménagée en différents espaces d’activités, par conséquent cela va faciliter la mise en place de projets. La classe flexible est un dispositif qui encourage les activités collaboratives.
Ressources
Des ressources institutionnelles
“Parlons pratique ! Et si on essayait la classe flexible ?”, un podcast Extra Classe de mai 2021, proposé par le réseau Canopé. Vous découvrirez les pistes de réflexion et les conseils d’Aurélia Onyszko, professeure des écoles, Olivier Rothan, directeur d’école, Manon Mc Rae, ergonome, et Séverine Walker, professeure des écoles et formatrice. Des témoignages inspirants de collègues du premier degré !
Un dossier sur la classe flexible, disponible sur ArchiLab, vous trouverez des articles et des fiches d’accompagnement pour vous aider dans l’aménagement de votre salle
Des ressources de collègues
Teachin’magic, le blog de Chloé Wable-Ramos, professeure d’anglais en REP+ qui pratique la classe flexible
Pour en savoir plus sur ce dispositif, n’hésitez pas à consulter notre article à ce sujet, “La classe flexible”. Retrouvez également les témoignages de Cécilia Lavanant et Nathalie Bernard, professeures de mathématiques.
Des comptes et des hashtags à suivre
Si vous souhaitez échanger avec d’autres collègues et vous tenir informés sur les différents dispositifs de classe possibles, nous vous avons concocté une liste de comptes et hashtags à suivre sur les réseaux sociaux.
Nous espérons que cet article vous aidera à y voir plus clair sur les principaux aménagements de classe possibles. Bien sûr, il en existe encore bien d’autres dont nous n’avons pas parlé dans le cadre de cet article. Il y a autant de dispositifs de classe qu’il y a d’enseignants, alors si vous en connaissez d’autres ou si vous avez envie de partager avec nous votre expérience de terrain, n’hésitez pas à nous écrire et à nous envoyer des photos de votre salle de classe ! 🙂
Pour en savoir plus sur les différents dispositifs possibles, nous vous invitons à consulter notre article “Repenser l’aménagement de la classe”.
Avec le développement des outils numériques, on a tous pu constater que la place du professeur au sein de la classe a changé. Il est loin le temps de l’enseignant donnant un cours magistral du haut de son pupitre ! Ainsi, l’aménagement de l’espace évolue et s’adapte aux nouvelles pratiques des enseignants. De plus en plus de professeurs font leurs adieux au dispositif en “autobus” pour tester de nouveaux aménagements : le travail en îlot, la classe en U ou bien la classe inversée, mais aussi la classe flexible. Dans cet article, nous allons nous intéresser à la classe flexible. Mais concrètement, qu’est-ce que la classe flexible ?
Le dispositif
La classe flexible est une pratique très utilisée par les enseignants du premier degré et qui fait progressivement son apparition dans le secondaire. La salle est aménagée de manière à permettre aux élèves de trouver la position qui leur permettra d’apprendre dans les conditions qui seront les plus adaptées. Cette flexibilité passe par la mise à disposition de ballons d’assise, de tables isolées, des coussins dynamiques, d’îlots de travail…
Contrairement aux idées reçues, la classe flexible ne se réduit pas à un changement de disposition du mobilier ! Bien au contraire, elle se prolonge dans la manière d’aborder l’apprentissage. La salle de classe dispose de différents espaces de travail, chacun d’entre eux étant dédié à une activité spécifique. Les élèves naviguent ainsi entre les différents ateliers. Chaque élève évolue à son rythme et se sent libre de réaliser les exercices dans l’ordre qu’il souhaite.
Source : Éduscol, dossier à destination du cycle 2 : “Aménager l’espace”. Un exemple d’aménagement qui peut facilement s’adapter aux pratiques de classe dans le secondaire.
Présentation d’une classe flexible au lycée Pierre-Émile Martin dans l’académie d’Orléans-Tours :
Pour en savoir plus sur l’aménagement de la salle en classe flexible, nous vous invitons à consulter l’article “Le secondaire se réinvente grâce au flexible” proposé par Classe de demain.
🟢 | Les avantages du dispositif
La classe flexible ouvre de nouveaux horizons pédagogiques.
Une adaptation pour chaque élève : malgré des classes souvent chargées, chaque élève peut évoluer de manière individuelle avec la position de travail qui lui correspondra le mieux pour apprendre et se concentrer. Il n’est pas obligé de rester dans une position statique ou assis sur une chaise pour pouvoir travailler. Vous ne passerez plus une partie de votre temps à reprendre les élèves qui ne tiennent pas en place sur leur chaise 😉 Combien de fois vous êtes-vous entendu répéter “Enzo, arrête de te balancer” ?
La différenciation : chacun avance à son rythme sur les différentes activités. La classe flexible permet de différencier plus facilement les exercices. L’ensemble de la classe doit acquérir une base commune mais les chemins pour y arriver sont diversifiés et plus ou moins complexes selon son niveau.
Ainsi l’élève va pouvoir effectuer des choix : par quelle activité vais-je commencer ? quel niveau de difficulté choisir ? combien de temps ai-je besoin pour effectuer cette tâche ? On augmente alors les chances qu’il se montre investi dans son travail.
Les recherches en éducation semblent également converger dans ce sens :
“Dans un climat directif, la plupart des décisions sont prises par l’enseignant : le type de tâche, la durée de l’exercice et le degré de difficulté. C’est un climat faiblement orienté vers la maîtrise. A contrario, un climat différencié est un environnement facilitant l’apprentissage. Les élèves ont des choix à faire, une variété d’activités est proposée, le degré de difficulté et le rythme d’apprentissage sont déterminés par l’élève. Les résultats ont montré des effets plus positifs de ce type de climat par rapport au climat directif, en particulier une plus grande motivation intrinsèque et des intentions plus fermes de participer aux leçons suivantes.”
Revue française de pédagogie, n°157, octobre-décembre 2006.
Une semi-autonomie : les élèves suivent leur programme et se déplacent d’un atelier à l’autre selon leur avancée sur les différentes activités. Le professeur a alors un rôle de guide. Il accompagne l’élève dans son cheminement personnel. Cette autonomie permet également à chacun de se responsabiliser. L’élève n’est pas dans une position passive, il est acteur de son savoir.
Une pédagogie de projet : la classe est aménagée en différents espaces d’activités, par conséquent cela va faciliter la mise en place de projets. La classe flexible est un dispositif qui encourage les activités collaboratives.
🔴 | Les inconvénients du dispositif
Comme tout dispositif, la classe flexible présente bien sûr des avantages, mais aussi des inconvénients.
Avoir sa propre salle de classe : pour pouvoir mettre en place ce type de dispositif, il est indispensable d’avoir sa propre salle de classe et si possible qu’elle soit spacieuse pour pouvoir l’aménager correctement. Ce qui n’est (vraiment) pas le cas de tous les enseignants… Il faut également avoir, au minimum, un poste à l’année. Un enseignant TZR ou contractuel va avoir de grandes difficultés à mettre en place une classe flexible.
Le travail de préparation en amont : l’investissement est considérable pour l’enseignant car les documents pour chaque atelier de travail doivent être préparés à l’avance. Ainsi, les élèves peuvent évoluer en semi-autonomie dans la salle. Sans compter le temps d’organisation et de structuration des différentes activités. Néanmoins, une fois que l’on possède sa boîte à outils, on peut la réinvestir les années suivantes.
L’achat du matériel : mettre en place une classe flexible, ce n’est pas gratuit ! Il faut équiper sa salle : poufs, chaises à roulettes, ballons d’assise… Heureusement, il existe des aides financières pour accompagner les enseignants dans leur projet de classe flexible.
Le temps d’adaptation : il faut un certain temps pour que les élèves – et l’enseignant – s’approprient ce nouvel aménagement de classe. Il faut que chacun trouve ses marques. Les premiers temps risquent d’être un peu (peut-être beaucoup) mouvementés.
Accepter le bruit et le mouvement : dans un dispositif de classe flexible, il y a forcément plus de bruit et de déplacements que dans un plan de classe traditionnel en “autobus”. Il faut donc accepter de voir les élèves bouger et échanger entre eux. La posture du professeur est totalement bouleversée.
Conseils & astuces pour mettre en place une classe flexible
💡 | Quelques conseils
🧘 Le lâcher-prise : pour mettre en place une classe flexible, il faut être en mesure d’accepter de laisser plus de liberté aux élèves et de changer de posture. Cet aménagement implique une logique pédagogique différente qui bouscule l’ensemble de l’organisation de la classe.
Délimiter les différents espaces de travail : il est important de bien organiser la salle de classe avec des espaces définis. Chaque zone doit avoir une fonction spécifique et être facilement identifiable pour les élèves. Par exemple : en cours de français, un coin détente pour la lecture avec des poufs positionnés autour d’une petite bibliothèque.
En complément, pour vous aider dans la délimitation des espaces de travail :
Définir un cadre structuré : donner plus de libertés et d’autonomie aux élèves, ne veut bien sûr pas dire qu’il n’y a plus de structure. Bien au contraire ! Pour que le dispositif fonctionne, il est primordial de mettre en place des règles.
“Si l’enseignant laisse des choix aux élèves et les encourage à prendre des initiatives, cela s’organise dans un cadre dont il a défini les limites.”
Revue française de pédagogie, n°157, octobre-décembre 2006.
💡 Astuce : certains collègues établissent le règlement et le plan de classe avec les élèves afin de les impliquer dans la mise en place du dispositif.
Éviter les zones d’interférence : dans la mesure du possible, il est important de faire en sorte d’isoler les différents espaces de travail afin d’éviter qu’ils ne se chevauchent et ne se perturbent.
Assurer une bonne circulation : dans une classe flexible, il y a beaucoup de mouvement. Le professeur doit pouvoir circuler facilement entre les différents ateliers et les élèves doivent pouvoir bouger sans perturber le reste de leurs camarades. Il est donc important de réfléchir à des zones de passage et des espaces pour déposer les sacs. Qui n’a jamais manqué de finir les quatre fers en l’air en se prenant les pieds dans un cartable ?
Créer un espace évolutif : l’aménagement de la salle n’est pas figé. Selon vos besoins, il doit être possible de modifier les différents ateliers, les faire évoluer sans pour autant avoir à refaire un nouveau plan de classe tous les trimestres !
🪑 | Démarrer une classe flexible sans se ruiner !
Bien sûr, le matériel est un plus ! Mais pour se lancer dans l’aventure de la classe flexible, il n’est pas nécessairement utile d’investir immédiatement dans du matériel adapté. On peut tout à fait faire sans :
📦 En déplaçant le mobilier au sein de la salle : isoler certaines tables, en regrouper d’autres en îlots, créer différents espaces en déplaçant les armoires…
👨🎓 En donnant plus de liberté aux élèves. Ils pourront ainsi se déplacer dans la salle plus librement et décider de travailler à genoux, debouts, assis par terre, accoudés à la fenêtre…
♻️ En utilisant du matériel de récupération : les collègues d’autres matières ont parfois du matériel dont ils ne se servent plus. On peut également récupérer du mobilier qui traîne dans les greniers de ses proches : des poufs, des coussins, des fauteuils, un canapé qui traîne dans un coin… Et enfin dans des ressourceries ou dans des points de vente Emmaüs. En chinant, on trouve parfois de vraies pépites !
Dans un premier temps, vous pourrez ainsi tester si ce dispositif de classe vous convient et définir le matériel dont vous et vos élèves avez véritablement besoin pour aménager votre salle. Il ne sert à rien de se précipiter ! Vous n’allez pas forcément changer votre salle de classe, ni vos habitudes, du jour au lendemain.
Mais aussi, l’article du blog d’Aurore Pigeon, EnjoyClassroom, “La classe flexible, sans matériel pour te lancer”. Destinés initialement aux professeurs des écoles, les conseils donnés peuvent parfaitement s’adapter pour le second degré.
Inspirations & ressources
📦 | Des idées d’aménagement de classe
L’expérimentation pédagogique du collège Lab Molière dans L’Orne : un projet d’établissement autour de la différenciation. Vous trouverez un article accompagné d’une série de photos des différents espaces et une vidéo sur le dispositif.
Une “zone innovante” dans le CDI du collège Georges Brassens, dans l’académie de Versailles, avec des cloisons amovibles.
Les classes expérimentales @-TIP-EE du lycée Victor dans l’académie de Normandie : vous découvrirez un article explicatif du projet ainsi qu’une série de photos pour présenter le dispositif.
La “classe mutuelle” au lycée Dorian dans l’académie de Paris : un article dans lequel Vincent Faillet, professeur de sciences, évoque avec beaucoup de précision son dispositif de classe. Ainsi qu’un reportage, extrêmement riche, d’une quinzaine de minutes, réalisé par le journaliste Claude Tran.
Un témoignage très intéressant de Bruno Vergnes, professeur de français au collège innovant Emmanuel de Pau, dans l’académie de Bordeaux. Il revient sur son expérimentation avec deux classes de 6e.
L’article de Marie Bara, professeure et formatrice dans l’académie de Nice, sur l’aménagement de la salle d’Arts Plastiques. Vous pouvez aussi trouver son témoignage ici. En complément, vous pourrez également visionner le témoignage d’une professeure d’Arts Plastiques dans l’académie de Grenoble.
Boris Chianale, principal du collège d’Esbly dans l’académie de Créteil.
🇩🇰 Focus sur nos voisins européens !
Le lycée public Ørestad Gymnasium, ouvert en 2007, dans la banlieue de Copenhague, au Danemark, s’organise autour de grands espaces ouverts et des enseignements 100% digitaux. Pour en savoir plus, rendez-vous juste ici.
💻 | Quelques ressources en ligne
Canopé & Archiclasse
Le podcast Extra classe du réseau Canopé : “Parlons pratique ! Et si on essayait la classe flexible ?”. Vous découvrirez les pistes de réflexion et les conseils d’Aurélia Onyszko, professeure des écoles, Olivier Rothan, directeur d’école, Manon Mc Rae, ergonome, et Séverine Walker, professeure des écoles et formatrice. Des témoignages inspirants de collègues du premier degré !
ArchiLab : un outil d’aide à la co-conception d’aménagement des espaces pédagogiques proposé par Archiclasse.
Des ressources de collègues
Le blog de Chloé Wable-Ramos, professeure d’anglais en REP+ qui pratique la classe flexible : teachinmagic.
Le site de Joan Riguet, professeure de mathématiques et formatrice, dans l’académie de Poitiers.
Une fiche spéciale “Flexi-classe(s)”, des Ressources Numériques 91, avril 2019
Le numéro 64, “Espaces scolaires et projets éducatifs”, de la Revue internationale d’éducation de Sèvres, rédigée par Maurcie Mazalto et Luca Paltrinieri, décembre 2013
Afterclasse : une plateforme de révisions développée par Lelivrescolaire.fr qui permet aux élèves de s’entraîner gratuitement sur des exercices interactifs. De nombreux badges sont à gagner au fil de leur progression. Cet outil peut être facilement utilisable dans un atelier “révisions”. Pour tester, rendez-vous juste ici !
Le labo audio : un enregistreur et lecteur audio qui permet d’un simple clic, de se réécouter, de se réenregistrer et d’envoyer son audio. Découvrez-le en cliquant ici.
Nous espérons que cet article vous aidera à y voir plus clair sur le dispositif de classe flexible et pourra vous inspirer. Pour savoir si cette pédagogie vous convient, il n’y a pas 36 solutions ! Il faut oser se jeter à l’eau et voir si ce fonctionnement vous correspond. Il ne faut pas oublier qu’il y a autant de classes flexibles qu’il y a d’enseignants !
Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur ce sujet, nous vous proposons, en complément de notre article, de retrouver les témoignages de Nathalie Bernard, professeure de mathématiques dans l’académie de Lille et de Cécilia Lavanant, également professeure de mathématiques dans l’académie de Rennes. Ainsi que le podcast de Cécile Baraton, professeure d’Histoire-Géographie et EMC dans l’académie de Nantes.
Pour conclure, nous vous proposons de visionner le témoignage de Juline Anquetin-Rault, professeure d’Histoire-Géographie et EMC en CFA, en vous rendant juste ici. Elle est connue pour sa participation au Global Teacher Prize, un concours international qui récompense chaque année un enseignant pour son travail. Elle pratique la “classe autonome”, une pédagogie qui se rapproche de la classe flexible.
Si vous aussi vous pratiquez la classe flexible, n’hésitez pas à nous partager votre expérience en commentaire !
Nathalie Bernard est professeure de mathématiques au collège Youri Gagarine, dans l’académie de Lille et a adopté le dispositif de classe flexible
Comment définiriez-vous la classe flexible ?
La classe flexible est un aménagement de la classe dans lequel chacun peut, suivant ses besoins, ses envies, trouver du matériel adapté. Elle permet aux élèves de trouver la position qui leur apportera le plus de concentration et de confort en fonction de l’activité à mener. Elle permet également de mieux gérer l’hétérogénéité des élèves ainsi que l’entraide entre pairs. En classe flexible, les élèves ont la liberté de choisir où et comment s’installer pour travailler. Ils peuvent travailler seuls, en binôme ou en groupe, sur des coussins, des ballons…
L’objectif pour l’enseignant est d’inciter l’élève à être un apprenant actif, conscient de ses faiblesses et de ses progrès.
L’objectif pour les élèves est d’aller vers une prise de conscience de leurs besoins. Mais aussi de leurs forces pour éventuellement aider leurs camarades.
Comment vous est venue l’envie de mettre en place une classe flexible ?
Depuis bien longtemps, le fonctionnement ordinaire avec une classe en « autobus » ne me convenait plus. J’étais donc passée à une disposition en îlots. Puis après diverses lectures sur le sujet, j’ai découvert le concept de classe flexible. Cela s’est fait également avec une remise en question de mon fonctionnement pédagogique. Ainsi qu’un passage progressif à la classe inversée. Les cours sont étudiés à la maison : avec un debrief en classe le lendemain. Puis les élèves sont mis en activité. La classe flexible permet alors de constituer des groupes de travail collaboratifs. Je peux ainsi tenter d’optimiser les avantages du travail en petit groupe : mieux observer les élèves. Ainsi, je peux apporter au plus vite la rétroaction nécessaire à chacun et surtout aux élèves à besoins particuliers.
Quels sont les outils qui vous semblent indispensables pour démarrer une classe flexible ?
On peut commencer la classe flexible avec peu de matériel, en repensant tout d’abord l’espace, avec la création d’îlots. À moindre coût, on peut investir dans des Swissball (balles d’assises), des pédaliers sous bureau, voire des élastiques de chaises.
Aménager sa salle demande un investissement financier… Avez-vous obtenu un financement pour vous aider à mettre en place ce dispositif ?
Pour un aménagement plus conséquent, j’ai rédigé un projet que j’ai présenté au conseil départemental du Pas-de-Calais. À l’issu de cette commission le projet a été financé à hauteur de 10 000€.
Au niveau du collège, on a également fait quelques travaux pour réunir deux salles. Ce qui nous a permis d’obtenir un vaste espace. Chaque enfant peut se sentir à l’aise pour étudier de manière plus attractive et motivante.
Pouvez-vous nous expliquer votre plan de classe actuel ?
La classe est divisée en plusieurs espaces. Tout d’abord, la partie devant le tableau muni d’un VPI est constituée de tables et de chaises à roulettes réparties en 6 îlots de 4. Mais les roulettes permettent un changement de disposition rapide et peu fastidieux. Les élèves peuvent ainsi pendant le travail en autonomie modifier ce plan à leur convenance.
Pour cet espace sont également à disposition 4 Swissballs qui peuvent être installés à la place de n’importe quelle chaise.
Un second espace est constitué d’une banquette-canapé en 6 modules individuels munis de Z-tools (tablettes individuelles d’écriture), de coussins et accompagnée de tables basses.
Une troisième zone est constituée de 4 fauteuils de jardin également pourvus de coussins, Z-tools et tables basses.
Un quatrième espace est constitué de 4 tables basses (Ikea) et de coussins de sol.
Enfin il y a également 2 vélos-bureaux qui permettent aussi de travailler debout si on le souhaite.
Un tapis de course mécanique permet également de canaliser l’énergie de certains élèves sur de courts laps de temps.
Quels sont selon vous les avantages et les inconvénients de ce dispositif ?
Dans tout ce changement de posture, d’approche pédagogique et d’aménagement de l’espace, je ne vois presque que des avantages : les élèves se mettent plus au travail, ils sont plus acteurs, le fait de pouvoir travailler en collaboration est une aide pour chacun.
Le dispositif de classe flexible permet également de mieux intégrer les élèves à besoin particuliers notamment ceux souffrant de troubles du comportement.
Les points négatifs sont qu’il n’est pas toujours simple de pouvoir donner à tous l’attention réclamée. Et qu’il y a toujours une petite frange d’élèves qui ne veulent pas entrer dans les apprentissages (même si elle semble plus réduite qu’en fonctionnement traditionnel).
Pour accompagner vos élèves, vous avez créé un site qui s’appelle MathBirds. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
La création du site MathBirds est venue du fait que je voulais pratiquer la classe inversée mais que le principe de création de vidéos ne me convenait pas. C’est alors que par hasard, j’ai découvert le site des BirdsDessinés.fr. J’ai alors créé un devoir maison dont l’énoncé était une BD créée à partir de ce site.
Puis je me suis dit que je pourrais aussi créer mes amorces de cours sur ce principe de bandes dessinées où des petits oiseaux discuteraient du thème de la leçon du jour. Chaque jour (ou presque), les élèves lisent un épisode en lien avec le cours qu’ils doivent étudier. Et voilà, la machine était lancée…
Après une première année avec 92 épisodes en 6ème qui ont eu un grand succès auprès des élèves (qui ne se sont pas lassé et ont lu jusqu’en juin…), j’ai enchaîné l’année suivante avec le niveau 5ème, puis l’an dernier avec une collègue (car je n’ai pas de 4ème) on a écrit le niveau 4ème. Et enfin, cette année, je suis dans l’écriture du niveau 3ème.
Comment utilisez-vous MathBirds dans le cadre de la classe flexible ?
Les BD Birds, la classe inversée, la classe flexible sont un tout. Elles sont les pièces d’un même puzzle qui tente d’amener chaque enfant suivant ses moyens, ses capacités, ses aptitudes à progresser en mathématiques et également à s’épanouir dans ses apprentissages.
Quels conseils donneriez-vous à un enseignant qui souhaite mettre en place une classe flexible ?
L’aménagement de l’espace ne fait pas tout. Il faut, je pense, également repenser sa démarche pédagogique et sa posture d’enseignant. Je passe maintenant beaucoup plus de temps accroupie à côté des élèves qu’au tableau ou à mon bureau.
Et si vous voulez vous lancer dans l’aventure, commencez par des aménagements simples : îlots, Swissballs, pédaliers.
Ne pas brûler les étapes de la mise en œuvre : tout changer du jour au lendemain n’est souvent pas une bonne idée. Il faut y aller pas à pas, en douceur. La classe flexible, c’est une petite révolution… Et l’idéal pour la préparer, c’est de commencer par en parler en classe. Recueillir régulièrement les impressions des enfants concernant les installations et le mobilier… Ne pensez pas « design » et « esthétique » mais plutôt « fonctionnalité » et « pratique » : c’est avant tout un fonctionnement fondé sur des besoins pédagogiques.
Se lancer dans un aménagement de classe flexible apporte un sentiment de liberté. Mais il est impératif de définir un cadre. Il est primordial que les élèves comprennent qu’ils ne peuvent pas faire tout ce qu’ils veulent. Il faut poser des règles bien comprises et acceptées par tous. Fondées sur le bon sens et le respect de l’autre, elles abordent les différents aspects du bien vivre (et bien apprendre) ensemble : gestion du bruit, des déplacements, de l’accès aux installations…
Cécilia Lavanant est professeure de Mathématiques au collège Châteaubriand (22), dans l’académie de Rennes. Elle utilise le dispositif de classe flexible.
Comment définiriez-vous la classe flexible ?
Pour moi, la classe flexible c’est une flexibilité au niveau de la posture de travail. L’élève peut travailler dans différentes postures. Il n’y a pas qu’une seule façon d’être assis en classe. Il y a aussi une flexibilité au niveau du travail à fournir. Tous les élèves ne travaillent pas au même moment sur la même activité, ni de la même façon.
Comment vous est venue l’envie de mettre en place une classe flexible ?
L’idée m’est venue petit à petit. Au fur et à mesure des années, je me suis mise à travailler de plus en plus en ateliers avec des feuilles de travail, afin de différencier au maximum le travail au niveau des élèves. On a de plus en plus dans nos classes des élèves de profils très différents, par exemple : des élèves haut potentiel, ou bien des élèves qui devraient être en ULIS mais qui n’ont pas de place.
Face à toute cette panoplie de profils extrêmement variés, nous sommes obligés de nous adapter et de tenir compte de leurs besoins. Je me suis renseignée sur internet. La classe flexible se pratique beaucoup au Canada et à l’école élémentaire, mais très peu dans l’enseignement secondaire. Je suis tombée sur le site de Joan Riguet, une collègue de maths. On y trouve plein d’informations, que ce soit au niveau du matériel, ou encore de l’organisation de la classe.
Aménager sa salle demande un investissement financier… Avez-vous obtenu un financement pour vous aider à mettre en place ce dispositif ?
Ça demande en effet un certain budget. J’ai obtenu 500€ pour financer des assises flexibles. Mais j’avais déjà investi au fil des années dans du matériel. Des balles anti-stress, par exemple.
Nous venons de faire une demande de financement au niveau de la région pour pouvoir équiper plusieurs classes de l’établissement. Une de mes collègues de français est également volontaire, ainsi que ma collègue professeure documentaliste.
J’imagine que la mise en place d’une classe flexible demande un certain temps d’adaptation ?
Je travaille avec ma collègue de français en sixième, c’est donc plus facile de faire la liaison avec les élèves. Les sixièmes s’adaptent très vite, ce n’est pas un souci. C’est plus compliqué au niveau des élèves de cycle 4 qui n’ont jamais connu ce système ou en tout cas, pas sous cette forme. Il faut donc y aller plus doucement afin de leur laisser le temps de comprendre le dispositif, qu’ils ne voient pas cela comme un temps de jeu.
Quels sont les outils qui vous semblent indispensables pour démarrer une classe flexible ?
Il n’y a pas une nécessité de matériel particulier pour démarrer une classe flexible. Si au départ, les élèves sont autorisés à s’asseoir par terre ou sur le coin de la table, ce n’est pas un problème. L’enseignant doit accepter qu’il n’y a pas qu’une seule façon de s’asseoir, qu’une seule façon de travailler. Pour tester, il n’y a pas besoin d’investissement financier ou de matériel très cher.
Par exemple, je travaille avec des Fidgets et des élastiques de pieds à 12€ les quinze pour pouvoir équiper certaines chaises. On peut également travailler avec de la pâte à modeler.
Il est aussi possible d’utiliser du matériel de récupération. Dans notre établissement nous avons créé des rouleaux pour les pieds en coupant des frites de piscine et en démontant des anciens pistolets à eau ! Beaucoup de petites choses pratiques permettent de démarrer, de tester le dispositif sans se ruiner. Il n’y a pas de kit clé en main à acheter dès le départ. Tout dépend des besoins de chacun.
Pouvez-vous nous expliquer votre plan de classe actuel ?
Je travaille depuis plusieurs années en îlots de 3. Il y a toujours un élève qui peut aider les 2 autres. J’ai environ 30 élèves en sixième et en cinquième. J’ai 10 îlots de 3 qui sont modulables selon les besoins et les temps de classe. Par exemple, il y a des moments où tous les élèves doivent regarder le tableau pour des explications de cours. Certaines chaises sont remplacées directement par des ballons d’assises et des tabourets oscillants. Aux pieds de certaines chaises, nous avons également attaché des élastiques et des rouleaux.
Au fond de la salle, j’ai un espace où les élèves peuvent s’asseoir par terre.
Quels sont selon vous les avantages et les inconvénients de ce dispositif ?
On est vraiment centré sur l’élève, sur ses besoins. Mais il faut que l’enseignant arrive à trouver une posture où il laisse suffisamment d’autonomie aux élèves sans pour autant que cela soit le bazar. Cet équilibre n’est pas forcément facile à trouver au début.
D’expérience, la première fois que mes troisièmes ont découvert mes balles anti-stress, certains ont commencé à se les lancer dans la classe. Il a fallu recadrer directement en expliquant qu’il s’agissait d’un matériel pédagogique. Je pense qu’il vaut mieux amener le matériel progressivement pour une adaptation en douceur.
On a nécessairement pas un outil par élève. Il faut donc que chacun accepte de partager. On apprend la frustration, mais aussi à prendre en compte l’autre et ses besoins.
Quels conseils donneriez-vous à un enseignant qui souhaite mettre en place une classe flexible ?
Je conseille d’aller voir des collègues, d’observer des séances en classe flexible. Surtout, il ne faut pas se dire qu’il existe une seule méthode. Je pense qu’il y a autant de classes flexibles qu’il y a d’enseignants ! Il ne faut pas hésiter à tester, se tromper car on fait forcément des erreurs. Il faut découvrir ce qui nous convient et accepter de revenir en arrière.
Enfin, il s’agit d’un dispositif qui met du temps à être efficace et pleinement compris par les élèves et les parents. Il ne faut pas se décourager si on a pas tout de suite les résultats attendus. Dès que l’on décide de faire quelque chose de manière un petit peu différente, il faut laisser du temps d’adaptation : acquérir des réflexes et accepter de travailler différemment.
Les podcasts Profpower sont destinés à tous ceux qui s’intéressent à la pédagogie ! Ils donnent la parole à des professeurs et vous propose une bonne dose d’inspiration ! Aujourd’hui, nous vous parlons de laclasse flexible. Ce podcast est animé par Ophélie Gibert. Elle est professeure de français et rédactrice au Livrescolaire.fr. Une maison d’édition qui publie des manuels innovants et collaboratifs pour le collège et le lycée.
🧑🏼🏫 | Aujourd’hui, nous donnons donc la parole à Cécile Baraton, enseignante d’Histoire-Géographie et EMC, au collège Olivier Messiaen, dans l’académie de Nantes. Elle a accepté de partager avec nous son expérience. Bonne écoute !
Alors, si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez en savoir plus sur la classe flexible, nous vous conseillons de lire notre article consacré à ce sujet en vous rendant juste ici ! Vous pourrez retrouver des astuces et des ressources afin de mettre en place ce dispositif.
Vous pourrez également retrouvez les témoignages de Cécilia Lavanant et Nathalie Bernard, toutes deux professeures de mathématiques.
N’hésitez pas à nous laisser un commentaire pour dire ce que vous avez pensé de cet épisode !
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Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde. Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge un élève allophone ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Aujourd’hui, nous donnons la parole aux élèves ! Bashar a accepté de nous raconter son parcours.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Bashar. Je suis de nationalité syrienne et je suis né à Raqqa. Je suis arrivé en France début 2017. Je suis resté environ un an à Ferrette (68), au sein de l’association Voisins d’Ailleurs, pour ma rentrée en classe de quatrième. Puis, en troisième, je me suis installé à Mulhouse. Actuellement je suis élève en terminale et je finis mon bac. STI2D (Sciences et Technologies de l’Industrie et du Développement Durable).
Es-tu arrivé directement en France ou y a-t-il eu des étapes dans ton voyage ?
Je suis d’abord passé par la Turquie, à Ankara, pour aller prendre le bateau jusqu’à une île grecque, Santorin. Ensuite, nous sommes partis à Athènes et nous y sommes restés un an. Nous sommes ensuite arrivés en France, en avion.
Quelles sont les aides que tu as reçues, en arrivant en France, pour progresser en français et redevenir élève ?
Au collège, on avait des cours de FLE. D’abord 6 heures par semaine la première année, puis 3 heures. Cela m’a beaucoup aidé à progresser. Au bout de deux ans, j’ai obtenu mon DELF (Diplôme d’Études en Langue Française).
Au sein de l’association Voisins d’ailleurs, il y avait également des professeurs qui nous aidaient à apprendre la langue. C’était vraiment bien.
Chez moi, sur les conseils de mes parents, j’ai aussi regardé des cours sur Youtube pour m’aider à progresser.
Je dirais que j’ai mis un an et demi, à peu près, à pouvoir m’exprimer correctement et comprendre ce que l’on me disait en français.
Quelles sont les plus grandes difficultés que tu as rencontrées en tant qu’élève en arrivant à l’école en France ?
Apprendre la langue a été la première grande difficulté car en Syrie je n’ai pas appris le français. J’ai dû commencer de zéro ! J’ai trouvé également que les matières littéraires étaient compliquées. Je suis plus à l’aise en sciences.
Ce n’était pas non plus facile pour moi lorsque je suis arrivé, car les professeurs nous proposaient les mêmes cours qu’aux autres élèves de la classe. Par exemple, il n’y avait pas de contrôles adaptés. Il a fallu que je m’intègre rapidement.
Tu parles de contrôles adaptés, as-tu d’autres idées à proposer pour améliorer l’intégration des élèves non francophones dans les écoles françaises ?
Je pense qu’il est important que le professeur prenne le temps de venir réexpliquer les consignes afin que l’élève comprenne ce qui est attendu dans l’exercice. Il y a quelques professeurs qui l’ont déjà fait pour moi.
En Histoire également, il y a une de mes professeurs qui nous préparait des fiches de révisions : des résumés du cours avec des mots simples à comprendre. Cela m’a beaucoup aidé pour réviser mes leçons.
Quel est ton projet professionnel ?
Quand j’étais petit, je rêvais d’être médecin mais après j’ai réalisé que c’était beaucoup d’années d’études et j’ai changé d’avis ! Actuellement, je m’intéresse beaucoup aux nouvelles technologies. J’ai d’ailleurs été accepté en IUT pour faire un BUT GEII (Génie Électrique et Informatique Industrielle) sur trois ans et ensuite je souhaite intégrer une école d’ingénieur pour travailler dans l’automatisme robotique.
Les podcasts Profpower sont destinés à tous ceux qui s’intéressent à la pédagogie ! Ils donnent la parole à des professeurs et vous propose une bonne dose d’inspiration ! Aujourd’hui, nous vous parlons des dispositifs UPE2A. Ce podcast est animé par Ophélie Gibert. Elle est professeure de français et rédactrice au Livrescolaire.fr. Une maison d’édition qui publie des manuels innovants et collaboratifs pour le collège et le lycée.
🧑🏼🏫 | Aujourd’hui, nous donnons donc la parole à Sophie Pecqueur, enseignante en UPE2A, au collège Descarte, dans l’académie de Lille. Elle a accepté de partager avec nous son expérience. Bonne écoute !
Alors, si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez en savoir plus sur l’inclusion des élèves allophones, nous vous conseillons de lire notre article consacré à ce sujet en vous rendant juste ici ! Vous pourrez retrouver des astuces et des ressources afin d’accompagner au mieux les élèves allophones.
La vidéo sur le projet de Sophie Pecqueur : “Ateliers théâtre d’objet dans une classe UPE2A” est disponible ici.
Vous pourrez également retrouvez une série de témoignages d’enseignants et d’élèves allophones en vous rendant sur cet onglet du blog.
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Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde. Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge ces élèves ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Nous inaugurons ce recueil d’expériences avec Raphaël Seve, professeur de Lettre-Histoire et Géographie, au Lycée professionnel Simon Lazard (Sarreguemines).
Combien d’élèves allophones avez-vous à charge cette année ?
Quel niveau scolaire ont-ils ?
J’avais plusieurs élèves allophones lorsque je travaillais au Lycée des Métiers Benoît Fourneyron, à Saint-Étienne. Au lycée Simon Lazard, j’en ai une, en pâtisserie. Elle est plus âgée que le reste de sa classe. En Première, ils ont 16 ans, 17 ans, Dahlia en a 21. Il y a un décalage.
Elle est Irakienne. C’était une très bonne élève, qui suivait une scolarité dans son pays. Lorsque l’on discute avec elle, on s’aperçoit très rapidement qu’elle a de grandes capacités.
Quel est le suivi et quelles sont les perspectives pour ces jeunes ?
Sur mon ancien poste, une structure avait été mise en place. Dans mon poste actuel, il n’y a pas de dispositif dédié aux allophones. Lorsque les élèves arrivent, ils intègrent une formation d’un an et après, quelle que soit leur évolution, il n’y a plus de prise en charge. On envoie ces élèves en lycée professionnel, ils vont aller jusqu’en Terminale, car il n’y a plus de redoublement. Mais en Terminale, ils échouent et ensuite il n’y a plus de suivi.
Il y a une distinction importante à faire au niveau de l’âge. Peut-être qu’au collège ils ont encore des facilités, au niveau de l’apprentissage, pour apprendre une nouvelle langue. Mais, j’imagine qu’à 20 ou 21 ans, c’est vraiment très compliqué…
Je pense également, sans surprise, qu’il n’y a pas assez de moyens. On fait tous le même constat.
Qu’en est-il pour Dahlia ?
Dahlia avait un projet professionnel en Irak et une fois arrivée en France, il a fallu tout réapprendre. Elle s’est retrouvée en pâtisserie par hasard. Elle ne se destinait absolument pas à travailler dans ce secteur. C’est une élève brillante qui avait plutôt prévu de longues études. Ce n’est pas évident pour elle, car en arrivant en France à 17 ans, elle part avec beaucoup de handicaps.
Les expériences en entreprise se passent bien pour Dahlia même si elle rencontre des difficultés avec les termes techniques. Bien que ce ne soit pas ce qu’elle souhaite faire, elle s’applique. Souvent ce sont les professeurs en pâtisserie qui lui trouvent des stages. Ils demandent régulièrement à des amis et des collègues des personnes de confiance. Ainsi ils peuvent expliquer le profil de l’élève et c’est souvent des pâtissiers qui sont très patients. Elle n’est pas livrée à elle-même. Il y a une vraie volonté de la part de l’équipe pédagogique d’accompagner les jeunes dans leur insertion professionnelle, ne pas les laisser livrés à eux-mêmes.
Avec un baccalauréat professionnel, elle aura la possibilité de faire des études supérieures, mais ce qui va être compliqué pour elle c’est qu’elle a déjà 21 ans.
Comment adaptez-vous vos pratiques et quelles difficultés rencontrez-vous ?
Ce n’est pas toujours évident. À l’écrit, Dahlia se débrouille vraiment très bien. Par contre, au niveau de l’oral, c’est plus compliqué. Elle est vraiment très timide.
En plus, en arrivant en première, on étudie des textes compliqués. Je n’ai pas trop de solutions parce que quelque part il faut bien que j’avance dans mon programme. C’est important pour les autres. Je rencontre beaucoup de difficultés, car je n’ai pas de temps à lui accorder. Je tente au niveau de mes cours de consacrer plus de temps avec elle.
Dahlia est en binôme avec une très bonne élève qui l’aide beaucoup dans la compréhension des consignes et qui l’assiste durant l’activité. Elle a également mon adresse e-mail et m’envoie souvent des messages quand elle ne comprend pas un travail à la maison. En classe, je lui allège les activités : elle ne réalise que ce qu’elle comprend. Je l’interroge régulièrement pour la pousser à participer.
Je regrette néanmoins qu’il n’y ait pas d’Auxiliaire de Vie Scolaire pour l’épauler. C’est un vrai problème et la plus grande difficulté à laquelle je suis confronté : lui accorder du temps durant la séance.
C’est une classe de Première section Pâtisserie. Ils sont douze élèves, mais tous ont un profil particulier et n’ont pas forcément un niveau scolaire bien meilleur que celui de Dahlia. On a l’impression de ne pas trouver le temps pour chacun. C’est dommageable, de mon point de vue. Au niveau des méthodes, j’y réfléchis vraiment tous les jours dans ma pratique : comment améliorer les choses ? Ce n’est vraiment pas évident.
Des moyens vous ont-ils été accordés pour remédier à vos difficultés ?
L’établissement a accordé vingt-cinq heures tremplins pour accompagner cette élève. Du coup, ce qu’on est en train de faire avec Dahlia, c’est une sorte de dictionnaire avec les lettres de l’alphabet. À chaque lettre, elle doit me dire un mot auquel elle pense. Ensuite, elle m’écrit un texte en faisant du mieux qu’elle peut. Puis, on le reprend ensemble. On voit ce qui a été dans la tournure des phrases, au niveau de la langue. Curieusement, elle apprend extrêmement bien l’orthographe. C’est la seule élève qui ne fait pas de fautes dans la classe ! Nous sommes très étonnés avec le documentaliste, car elle nous a écrit des lettres où effectivement, elle ne fait aucune faute d’orthographe ! Elle a très vite acquis la gymnastique grammaticale. Par contre, il y a des mots qui nous semblent évidents qu’elle ne maîtrise pas. On essaye de travailler le vocabulaire. C’est en ça que l’exercice du dictionnaire est très intéressant.
Extraits du dictionnaire de Dahlia
C’est un processus long, mais il lui permet de voir qu’on s’intéresse à elle. Nous souhaitons ensuite le faire éditer, l’imprimer en livre. Elle a décidé de l’appeler « Mon Chemin ». Le but est qu’elle aille le présenter devant la classe pour essayer de l’intégrer.
Justement, quelle relation entretient Dahlia
avec les autres élèves de la classe ?
Elle n’est pas forcément bien intégrée dans la classe. Les autres sont très bienveillants avec elle, ce n’est pas le souci. Mais il y a un côté stigmatisation, ils ne la traitent pas comme une adolescente ordinaire. C’est quelque chose qui l’énerve. Dahlia se sent vraiment à part. Elle a l’impression qu’on la traite comme une enfant alors qu’elle est plus âgée que le reste du groupe.
Quelles sont les ressources que vous utilisez ?
J’ai découvert Genially. Je suis en train de travailler dessus avec une collègue de Saint-Étienne. On a fait une séquence sur Au Bonheur des dames. Les élèves ont des difficultés de lecture alors on a inclus des enregistrements audio. Lorsqu’ils ont des textes à retravailler et qu’ils sont à la maison, les allophones peuvent avoir l’audio en support. Il s’agit d’extraits de lecture que nous avons découpés à partir de vidéos YouTube. Ainsi ils ne sont pas obligés de lire tout le temps seuls dans leur tête, ils peuvent mettre l’audio lorsqu’ils font le travail à la maison. On tente de trouver des solutions pour que tous les élèves puissent faire le travail demandé.
L’avantage que nous avons en Moselle c’est que tous les élèves de lycée sont équipés d’un ordinateur. Nous sommes très axés vers le numérique. Il y a aussi des inconvénients, car il y a des élèves qui ne veulent plus écrire sur un cahier. Mais, globalement, on se dit que c’est une bonne manière de travailler. Je tente de prendre des solutions d’un peu partout. On essaye à notre niveau d’aider chacun.
En quoi est-ce enrichissant de travailler avec des élèves allophones ?
On a des chapitres en Histoire où justement on parle beaucoup des migrations et je leur demande dans ce cas s’ils ont envie de raconter leur parcours. L’année dernière dans mon ancien établissement, à Saint-Étienne, par exemple, un élève m’a répondu qu’il ne souhaitait pas en parler. Il n’y a aucun problème.
Mais souvent, je me rends compte qu’avec les élèves allophones lorsqu’un feeling se crée ce sont les meilleurs. Ils ont envie parce qu’ils savent très bien la chance qu’ils ont d’aller à l’école. L’an dernier au Lycée des Métiers Benoît Fourneyron, je me souviens très bien, j’en avais deux et, à chaque fois qu’il y avait du bruit dans la classe, ils s’énervaient. Ils disaient aux autres : « Mais arrêtez ! On a envie d’apprendre nous ! On est là pour apprendre, on n’est pas là pour faire n’importe quoi ! ». Je trouvais ça très intéressant comme réaction. Même s’ils ne sont pas dans la voie qu’ils souhaitent, il y a une volonté de savoir et de réussir.
Ce que j’aime avec la voie professionnelle, c’est qu’on a une relation très complice avec les élèves. Je trouve qu’ils en ont d’ailleurs besoin, car d’un point de vue plus général, ce sont des adolescents avec des profils sociaux souvent très compliqués. Ils se raccrochent beaucoup à nous. Il y a vraiment une relation très spéciale.
Pouvez-vous nous raconter un souvenir marquant avec un(e) élève allophone ?
C’était en 2017, les élèves devaient remplir une carte : nommer une région et sa préfecture. Nous avons évoqué les Antilles lors d’un cours d’Histoire. À la place de « Dijon », l’élève a écrit « Guadeloupe ». Je lui ai alors signifié que si la Guadeloupe était aussi proche de Lyon, j’y serais tous les week-ends avec ma femme. ! Je me souviens avoir beaucoup ri avec lui de cette réponse.
Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde (FLE). Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge ces élèves ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Aujourd’hui, découvrons le témoignage de Laëtitia Riche, professeur de Lettres Modernes dans l’académie de Grenoble.
Comment êtes-vous devenue professeure de FLE
et pourquoi avoir fait ce choix ?
Lors de mon arrivée au collège Revesz-Long à Crest (26), en 2018. Des élèves yézidis sont arrivés dans ma classe un matin, sans que l’équipe pédagogique soit prévenue. Je me suis rapidement rendue à la vie scolaire pour savoir qui étaient ces enfants. J’ai obtenu une formation en urgence au CASNAV à Grenoble, en alphabétisation.
Je les ai pris en charge, car personne ne voulait s’occuper des heures de FLE et cette situation m’affectait. Ce n’était pas possible pour moi que ces enfants restent sans aménagement. J’avais reçu quelques cours de FLE à l’université et j’avais une sensibilité pour les langues, le plurilinguisme et les langues minoritaires. En parallèle de ma carrière dans l’Éducation Nationale, j’ai mené une thèse durant sept ans en socio-linguistique sur les langues minoritaires et langues régionales.
Combien d’élèves allophones avez-vous pris en charge durant cette année à Crest ?
J’avais une dizaine d’élèves à charge avec des profils différents : des Kurdes de la communauté yézidi, des enfants de la communauté du voyage et un jeune africain qui avait déjà bénéficié d’une année de FLE.
Depuis cette expérience, je suis amenée à prendre en charge régulièrement quatre ou cinq élèves allophones. Il m’arrive également de compléter le travail du professeur de FLE, car les élèves allophones sont placés en priorité dans mes classes. L’année dernière, par exemple, j’ai aidé un Malien et un Congolais avec des cours d’alphabétisation.
Pensez-vous que votre parcours universitaire soit un avantage pour l’enseignement du FLE ?
Oui, bien sûr. Je prends en considération leur langue maternelle, même si je ne la connais pas. Pour les élèves yézidis, j’avais fait beaucoup d’activités autour de leur langue maternelle. Il s’agit de prendre en compte d’où ils viennent d’un point de vue social, la situation dialectale du pays, de la détresse linguistique dans laquelle les élèves se trouvent.
Je pense que ce n’est pas simplement mes études de socio-linguiste. Nous nous sommes rendus compte avec les autres professeurs de FLE, en nous basant sur les études qui ont été menées en sociolinguistique et en FLE, que notre langue maternelle influe beaucoup sur nos apprentissages.
Quelles sont les plus grandes difficultés que vous rencontrez ?
Sans hésitation, l’immersion en classe soudaine. Nous ne sommes pas informés, la plupart du temps, la veille. Il n’y a donc aucune préparation. On ne nous laisse pas le temps de nous retourner pour trouver des solutions. C’est une situation qui met en panique toute l’équipe pédagogique. On se retrouve dans une situation inconcevable : avoir des élèves en face de soi sans avoir aucune activité adaptée.
Il faut aussi souligner le fait qu’il n’y a quasiment aucun document pédagogique. Nous sommes en permanence en train de faire du bricolage.
Quels sont les types d’activités que vous mettiez en place avec vos élèves ?
Je pars du principe que je ne mets pas les élèves allophones de côté en classe entière. Parfois, je n’ai pas d’heures appropriées pour m’occuper d’eux, c’est uniquement durant mes temps de cours. Les élèves allophones n’ont pas de documents différents. Je m’appuie sur les activités que je propose à l’ensemble du groupe. Selon leur niveau, je m’adapte.
Par exemple, pour l’alphabétisation : découvrir repérer le son [a] ou le son [o]. Je leur demande de l’entourer sur la feuille que j’ai distribuée à l’ensemble de la classe. À partir de cette fiche, on crée ensuite des listes de mots.
Lorsqu’ils sont déjà alphabétisés, je leur demande de reconnaître les mots simples et petit à petit, j’augmente le niveau : formation de phrases, reformulation de ce qu’ils ont compris à l’oral, même s’il ne s’agit que de quelques mots, etc.
Après, en cours de FLE, j’ai essayé d’acheter ce que j’ai pu pour l’écriture et la formation des lettres. Le problème, c’est que c’est très infantilisant. Tout ce que je trouve est du domaine de la maternelle, sauf qu’il est impossible de proposer ce type de contenu à des élèves entre 11 et 15 ans. J’ai entrepris un travail de remaniement des activités de cycle 1 et 2.
Régulièrement, je leur demande de réaliser un petit dialogue à partir de ce qu’ils connaissent en français. On part de cette discussion pour étudier le verbe “être”, le verbe “avoir”, etc. Je me sers des acquis des élèves pour construire la séance. Mais aussi de ce qu’ils connaissent dans leur langue. Par exemple, certains sont scripteurs en arabe ou en kurde. Partir de la lettre dans leur alphabet d’origine pour savoir ce qu’elle devient dans l’alphabet latin. Souvent, il y a même des ressemblances.
Les élèves que vous avez eus en classe étaient-ils scolarisés avant leur arrivée en France ?
J’ai eu les deux cas de figure avec des niveaux bien différents. Jusqu’à présent, j’ai toujours fait beaucoup d’alphabétisation.
Souvent, les jeunes ont été scolarisés dans des écoles coraniques, ce qui sous-entend qu’ils sont scripteurs. En d’autres termes, ils savent écrire, mais ils ne savent pas décoder. Ils sont uniquement capable de recopier. C’est une chose à laquelle il faut faire très attention, car on peut se dire : “Ça y est, c’est gagné, il sait faire les lettres et les formes.” Mais finalement, il n’est pas apte à rentrer en situation de production.
Pour les enfants du voyage, on est sur une scolarité en pointillés. Il s’agit de faire beaucoup de remises à niveau.
J’ai eu à peu près toutes les situations possibles… Le seul cas de figure que je n’ai pas rencontré, c’est l’élève allophone qui a un niveau scolaire égal à celui d’un jeune français et qui a uniquement des difficultés au niveau de la langue. J’ai toujours eu des cas beaucoup plus problématiques de migrations.
Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde. Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge ces élèves ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Aujourd’hui, nous retrouvons Hervé Lefebvre, enseignant de Physique-Chimie dans l’académie de Strasbourg et bénévole à l’association Voisins d’ailleurs. Il nous partage son expérience auprès des élèves allophones.
Quand avez-vous été amené à travailler avec des élèves allophones ?
Dans quel contexte ?
Je suis bénévole de l’association Voisins d’ailleurs, dans un centre d’accueil de demandeurs d’asile à Ferrette (Haut-Rhin). Je fais partie de l’équipe qui assure des séances de soutien scolaire. C’est à partir de ce moment-là que j’ai été amené à travailler avec des élèves allophones. Je n’avais aucune connaissance en la matière. L’objectif était de faire du soutien scolaire en sciences, essentiellement en mathématiques, mais pas nécessairement d’enseigner le français.
Comment et quand avez-vous intégré cette association ?
Au début, je voyais ce flux migratoire venant de Syrie et je me demandais ce que je pouvais faire. Cette association a été montée fin 2016.
Finalement, en 2017, je suis venu un jour apporter des étagères dont je n’avais plus besoin et la vice-présidente de l’association m’a abordé en me demandant si j’aimerais être bénévole et donner des cours. J’ai tout de suite répondu que je n’étais pas professeur de français et que je ne me sentais pas à l’aise à l’idée d’enseigner le FLE. Elle m’a alors expliqué qu’un groupe de jeunes venait d’arriver et qu’ils avaient besoin d’un prof de maths. C’est comme ça que je me suis retrouvé bénévole de l’association ! 😉
Hervé accompagné par Sidra, Bashar et Ravindu (de gauche à droite), trois jeunes de l’association Voisins d’Ailleurs.
Avez-vous finalement été amené à enseigner le français ?
J’ai, entre guillemets, enseigné un peu à certains qui n’étaient pas scolarisés. Lorsque les jeunes ont 16 ans révolus, la scolarité n’est plus obligatoire. Ce qui signifie que lorsqu’il n’y a plus de place ou plus de financement, ces jeunes restent au centre. Quand je venais, j’en prenais un ou deux en cours de français. Je faisais ce que je pouvais à ma hauteur. Je regardais ce qui était demandé pour les examens au DELF par exemple.
Quels bénéfices tirez-vous de cette expérience de bénévole ?
Cette expérience m’a permis de mieux connaître la problématique des réfugiés. Lorsque je suis en présence de personnes qui tiennent des propos racistes ou qui ont des idées toutes faites sur la question, cette expérience me permet d’argumenter et d’affirmer certaines choses, car je les ai en partie vécues, mais aussi parce que j’ai discuté avec des réfugiés.
Cela m’offre aussi la possibilité de rencontrer des personnes de pays très éloignés de la France. On apprend à les connaître un peu mieux et rendre ces territoires qu’on connaît si peu, plus proches de nous.
De quels pays viennent les familles avec lesquelles vous travaillez ?
Il y a plusieurs nationalités qui se côtoient : des Afghans, des Syriens, des Soudanais, entre autres. Beaucoup d’Africains francophones sont également arrivés avec des difficultés moins importantes car les parents, maitrisant le français, peuvent aider les enfants.
Le centre est devenu un hébergement d’urgence dans lequel les familles demeurent en moyenne 2 à 3 mois. L’accompagnement en soutien scolaire est alors plus délicat. Le centre évolue au gré des besoins de l’office de l’immigration.
Comment gardez-vous le contact avec les jeunes que vous avez suivis ?
Parfois je les vois environ une fois par an. Sinon on garde souvent le contact via Whatsapp ou Messenger. Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que souvent ces familles ont des démarches à réaliser. Je continue à les accompagner, en complément de l’assistante sociale qui n’est pas toujours assez disponible. Lorsqu’ils ont un souci, ils me contactent également. Dernièrement c’était une jeune fille syrienne qui vient d’avoir 18 ans au mois de décembre et qui a rempli avec moi, à distance, les papiers pour la carte de séjour. Lorsqu’il y a un climat de confiance important, j’arrive à bien aider certaines familles. C’est très enrichissant pour moi aussi. J’ai tenté d’apprendre l’arabe, mais j’ai du mal ! 😅
Quelles grandes différences constatez-vous entre votre travail d’enseignant et votre statut de bénévole ?
Ce qui est très intéressant à l’association, c’est que les parents sont sur place. De ce fait, lorsque l’on prend en charge un jeune dans la structure, l’on côtoie les familles. Les relations sont différentes de celles que l’on peut avoir lorsque nous sommes à l’école. Lorsqu’il y a un souci, on discute directement avec les parents. C’est plus difficile car ils ne parlent ni français ni anglais, mais ils nous voient. Ils ont en quelque sorte espoir que l’on pourra aider leur enfant à s’en sortir. Ce contact permet d’avoir une efficacité d’action.
Quels sont les profils d’élèves que vous rencontrez en tant que bénévole ?
Comme dans la société, en tant que bénévole on rencontre tout type de profils divers et variés. La plupart des élèves sont très volontaires, ambitieux et soutenus par leurs parents. Pour les familles, l’école est la voie de la réussite.Contrairement à ce que certains peuvent penser, il s’agit de jeunes initialement en difficulté, non pas par manque de travail, de capacités ou d’ambition mais parce qu’il y a eu une rupture dans leur scolarité et de l’anxiété développée par rapport à leur parcours personnel.
J’ai pu constater, lorsque les élèves allophones font des stages en Troisième, les professeurs leur conseillent de ne pas aller vers une filière générale ou technologique, car ils vont vers l’échec. En fait, cela dépend des jeunes. Il y en a certains que j’ai vus progresser très rapidement en français, avec beaucoup d’ambition et de facilités. Pour d’autres, une arrivée en France en fin de collège est malheureusement trop tardive pour envisager une filière générale et donc un passage obligé vers une orientation où le niveau d’exigence dans les matières générales sera moins important pour qu’ils puissent réussir le reste de leur scolarité.
J’ai deux élèves syriens, par exemple, qui n’avaient pas été scolarisés depuis cinq ans. Ils sont donc passés du CM2 à la Quatrième ! Je leur dis souvent qu’ils écrivent mieux que la plupart des élèves français de Quatrième ! S’ils sont bien concentrés, ils arrivent à mieux maîtriser la langue, car ils sont plus attentifs.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre démarche au sein de votre établissement pour accueillir les mineurs allophones ?
Je suis dans un lycée de campagne avec 1800 élèves, dans le sud de l’Alsace. Il s’agit d’un lycée polyvalent. Le centre de demandeurs d’asile se trouve dans une autre zone rurale. Pour les jeunes qui sont au collège, il n’y a pas de souci, car il y a un établissement à côté, mais pour ceux qui sont au lycée, nous sommes obligés de leur trouver une place en internat. Ils sont à peu près à une heure de route du lieu où ils devraient être scolarisés.
Cela fait deux ans que je demande à mon lycée, qui est le lycée de secteur, de mettre en place une section UPE2A(Unité Pédagogique pour Élèves Allophones Arrivants). S’il y a un centre de demandeurs d’asile, il apparaît comme logique qu’il y ait une structure pour accueillir les élèves allophones, pour qu’ils puissent être formés.
Pour la rentrée 2021-2022, la direction académique a accepté de mettre en place une demi-UPE2A : 12 heures. Sur ce temps accordé 9h sont consacrées au FLE et 3h aux sciences. Une collègue va s’occuper de la partie français et moi j’aurai en charge l’enseignement des maths-sciences. On m’a confié ces heures, car je suis impliqué dans la démarche, mais je n’ai encore aucune expérience en tant qu’enseignant auprès des élèves allophones. Par exemple, à la rentrée je ne sais pas encore qui seront mes élèves ni combien ils seront. Ils n’auront pas le même parcours ni les mêmes objectifs.
Pourquoi est-ce aussi important pour vous que cette structure UPE2A voie le jour dans votre lycée ?
Je me rends compte que l’apprentissage du français est le nœud du problème. Pour les jeunes proches de l’âge adulte, s’il n’y a aucune prise en charge, leur seul moyen d’apprendre le français est de passer par un établissement scolaire. En France, c’est quasiment le seul endroit où l’on va apprendre correctement la langue. C’est le seul espace où il y a vraiment une infrastructure pour apprendre et où les jeunes vont pouvoir se concentrer. Il y a des jeunes qui souhaitent apprendre le français et nous avons la chance d’avoir un lycée polyvalent ! On peut donc organiser un emploi du temps aménagé sur mesure. Cela serait vraiment dommage que les jeunes allophones ne puissent pas en bénéficier.
Quel est le souvenir le plus marquant que vous ayez de votre expérience bénévole avec les Voisins d’ailleurs ?
C’est peut-être le premier jour. La première fois que j’ai vu ces jeunes qui étaient en Quatrième et qui venaient de Syrie. Ils ne parlaient ni anglais ni français. L’un d’entre eux avait une cousine qui parlait anglais et qui pouvait traduire un peu, mais qui n’était pas tout le temps présente. J’ai fait des maths avec eux, de l’algèbre. Ils étaient incapables d’aligner une phrase complète et de comprendre la plupart des mots mais on arrivait à communiquer à travers les symboles mathématiques qui eux étaient communs. Ils avaient vraiment envie et se démenaient, autant que moi, pour que l’on arrive à se comprendre. On a fait connaissance autour d’équations mathématiques.
Il y avait une sorte de concours entre ces trois jeunes à celui qui trouverait le plus rapidement le bon résultat. Chacun voulait réussir, mais aussi me montrer de quoi il était capable. Il y a une très grande fierté liée à la réussite et cette envie m’a beaucoup motivé. Je suis vraiment tombé sur un groupe de jeunes qui était très motivé et très sympathique. Cette expérience a marqué le début de mon implication au sein de l’association.
Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde. Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge un élève allophone ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Aujourd’hui, nous donnons la parole aux élèves ! Ravindu, élève en seconde générale et technologique, a accepté de nous raconter son parcours.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Ravindu, je viens du Sri Lanka et j’ai 16 ans. Je suis élève en classe de seconde générale et technologique. J’ai deux petits frères et je suis arrivé en France en 2018.
Quelles sont les plus grandes difficultés que tu as rencontrées en arrivant en tant qu’élève en France ?
Apprendre le français a été la plus grande difficulté : la grammaire et particulièrement les conjugaisons et l’orthographe. Je suis également resté pendant quatre ou cinq mois sans aller à l’école. J’étais à Paris, dans l’attente d’une place pour un logement dans une autre ville. Je suivais des cours en ligne. Nous avons essayé de me faire intégrer un collège sur Paris, en attendant, mais entre-temps, l’OFFI (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) nous a trouvé une place d’hébergement à Ferrette. Je suis encore resté un mois sans aller au collège.
Le confinement a été une autre grande difficulté. De plus, les conditions au sein du logement social n’étaient pas optimales pour suivre des cours en ligne. Cette période a freiné considérablement mon apprentissage.
En Mathématiques ce n’est pas très compliqué, il me suffit de trouver la traduction du chapitre ou des consignes. Mais dans les matières littéraires, ce n’est vraiment pas amusant car je dois traduire l’intégralité du cours et ensuite j’avais du mal à comprendre. Le plus dur pour moi, ce sont les cours d’Histoire.
En Histoire, j’ai fait des progrès durant le troisième trimestre, et le professeur l’a même dit ! Par contre, le français reste très compliqué, surtout depuis que je n’ai plus de FLE. Il me manque beaucoup de vocabulaire pour faire de belles phrases. Le lexique s’apprend avec le temps, au fil des années. Mes parents me conseillent de lire, mais ce n’est pas très agréable… Je dois me forcer.
Quelles sont les aides que tu as reçues, en arrivant en France, pour progresser en français et reprendre ta scolarité ?
J’ai commencé les cours de FLE à mon arrivée au collège. Les professeurs étaient vraiment gentils, ils nous ont demandé si nous avions des questions pour les autres cours. Au bout de six, sept mois, j’arrivais à comprendre des choses pour pouvoir communiquer avec les autres.
Mon professeur de physique, au collège, me parlait anglais et parfois il me proposait des traductions. Cela m’aidait beaucoup car au Sri Lanka j’étais dans une école privée, les cours étaient en anglais.
Mon professeur de français, en classe de troisième, m’a beaucoup soutenu. Lorsque je ne comprenais pas, il venait vers moi pour m’expliquer la consigne. Il passait régulièrement pour savoir si j’avais bien compris.
D’autres élèves de la classe m’apportent également leur soutien. Ils viennent chez moi pour me réexpliquer le cours, m’aider à comprendre ce qui est demandé.
As-tu des idées à proposer pour améliorer l’intégration des élèves non francophones dans les écoles françaises ?
Je pense que ce serait bien si l’enseignant pouvait nous mettre le cours sur clé USB ou le poster en ligne, pour que l’on puisse ensuite apprendre les leçons à la maison. Ainsi, lorsque le professeur demande de prendre des notes nous pouvons garder notre attention sur ce qu’il est en train de dire et avoir le temps de poser les questions.
Sinon, moi par exemple, je parle anglais et Hervé Lefebvre m’a conseillé de me procurer des livres d’apprentissage du français pour les élèves anglophones. Je pense que ce type d’ouvrages peut aider plusieurs élèves.
Quel est ton projet professionnel ?
J’ai toujours voulu travailler dans l’industrie automobile. Lorsque j’étais enfant, je savais déjà que je voulais faire un métier en lien avec les voitures. Au départ, je voulais faire du design et de la carrosserie. Aujourd’hui, je souhaiterais plus travailler dans la mécanique automobile.
Peux-tu nous raconter un souvenir d’élève qui t’a particulièrement marqué ?
En quatrième, lorsque je suis arrivé, il y avait une compétition de baseball dans le collège. Chez moi, au Sri Lanka, on joue au cricket. Les règles sont à peu près les mêmes. J’étais vraiment fort en baseball et c’était un bon souvenir. Cette activité m’a permis de me trouver des amis et de m’intégrer dans l’établissement.
Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde. Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge ces élèves ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Aujourd’hui, nous donnons la parole aux jeunes ! Sidra, élève en classe de troisième, a accepté de nous raconter son parcours.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sidra, je suis syrienne, kurde. Je suis actuellement en classe de troisième.
Peux-tu nous parler de ton parcours de la Syrie à la France ?
Pour fuir la guerre, avec ma famille nous nous sommes installés pendant 4 ans en Turquie. Ensuite, nous sommes restés un an en Grèce, à Athènes, avant de venir en France. Lorsque je suis arrivée, j’avais 11 ou 12 ans. Dans un premier temps, nous avons été accueillis à Ferrette, avant d’obtenir notre logement actuel.
Quelles sont les plus grandes difficultés que tu as rencontrées en arrivant en tant qu’élève en France ?
Lorsque je suis arrivée en France, je ne savais pas du tout parler français ! J’ai mis 6 mois à bien comprendre le français, à réussir à m’exprimer. Il m’a fallu un an pour maîtriser le vocabulaire plus compliqué.
C’était très dur pour moi de suivre les cours au début. Par exemple, la SVT et les sciences de manière globale, car je n’ai jamais étudié ces matières avant… Maintenant ce sont mes matières préférées avec l’Histoire !
Peux-tu nous parler un peu de ton parcours d’élève avant d’arriver en France ?
En Syrie, j’ai effectué une année de CP, avant de partir. En Turquie, je n’ai pas été à l’école pendant un an, puis j’ai refait un CP et la moitié d’un CE1. Ensuite, je n’ai plus été scolarisée jusqu’à mon arrivée en France. J’ai eu quelques cours en anglais et en grec par des bénévoles d’associations à Athènes, mais c’est tout.
Lorsque je suis arrivée en France, je suis restée environ 3 mois en classe de CM2 pour apprendre la langue et ensuite j’ai fait ma rentrée en sixième.
Maintenant je suis forte en langues, je parle : l’arabe, le kurde, le turc, le français, et un peu d’anglais !
Quelles sont les aides que tu as reçues, en arrivant en France, pour progresser en français et reprendre ta scolarité ?
Il y a des professeurs qui donnent des cours à l’association où j’ai été accueillie mais moi je n’allais pas trop en cours, enfin je n’aimais pas trop ça, surtout la grammaire. Ce que je préférais c’était parler avec les différents enseignants.
J’ai eu aussi accès à des cours de FLE lors de mon arrivée au collège afin de m’aider à progresser en français.
Que souhaites-tu faire à la fin de ton année de troisième ?
Je vais intégrer une seconde générale et technologique. Je souhaite me diriger vers des études de médecine. Je ne sais pas encore exactement dans quel domaine précis.
Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde. Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge ces élèves ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Aujourd’hui, nous retrouvons Marie Astrid Chauviré, professeure Histoire-Géographie et EMC dans l’académie de Créteil.
Comment avez-vous été amenée à travailler avec des élèves allophones ?
J’enseigne l’Histoire-géographie depuis 20 ans, au collège Daniel Féry (94). Il s’agit d’un établissement qui dispose d’une classe UPE2A (Unité Pédagogique pour Élèves Allophones Arrivants). J’ai eu pendant plusieurs années des heures spécifiques en histoire-géographie pour les élèves allophones. Mais le dispositif s’est arrêté au profit d’une inclusion totale des jeunes en classe ordinaire sur certains créneaux.
Les élèves allophones arrivent dans nos classes par vagues migratoires. Il y a quelque temps nous avions de jeunes Syriens et Afghans. En ce moment, nous accueillons plutôt des élèves qui viennent de pays de l’Europe de l’Est. Ceux sont des pays avec des systèmes scolaires assez proches du nôtre.
Quelles sont les difficultés que vous-même et l’ensemble de l’équipe pédagogique rencontrez au quotidien dans l’accueil des élèves allophones ?
Tout d’abord, il s’agit la plupart du temps d’enfants qui ont vécu des épisodes traumatisants. Bien souvent, ils n’ont pas non plus été scolarisés ou très peu. L’école dans les camps, ce n’est pas vraiment l’école…
Nous manquons de supports adaptés. Lorsque l’on distribue aux élèves des exercices de niveau CM, ils se sentent vexés. Les documents sont trop infantilisants.
De plus, ils ne bénéficient d’une place en UPE2A que durant une année scolaire, lorsqu’ils arrivent à en obtenir une. Les élèves originaires de pays francophones sont souvent placés directement en classe ordinaire. Or, les jeunes qui arrivent d’Afrique ont un système scolaire extrêmement différent de l’enseignement français.
Lorsque les jeunes sortent totalement d’UPE2A, l’arrivée en classe ordinaire n’est pas toujours évidente. Par exemple, en classe de troisième, j’ai deux élèves guinéens qui sont relativement à l’aise à l’oral, mais qui ont de grosses difficultés à l’écrit. Enfin, l’UPE2A n’est selon moi pas un dispositif adapté aux élèves NSA (Non Scolarisés Antérieurement).
Pourquoi l’UPE2A n’est selon vous pas adaptée pour accueillir les jeunes NSA ?
Le travail est très différent avec eux : ils lisent parfois, mais pas forcément notre alphabet. Il faut donc tout reprendre.
Quelles sont les difficultés spécifiques à l’enseignement de l’Histoire-Géographie et de l’EMC ?
La confrontation au programme d’Histoire est parfois problématique. La manière d’aborder les thématiques est différente dans chaque pays. De nombreux épisodes de notre programme ne sont pas non plus étudiés dans les autres pays. J’étais par exemple persuadée que mes élèves des pays de l’Est connaissaient le tsar Nicolas II. J’ai été surprise d’apprendre qu’ils n’en avaient jamais entendu parler à l’école.
Dans l’académie de Créteil, nous avons la possibilité de participer à un stage pour nous former à l’enseignement de l’Histoire-géographie pour les élèves allophones.
La géographie n’est pas non plus enseignée de la même façon. Par exemple, j’ai un élève qui a mis trois ans pour venir de Syrie. Il a donc beaucoup voyagé, mais il est incapable de situer par où il est passé. Pour se repérer, sa famille et lui utilisaient un GPS avec les coordonnées fournies par les passeurs. Au Portugal également, on étudie très peu la géographie à l’école. Je rêve d’un livre qui répertorie les différents programmes scolaires ! Ainsi, nous pourrions savoir les notions que les élèves ont abordées ou non.
Quels sont les outils que vous utilisez dans votre établissement pour adapter vos pratiques ?
Dans notre établissement, nous avons pris le parti de communiquer avec les élèves allophones en passant par leur langue maternelle. Nous sommes épaulés par des élèves pairs pour traduire. C’est une aide extrêmement précieuse. Par exemple, les Roumains, les Moldaves et les Ukrainiens comprennent tous le Russe. C’est un gros atout pour trouver un élève tuteur.
Je donne les verbes de consignes dans la langue maternelle du jeune. Lorsqu’il arrive en classe pour la première fois, je me présente à lui dans sa langue maternelle. Les élèves sont toujours très surpris qu’on utilise leur langue. Cela me prend seulement deux minutes de mon temps, mais ça prouve à l’élève que je m’intéresse à lui. Google Traduction est un outil qui est devenu indispensable pour arriver à échanger. Les outils numériques que nous avons sont précieux pour ces enfants.
Je fais également de la méthodologie, j’étudie avec eux les exercices types que l’on retrouve fréquemment en Histoire-Géo.
J’utilise tous les supports qui peuvent aider à la compréhension : des supports visuels, des sous-mains avec toutes les consignes dans la matière, les dictionnaires lorsqu’il y en a. Un collègue a également proposé l’utilisation de pictogrammes. J’ai fini par arrêter, car c’était très long à préparer et pas forcément utile.
Même si l’oral est primordial, je tiens à ce que les élèves aient une trace écrite. Ne serait qu’une phrase pour expliquer de quoi nous avons parlé durant le cours. En complément, je leur fournis une photocopie du cours.
En classe de quatrième, par exemple, pour évoquer les valeurs de la République, nous travaillons sur l’endroit d’où l’on vient et où l’on va. Ce projet permet aux élèves allophones de prendre conscience qu’on est tous plus ou moins immigrés. Ils aiment beaucoup cette activité.
Quelles sont les différentes orientations possibles pour les élèves allophones ?
Certains élèves arrivent à poursuivre une très bonne scolarité après le collège. L’une de mes anciennes élèves de troisième – retrouvez son témoignage en fin d’article ! – poursuit actuellement un parcours universitaire prestigieux. Cela varie beaucoup d’un jeune à l’autre. À l’inverse, j’ai eu une élève syrienne qui n’a jamais réussi à lire et à écrire…
Beaucoup de nos anciens élèves nous écrivent pour nous dire ce qu’ils sont devenus !
Questionnaire rempli par une ancienne élève de Marie-Astrid après son départ du collège.
Depuis plusieurs années maintenant, les enseignants sont confrontés à un nouveau défi : accueillir des élèves allophonesau sein de leur classe. Pour la rentrée 2018-2019, le ministère de l’Éducation Nationale recensait 67 909 jeunes ayant des besoins éducatifs particuliers dans le domaine de l’apprentissage du français (lycée, collège et primaire confondus), en progression par rapport à l’année scolaire 2017-2018. Ces chiffres masquent une grande diversité de profils.
Les élèves avec des besoins particuliers dans le domaine de l’apprentissage du français sont de plus en plus nombreux dans les établissements. Pourtant, les professeurs ne se sentent pas toujours formés pour accompagner ce nouveau public et se retrouvent souvent démunis. Quels sont les différents dispositifs d’accueil ? Quelle posture adopter ? Comment adapter ses pratiques ? Quelles activités proposer ? Où trouver des ressources ? Quelles sont les conditions qui doivent être réunies afin d’accompagner au mieux ces jeunes ? Beaucoup de questions et, souvent, trop peu de réponses.
C’est pourquoi nous vous proposons cet article pour faire le point sur le sujet 🙂 Au programme : la présentation des différentes structures d’accueil, des conseils et outils à emporter dans son sac à dos, des ressources et comptes à suivre sur les réseaux sociaux, mais aussi des rencontres avec des collègues… et des élèves !
Les différentes structures d’accueil des élèves allophones
🔎 | Déchiffrer les différents termes et acronymes
Il n’est pas toujours évident de décoder les différents termes employés pour évoquer l’accompagnement des élèves allophones. Nous vous avons préparé un petit glossaire des principaux termes et sigles utilisés pour l’accueil des jeunes à besoins éducatifs particuliers en français. Si vous souhaitez approfondir, vous pouvez vous rendre ici.
Bon à savoir : lorsqu’un établissement met en place à la fois une section UPE2A et une section NSA, on peut parler d’un dispositif UPE2A-NSA.
🏩 | Découvrir les différents dispositifs d’accueil pour les élèves allophones
Il existe trois principales structures spécialisées dans l’accompagnement des élèves allophones :
Vous êtes dans un collège ou un lycée avec un dispositif UPE2A…
Lors de leur arrivée en France, les élèves allophones sont obligatoirement inscrits en classe dite “ordinaire” pour les apprentissages généraux et en UPE2A pour suivre un enseignement du Français Langue Seconde.
💡 | Une petite sélection de projets inspirants menés dans différentes UPE2A
Une vidéo des projets plurilingues dans l’académie de Lyon.
Une multitude de projets menés dans l’académie de Grenoble.
Un Trivial Poursuit revisité par des élèves du collège Fernand Léger dans l’académie de Grenoble, en partenariat avec Fab Labs Solidaire, en 2016.
Des ateliers de théâtre d’objets réalisés au collège Descartes, dans l’académie de Lille, par Sophie Pecqueur. Ce projet vous intéresse ? Venez écouter notre podcast ! 🎙️
Vous êtes dans un collège ou un lycée qui ne dispose pas d’UPE2A…
Lorsque l’établissement d’accueil ne dispose pas d’un dispositif UPE2A, des heures de soutien assurées par un enseignant de l’équipe pédagogique peuvent être accordées. Les élèves allophones évoluent en classe ordinaire et disposent d’un aménagement d’emploi du temps pour assister à des séances de FLS.
| Mémo : quel que soit le dispositif d’accueil mis en place dans votre établissement, la première chose à faire lorsque vous accueillez un élève allophone dans votre classe est de lui faire sentir qu’il est le bienvenu. La plupart des jeunes ayant des besoins particuliers dans le domaine de l’apprentissage du français ont vécu des situations traumatisantes. Lors de leur arrivée dans un nouvel environnement, ils ont besoin d’être rassurés. Vous pouvez, par exemple, apprendre à dire bonjour dans sa langue maternelle.
Le CASNAVpour les ressources et les outils
Il s’agit de centres de ressources pour les établissements scolaires disponibles dans chaque académie. Vous trouverez ici l’annuaire des différents pôles. Le CASNAV propose de nombreux documents pédagogiques et ressources spécialisées. Il assure également des formations pour les enseignants. Vous pouvez trouver de nombreuses ressources en ligne.
🔎 | Nos préférées
Les ressources d’accompagnement proposées par l’académie de Strasbourg : fiches élèves, grilles d’évaluation…
Le projet Histoire des langues réalisé de 2015 à 2018 dans l’académie de Lyon et qui propose des enregistrements d’enfants et de parents qui narrent des histoires dans leur langue maternelle.
Dans son sac à dos: outils & astuces pour l’accueil des élèves allophones
Il y a autant d’élèves allophones qu’il y a de profils différents. Ce qui va fonctionner avec l’un ne va pas forcément être adapté aux besoins d’un autre. Nous vous proposons ici différents outils qui pourront vous être utiles, quel que soit le niveau du jeune à son arrivée dans votre établissement.
💡| Quelques conseils
Rassurer l’élève
Prendre le temps d’accueillir l’élève, le mettre à l’aise et lui faire comprendre qu’il a sa place dans la classe au même titre qu’un autre.
Il n’est pas toujours évident de trouver du temps à accorder à chaque élève. Vous pouvez dès son arrivée, désigner un élève de confiance qui deviendra le tuteur d’un élève allophone. Ainsi, il pourra lui réexpliquer les consignes et l’épauler tout au long de la séance. Le binôme peut bien sûr changer plusieurs fois en cours d’année pour éviter la surcharge de travail au jeune qui se retrouve tuteur. Avec ce système, l’élève allophone crée du lien avec ses camarades et l’élève tuteur gagne en responsabilité. Vous trouverez une fiche prête à l’emploi proposée par l’académie de Strasbourg, juste ici !
Même si cela peut être déstabilisant, il ne fautpas s’inquiéter si les élèves sont parfois mutiques ou en retrait lors des premières semaines, voire des premiers mois de cours. Il faut un temps d’adaptation plus ou moins long selon chacun. 🙂
Ne pas se mettre la pression !
Il ne fautpas se mettre la pression en ce qui concerne les objectifs à atteindre. Ce ne seront pas les mêmes que pour les autres élèves de la classe, c’est normal, et ce n’est pas grave !
Lorsqu’un élève allophone arrive dans votre classe, il est important de prendre rapidement contact avec le professeur ou le coordinateur FLS de votre établissement. Cette prise de contact vous permettra de récolter des informations primordiales pour la prise en charge du jeune : l’élève a-t-il été scolarisé ? Combien de temps ? Y a-t-il eu des interruptions dans sa scolarité ? Si vous n’en avez pas au sein de votre structure, n’hésitez pas à contacter le CASNAV de votre académie afin de récupérer sa fiche de renseignements.
Des formations sont régulièrement proposées sur M@gistère afin de vous accompagner dans la prise en charge des jeunes à besoins spécifiques en langue française.
Des petites adaptations
Préparer une fiche récapitulative du cours avec des phrases simples. Il s’agira de la leçon à retenir lors de la prochaine séance. Ainsi, l’élève peut se concentrer exclusivement sur la compréhension orale durant l’heure et être plus attentif en classe. En effet, il est très difficile pour un élève allophone de se concentrer en même temps sur l’écoute et l’écriture du cours.
En classe de Français, lorsque c’est possible, il est intéressant de proposer au jeune de lire le livre demandé dans une langue qu’il maîtrise et d’effectuer simplement une lecture d’extraits de l’œuvre en français. On peut aussi préparer des résumés simplifiés des passages les plus importants de l’histoire afin d’accompagner la lecture. Selon le niveau de votre élève, cet exercice peut donner lieu à une séance de littérature comparée : étudier les différences entre une œuvre originale et sa traduction.
Dans la mesure du possible, placer l’élève dans les premiers rangs, vous pourrez ainsi plus facilement l’aider ou jeter un œil sur son travail.
🎒 | Les outils utiles à avoir dans son sac
Des dictionnaires & livrets bilingues
Un dictionnaire bilingue afin de faciliter les échanges. Selon la langue maternelle de l’élève, il est plus ou moins facile de s’en procurer un. Si l’élève peut bénéficier d’une tablette ou d’un ordinateur au sein de votre établissement, vous pouvez également utiliser des dictionnaires en ligne. Par exemple, Larousse offre un accès gratuit à de nombreux dictionnaires bilingues : ici.
Un livret d’accueil bilingue à l’attention de l’élève et de ses parents afin de comprendre le fonctionnement du système éducatif français. Sur le site d’Éduscol, vous trouverez des documents prêts à l’emploi dans plusieurs langues. Une version audio à télécharger est également disponible.
Un répertoire : lorsque l’élève rencontre un nouveau mot de vocabulaire ou un terme spécifique à votre matière, il peut l’inscrire dans son carnet avec une petite définition. Le répertoire peut faire l’objet d’évaluations adaptées :
Mémorisation : j’apprends régulièrement les nouveaux mots du répertoire.
L’autonomie : lors des premières semaines, il est important de prendre le temps d’expliquer le fonctionnement du répertoire et de penser à signaler à l’élève lorsqu’il doit inscrire une nouvelle définition. Puis, progressivement, le responsabiliser et évaluer son autonomie : je suis capable d’identifier le vocabulaire à retenir.
Les outils numériques
Enregistrer une version audio de votre cours, en utilisant la fonction enregistrement audio de votre téléphone, un dictaphone, ou bien une application telle que notre labo audio accessible gratuitement sur www.livrescolaire.fr. Ainsi, l’élève pourra réviser à la maison plus facilement en réécoutant la séance.
Une tablette : si cela est possible au sein de votre établissement, la tablette peut être, selon la situation, un bon outil pour adapter les activités aux besoins d’un élève allophone. Elle lui donne accès à différents types de supports : des dictionnaires, des activités en ligne, des vidéos pédagogiques et différentes applications. L’utilisation du numérique en classe peut faciliter la compréhension du cours et permettre à l’élève de s’entraîner pour une production.
Des fiches outils
Une fiche avec des verbes de consignes : la compréhension des consignes est une vraie problématique pour les élèves allophones. Il est donc important de distribuer à l’élève, lors de son arrivée, une fiche visuelle à coller au début de son cahier ou à ranger au début de son classeur, qui regroupe les verbes de consignes les plus fréquents. Vous en trouverez un exemple ci-dessous :
De nombreux imagiers, prêts à l’emploi, en version papier et audio, sont disponibles sur le CASNAV de l’académie de Strasbourg, juste ici.
Un tableau comparatif des différents systèmes scolaires afin de pouvoir estimer le niveau de votre élève sur le CASNAV de Lille : ici.
📌 | Des documents et recherches pour vous soutenir dans l’inclusion des élèves allophones
De nombreux dossiers sont disponibles sur le site d’Éduscol afin de vous accompagner dans la prise en charge des élèves allophones. Afin de vous faciliter la tâche, nous avons réalisé une présélection :
Vous pouvez retrouver également une étude menée par ÉVASCOL, un groupe de chercheurs, sur la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés en France et des enfants issus des familles itinérantes et de voyageurs, juste ici, ainsi qu’un rapport de recherche, extrêmement riche, de 400 pages, mais aussi – rassurez-vous -, sa synthèse en 18 pages. 🙂
Pour finir, une conférence très intéressante de Christine Perego, actuellement ATER au département de FLE de l’université Grenoble Alpes. Un podcast de 55 minutes, disponible sur CANOPÉ Auvergne-Rhône-Alpes : L’inclusion des élèves allophones : du mythe à la réalité. Vous pouvez également télécharger le support du colloque ! 😉
Activités & ressources
Maintenant que votre sac à dos est bien chargé, il est temps de vous présenter différentes activités et ressources pour vous épauler. Vous n’êtes pas professeur de FLS et vous ne savez pas forcément où vous procurer des activités ou des ressources adaptées ? Nous vous avons sélectionné une série d’outils et d’activités clés en main pour accompagner vos élèves allophones sans vous surmener.
🎒| Adapter les activités de classe
Sans modifier l’ensemble de vos documents, vous pouvez simplifier les consignes en supprimant ou en rendant facultatifs quelques exercices. L’élève aura plus de temps pour lire et comprendre ce qui est demandé.
Sur le même principe, on pourra adapter les évaluations. Il s’agit d’une demande récurrente de la part des élèves allophones interviewés.
Il est également possible de demander aux élèves, aidés de leur tuteur – si besoin -, de réaliser une carte mentale afin de synthétiser les éléments acquis durant le chapitre. Sur la tablette ou l’ordinateur, on peut avoir recours à Padlet ou bien à Canva.
Les livres de la collection « Les outils malins du FLE » aux éditions PUG, proposent de nombreux exercices ludiques à destination des élèves allophones : grammaire, théâtre, prononciation, écriture, conversation, etc.
Les outils tels que Google Traduction peuvent vous donner un coup de pouce pour la compréhension des consignes, mais aussi dans certaines situations, facilitent la communication avec le jeune.
💻 | De très nombreuses ressources spécifiques en ligne
De nombreuses ressources sont disponibles en ligne et prêtes à l’emploi. Vous pouvez imprimer différentes activités, plusieurs exercices sont également réalisables directement sur l’ordinateur ou la tablette. Avec Sophie Pecqueur, professeure en UPE2A, nous en avons sélectionné quelques-unes afin de vous accompagner dans votre travail.
Des sites destinés aux élèves ayant des besoins particuliers en français
TV5 Monde : des exercices en ligne et des vidéos en lien avec l’actualité. Le site propose des activités adaptées selon le niveau de l’élève et les documents ne sont pas infantilisants.
LexiqueFLE : des leçons et des exercices pour apprendre de nouveaux mots.
SOS Collège : un portail pour l’inclusion des élèves allophones avec des ressources disponibles dans chaque matière.
ViveleFLE : des leçons et exercices du niveau A1 à B2.
Équipe Réussite : une banque de ressources qui s’adresse aux enseignants et élèves à partir du cycle 2 jusqu’au Cycle Terminal.
Des blogs de professeurs des écoles
Vous pouvez également utiliser des exercices et activités de cycle 2 et 3 proposés par des professeurs des écoles, pour apprendre le français, mais aussi pour les élèves qui n’ont pas pu bénéficier d’une scolarisation régulière avant leur arrivée en France. Certaines ressources sont à adapter selon l’âge du jeune afin que les activités ne soient pas trop infantilisantes :
Les Coccinelles : un site de ressources destiné aux enseignants du primaire et qui comporte de nombreuses ressources exploitables avec des élèves allophones.
Le Blog de Maître Fafa : conçu par Fabrice Rechede, professeur des écoles de CM1-CM2 vous trouverez de nombreuses activités ludiques pour travailler l’apprentissage du français.
Lutin Bazar : blog tenu par une professeure des écoles, dans l’Académie de Toulouse.
Des livres audio
Pour les cours de français et le travail sur la compréhension orale, plusieurs sites vous proposent des livres audio :
Librivox : un site américain qui regroupe des livres audio disponibles dans de nombreuses langues. Vous pouvez ainsi faire découvrir des extraits de textes dans la langue maternelle de votre élève.
Bibliboom : deux lecteurs amateurs vous proposent des lectures de plusieurs classiques de la littérature.
E-book kids : des lectures destinées aux enfants qui peuvent être facilement réutilisées avec les élèves allophones. Par exemple, une histoire expliquant les origines du Père Noël en Europe.
Des vidéos & des podcasts
Des vidéos informatives et des podcasts éducatifs peuvent vous permettre de créer facilement des activités pour vos élèves allophones. Ces ressources vous permettent aussi d’adapter les devoirs à la maison :
Jamy — Épicurieux, de l’émission C’est pas sorcier, propose des vidéos de vulgarisation scientifique.
Tu mourras moins bête, des dessins animés de 15 minutes de vulgarisation scientifique proposés par Arte.
Le programme Karambolage d’Arte qui décrypte en 3 minutes, avec humour, les habitudes des français. Par exemple, un court-métrage sur le rituel de la rentrée.
Hugo Décrypte : les actus du jour, des vidéos de 10 minutes publiées chaque jour afin de faire un résumé de l’actualité nationale et internationale.
De nombreuses ressources YouTube sont également disponibles sur Profpower ! 😉
Des paddlets
Et pour terminer, quelques padlets proposés par des enseignants et des formateurs :
FLSCO : Langue(s) des disciplines : un padlet extrêmement riche, proposé par Hélène Dugros, enseignante dans l’académie de Toulouse, afin d’inclure les élèves allophones.
La continuité pédagogique en FLS : de nombreuses fiches et exercices par Pascale Jallerat, formatrice FLE/FLS dans l’académie de Créteil.
Niveaux A1 à B1 : des padlets avec des ressources adaptées du niveau A1 à B1, ainsi que des dictées sur le site du collège Edmond Rostand dans l’académie de Grenoble.
🕵️ | Quelques comptes à suivre
🐥 Twitter
UPE2A et Cie : journal scolaire d’une UPE2A de l’école primaire Michelet, dans l’académie de Toulouse.
Fabrik FLS : partage de ressources et d’actualités en FLS.
Apprendre #TV5 monde : des ressources actuelles et adaptées pour les élèves allophones.
S’abonner au #UPE2A, vous trouverez de nombreux partages inspirants.
👥 Facebook
Nous vous invitons à rejoindre l’un des groupes Facebook d’échange de ressources et de soutien dans l’accompagnement des élèves allophones. Vous pourrez échanger avec des professeurs de FLE dans le monde entier, mais également des enseignants en UPE2A :
Nous espérons que cet article vous a plu et vous permettra d’aborder de manière plus sereine l’arrivée d’élèves allophones au sein de votre classe ! N’hésitez pas à partager en commentaire vos ressources et vos témoignages ! 🙂
Nous vous proposons également de partir à la rencontre de Raphaël, Hervé, Marie-Astrid et Laëtitia ! Professeurs en collège, lycée général et professionnel, ils témoignent de leur expérience auprès des élèves allophones. Découvrez également les interviews de Sidra, Bashar et Ravindu, trois jeunes qui ont accepté de revenir sur leur parcours scolaire. Il vous suffit de vous rendre dans l’onglet “Les profs racontent“.
L'équipe du Livrescolaire.fr a lancé son blog à destination des enseignants : un espace de veille, d'innovation, d'inspiration... pour VOUS !
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