La promesse de la réforme du collège, côté enseignants ? Plus d’autonomie, pour mieux s’adapter aux divers besoins des élèves. Et davantage de souplesse dans le fonctionnement du collège. On vous prépare le terrain pour appréhender au mieux ces changements.
Contenus, pratiques, organisation, ça bouge pas mal. On vous souffle la recette du gouvernement…
- Cueillez un nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture
- Ciselez de nouveaux parcours
- Ajoutez de nouveaux programmes…
- Qui dit nouveaux programmes dit nouveaux manuels !
- Assaisonnez avec de nouveaux emplois du temps pour les élèves
- Saupoudrez d’enseignements pratiques interdisciplinaires
- Malaxez avec des heures d’accompagnement personnalisé
- Incorporez des temps d’apprentissage en petits effectifs
- Mélangez une LV1 dès le CP, une LV2 dès la 5e
- Intégrez deux cuillères à soupe de compétences numériques
C’est prêt ! Maintenant, explorons les détails.
1. Le nouveau socle commun, nouveau jusqu’à quel point ?
a) Des objectifs recentrés
Le nouveau socle s’inscrit dans le prolongement du précédent. Il s’agit pour l’essentiel de la simplification du texte de 2006, pour le rendre plus lisible et plus efficace (moins d’items, moins de cases à cocher…) mais aussi d’une redéfinition des objectifs, davantage centrés sur la culture et les valeurs communes nécessaire au bien-être de la société, au « vivre ensemble » – le mot « culture » a d’ailleurs été ajouté à l’intitulé : « le socle commun de connaissances, de compétence et de culture ». Un accent est mis sur le travail en équipe, la collaboration, la participation et l’épanouissement personnel des élèves. L’expression orale devient une compétence clé, favorisée notamment par des temps d’apprentissage et de travail en groupe. On note aussi un changement dans la position de l’enseignant par rapport aux apprentissages : celui-ci est davantage dans l’accompagnement, un guide vers l’autonomie des élèves, auxquels on « apprend à apprendre ». Des notions telles que le goût, le plaisir, la créativité et la sensibilité ont également fait leur apparition.
b) Une redéfinition des domaines de formation
Outre ces nuances employées dans le texte, la redéfinition des domaines de formation est également un changement majeur. Les fondamentaux des différentes disciplines sont regroupées autour d’objectifs communs, dans un cadre élargi.
- Les langages pour penser et communiquer
Comprendre et s’exprimer en utilisant le français, les langues étrangères, les mathématiques, les langages informatiques, mais aussi les langages des arts et du corps.
- Les méthodes et outils pour apprendre
Les techniques d’information et de documentation, l’organisation personnelle et l’autonomie, les outils numériques, le travail en équipe. L’acquisition de ces compétences est reliée à la mise en place de temps d’enseignement en effectifs réduits, d’accompagnements personnalisés et d’enseignements pratiques interdisciplinaires qui permettent une pédagogie de projet et le travail sur des outils numériques (réalisation d’un web journal, vidéos, montage photo…).
- La formation de la personne et du citoyen
L’expression de la sensibilité et des opinions, le respect des autres, la compréhension et respect de la règle et du droit, la réflexion et le discernement quant à la portée des actes et des paroles.
- Les systèmes naturels et les systèmes techniques
La démarche scientifique, la création, conception, réalisation d’objets et systèmes techniques, les responsabilités individuelles et collectives notamment envers l’environnement.
- Les représentations du monde et l’activité humaine
L’espace et le temps, les organisations et les représentations du monde, l’invention, l’élaboration et la production dans les domaines littéraires ou artistiques.
La grande nouveauté, c’est que l’organisation des apprentissages, les moyens d’accès à l’information et à la documentation, les langages numériques, et la conduite de projets individuels et collectifs, sont identifiés distinctement comme objectifs d’enseignement. On peut noter aussi l’introduction d’une dimension plus réflexive, qui invite l’élève à se poser des question sur les apprentissages et sur le monde qui l’entoure.
Pour prendre connaissance du nouveau socle commun, c’est par ici. Prévoyez vos lunettes et le zoom de votre navigateur : c’est écrit petit petit.
2. Les parcours éducatifs
Les parcours se matérialisent en divers travaux menés par les enseignants au sein de leurs classe : exercices, projets, cours dédiés, interventions d’associations, d’institutions culturelles ou de professionnels… vous avez le choix de la forme. Trois parcours ont été définis : le parcours citoyen, le parcours d’éducation artistique et culturelle (déjà appliqué dès la rentrée 2015), le parcours avenir. Ce sont les équipes pédagogiques qui devront se concerter et construire les modalités de mise en place, puisque il n’y a pas d’heures dédiées à ces parcours.
Bon à savoir :
- Les parcours sont communs à toutes les disciplines.
- Ils font partie du nouveau socle, notamment dans le domaine « formation de la personne et du citoyen ».
- Les parcours sont évalués : une case leur est dédiée dans les nouveaux bulletins scolaires.
- Le nouveau diplôme national du brevet prévoit éventuellement une évaluation orale sur ces parcours.
Le parcours d’éducation artistique et culturelle
Le but : réduire les inégalités d’accès à la culture et à la pratique artistique : « fréquenter, s’approprier et pratiquer ».
Les outils : des connaissances favorisant l’assimilation de repères culturels et le développement de l’esprit critique ; des rencontres autour du milieu de l’art (musées, artistes) ; des pratiques individuelles et collectives dans différents domaines artistiques.
Le parcours Avenir
Le but : faire découvrir le monde professionnel aux élèves, aider à la construction du projet d’orientation (il remplace les 3h hebdomadaires de Découverte Professionnelle pour les classes de 3e). Ce parcours mobilise toute la communauté éducative (CPE, COP…).
Les outils : rencontres, stages d’observation, intervenants, projets (enseignements pratiques interdisciplinaires ou EPI).
Le parcours Citoyen
Le but : enseigner les valeurs républicaines.
Il s’articule autour d’un nouvel enseignement : l’ enseignement moral et civique, assuré par les collègues d’histoire-géographie.
Outils : éducation aux médias, organisation de débats, projets…
3. Qu’est-ce qui change dans les nouveaux programmes ?
Les nouveaux programmes découlent du nouveau socle commun, et sont désormais conçus par cycles. Les programmes précisent les compétences et les connaissances qui doivent être acquises à chaque fin de cycle. Les enseignants ont donc plus de liberté dans leur application des programmes d’une année sur l’autre. Mais cela implique une nécessaire coordination au sein de votre établissement et de l’équipe pédagogique.
Un petit point sur les cycles :
Cycle 2 : CP, CE1, CE2
Cycle 3 : CM1, CM2, 6e
Cycle 4 : 5e, 4e, 3e
On vous a fait des petits topos sur les nouveaux programmes par matière : munissez-vous de votre souris et cliquez sur votre discipline.
Pour les autres disciplines, on vous fait un topos très très prochainement…
- Langue Vivante
- Physique Chimie
- SVT
- Arts Plastiques
- Education Musicale
- Technologie
- EPS
- Langues et Cultures de l’Antiquité
- Enseignement moral et civique
4. Qui dit nouveaux programmes, dit nouveaux manuels !
En tout il y aura :
- 6 nouveaux manuels en 6e ;
- Et 7 manuels pour chaque niveau du cycle 4 (on ajoute la LV2), soit 28 manuels.
L’acquisition des nouveaux manuels se fera sur 2 ans. Une partie des matières (le français, l’histoire-géographie, les mathématiques, la LV2 en 5e et les sciences en 6e) bénéficieront de nouveaux manuels dès la rentrée 2016. Pour les langues, la physique-chimie, les SVT, la technologie, l’éducation musicale, les arts plastiques et l’enseignement moral et civique, les changements de manuels auront lieu en 2017.
La bonne nouvelle, c’est que les budgets suivent. 150 millions d’euros sont dédiés aux manuels scolaires en 2016 : le financement passe de 7,54 euros par an, par élève à 54,30 euros, pour que les établissements puissent assumer ces dépenses. Vous recevrez donc bien vos spécimens au Printemps 😉
5. Ce qui change dans l’emploi du temps des élèves
La réforme implique un allégement et une uniformisation des emplois du temps des élèves.
- De la 6e à la 3e : 26h de cours hebdomadaires, AP (accompagnement personnalisé) et EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) compris. Les heures de cours magistraux sont donc réduites au profit d’heures pour un enseignement plus participatif ;
- Une pause méridienne de 1h30 pour tous les élèves ;
- Pour les enseignements en complément Langues et Cultures Antiques et Langues et Cultures Régionales : le nombre d’heure passe à 1h en 5e, 2h en 4e et 3e ;
- Les classes européennes, orientales et bilangues peuvent être supprimées dans certains établissements, remplacées par l’arrivée de la LV2 dès la 5e ;
- L’objectif de ne pas dépasser 6 heures de cours par jour.
6. Les enseignements pratiques interdisciplinaires
Leur petit surnom, c’est les EPI. Il s’agit de mêler plusieurs disciplines avec des objectifs pédagogiques partagés dans un même projet. Leur but ? Favoriser l’expression orale, la créativité, la participation, l’autonomie. Mais aussi permettre aux élèves de relier les savoirs et de leur donner un sens en traitant les programmes différemment, afin d’en faire des citoyens prêts à aborder les questions du monde actuel. Sur le papier on dit wa-ouh, reste à appliquer le concept.
Les EPI s’organisent autour de 8 thèmes sur les enjeux du monde actuel :
- Développement durable
- Sciences et société
- Corps, santé et sécurité
- Information, communication, citoyenneté
- Culture et création artistique
- Monde économique et professionnel
- Langues et cultures de l’antiquité
- Langues et cultures régionales et étrangères
Bon à savoir :
- Les élèves doivent réaliser 2 thèmes des EPI par an, soit 6 thèmes sur le cycle 4.
- 2 à 3 heures hebdomadaires par classe sont consacrées aux EPI.
- Ces heures sont incluses dans les 26 heures hebdomadaires. Très important : il ne s’agit pas d’un nouvel enseignement, mais d’une diversification pédagogique – une autre façon de traiter le programme.
- Les EPI se font en classe entière (et c’est au professeur d’organiser sa salle en îlots pour faire un travail de groupe s’il le souhaite), mais aussi en demi-classes (l’enseignant prend donc 1 heure en plus sur sa marge horaire*, pour s’occuper du deuxième groupe).
- Les projets seront évalués et inclus dans les compétences du brevet et donnent lieu à un oral.
- Il est possible de mener le projet seul avec vos élèves ou en co-intervention avec un autre professeur.
- C’est le conseil pédagogique qui organisera le fonctionnement,et arbitrera les choix pour mettre en place ces EPI.
- Le nombre d’heures consacrées aux EPI sera identique pour tout un niveau de classes.
- Toutes les disciplines sont concernées.
- Les enseignants ne feront pas d’EPI avec toutes leurs classes.
* Marge horaire non affectée, à répartir par l’établissement
Un exemple s’il vous plaît !
Pour les classes de 5e sur le thème Sciences, technologie et société, avec les professeurs d’SVT, physique, et français le sujet choisi est… TALAM ! La création d’une nouvelle de science-fiction racontant la création par un savant d’un virus qui a pour effet de décupler la force humaine.
Le cours de SVT permet d’aborder le monde microbien hébergé par notre organisme et son fonctionnement, les réactions qui permettent à l’organisme de se préserver des micro-organismes pathogènes, la prévention et lutte contre la contamination et/ou infection.
Le cours de Sciences Physiques permet d’apprendre à modéliser une interaction par une force caractérisée par une direction, un sens et une valeur et d’exploiter l’expression littérale scalaire de la loi de gravitation universelle.
Le cours de français amènera les élèves à s’interroger sur l’idée du progrès scientifique et à aborder la question des rapports entre les sciences et littérature…. avant de se lancer dans la rédaction de la nouvelle.
Prometteur non ?
Encore un peu de patience, nous travaillons sur un article qui liste plein d’idées proposées par la communauté de professeurs Lelivrescolaire.fr 🙂
Bon, mais comment on s’organise ?
C’est lors du conseil d’enseignement que vous définirez comment votre discipline participera aux EPI. Le conseil pédagogique fera des propositions d’organisation. Vous l’avez compris, la réforme, c’est beaucoup d’organisation et de concertation en amont.
Suggestions d’organisation :
Partons du principe que les 5e B ont 2 heures d’EPI par semaine. Vous avez un projet pour eux sur le thème du développement durable avec deux de vos collègues, ce projet dure un semestre. Vous consacrez 1h de cours par semaine à ce projet (ces heures de cours peuvent être réparties entre les 3 professeurs concernés, selon les semaines). D’autres professeurs qui enseignent aux 5e B mènent un autre projet avec eux, sur un thème différent et leur consacrent également 1h par semaine sur le semestre.
Le semestre suivant, vous et vos 2 autres collègues passez à un nouveau projet avec les 5e B, toujours sur le même thème et les autres professeurs feront de même sur le deuxième thème. Les élèves de cette classe ont donc 2h d’EPI par semaine et travaillent sur leurs 2 thèmes obligatoires.
Nous avons pris l’exemple de projets semestriels, mais vous pouvez aussi mener des projets au trimestre ou des projets annuels. Vous pouvez également changer de classe au cours de l’année : si l’on part du principe que vous menez un projet sur un semestre, le semestre suivant, vous vous occupez des 5e C. Quant au 5e B, ils auront 1h d’EPI avec d’autres professeurs. Il faut aussi savoir que vous n’êtes pas obligé de participer aux EPI toute l’année ni toutes les semaines.
Une autre solution est de répartir trois semaines spécialement consacrées aux EPI sur l’année. Cela permet de mieux les identifier comme des temps forts.
Les difficultés à anticiper :
- Les thèmes des EPI peuvent être différents d’une classe à l’autre, il faut être vigilant lors du passage en classe supérieure : s’il y a une réaffectation des élèves dans les classes, il faut en tenir compte pour qu’il n’y ait pas de doublons sur des thèmes qui auraient été vus l’année précédente.
- Lorsque LV2 sont impliquées dans les EPI : tous les élèves d’une classe n’ont parfois pas la même LV2. Dans ce cas, il peut être intéressant de constituer des groupes inter-classes mais la gestion des emplois du temps peut devenir très complexe. Garder une seule classe est possible mais le projet devra pouvoir se faire dans les deux LV2, en co-intervention des deux professeurs de langues ou bien en groupes séparés.
- Si vous souhaitez réaliser un EPI en co-intervention, il faudra prendre une heure avec vos collègues sur votre marge horaire*
- Enfin, il faudra répondre à certaines questions lors des réunions avec vos collègues. Est-ce que ce sont les élèves qui choisiront leurs EPI ? Seront-ils imposés et fixes pour chaque niveau ? Groupes-classes ou groupes inter-classes ? Combien d’heures allouer aux EPI ?
*Marge horaire non affectée à répartir par l’établissement.
Quelques conseils pour préparer un EPI :
Le maître-mot est : la souplesse… Mais on ne vous demande pas non plus de faire le grand écart.
- Le nombre de séances doit pouvoir s’adapter, se prolonger.
- La posture de l’enseignant change : il n’est plus en face des élèves, mais à côté. Il anime les groupes et les oriente dans les recherches en autonomie. Il tient compte des spécificités de chaque élève pour les mettre en valeur : les élèves ne travaillent pas forcément sur les mêmes tâches durant le projet.
- Il faut réorganiser l’approche des apprentissages : il est possible de dépasser le programme pour aller plus loin. Par exemple, une notion peut être abordée dans un EPI en 5ème, en tant qu’initiation, mais ne sera réellement enseignée qu’en 4ème.
- L’évaluation peut être également plus souple. Les élèves peuvent, par exemple, fixer eux-mêmes certains aspects du barème, ou s’auto-évaluer pour certaines compétences en tenant un journal de bord numérique.
7. L’accompagnement personnalisé
Un enseignement pas assez individualisé, ne tenant pas compte des spécificités de chaque élève. C’est ce constat qui a été à l’origine de la création de l’accompagnement personnalisé ou AP (encore un petit surnom à retenir). Le but : aider les élèves à acquérir de la méthode, « apprendre à apprendre ». Vous faites déjà de l’accompagnement, mais ici la nouveauté c’est qu’il est généralisé à tous les élèves, et qu’il ne s’ajoute pas aux heures de cours : il s’agit d’heures de cours « réaffectées » (comme pour les EPI).
En 6e, les élèves auront 3 heures par semaines allouées à l’AP : cela répond à la problématique de transition école-collège, pour faciliter l’autonomie. Pour les 5e, 4e, 3e, ce sera minimum 1 heure.
Bon à savoir :
- Pour les 5e, 4e, 3e , 4 heures sont consacrées en tout aux EPI et aux AP. Il revient à chaque collège d’arbitrer le nombre d’heures entre les deux, tout en respectant le nombre d’heures minimum fixé.
- Tous les élèves par niveau auront le même nombre d’heures d’AP.
- Les élèves seront répartis en groupes (de niveaux, de matières) selon leur progression : une organisation par classe, par groupes inter-classes ou en demi-groupes ( 2h au lieu d’1h pour le professeur, il faudra prendre l’heure supplémentaire sur la marge horaire) est possible.
- L’AP concerne tous les enseignants, mais c’est à chaque collège de décider quelles matières et quelles heures de cours seront prélevées pour être dédiées aux AP, sur les 26h de cours hebdomadaires des élèves. Par exemple pour les 6e qui ont 3 heures d’AP, il ne restera que 23 heures pour les cours.
- L’AP peut se faire en classe entière, ou bien par groupes, seul ou en co-intervention.
Comment on s’organise ?
Comme pour les EPI, c’est le conseil d’enseignement qui devra définir les besoins de la discipline et le contenu des heures d’AP. L’organisation de ces heures est gérée par le conseil pédagogique.
Il est possible de proposer ces temps d’accompagnement sous forme de renforcements disciplinaires. Dans ce cas, chaque enseignant peut dédier un cours aux AP. Il faut bien sûr tenir compte de la répartition des heures d’AP entre les différentes disciplines.
Par exemple, si toutes les disciplines sont concernées, les 6e B auront :
6 (disciplines) x 0,5h d’AP = les 3 heures hebdomadaires requises.
Pour avoir plus de temps avec les élèves, il faut par exemple sélectionner 3 disciplines par semaine, ce qui permet au 6e B d’avoir à chaque fois 1 heure d’AP et non pas ½ heure.
Une autre approche peut être de faire en fonction des compétences des élèves : par groupe de niveaux selon les matières. Dans ce cas, il faut organiser 3 heures par semaine où tous les enseignants prennent part aux AP simultanément. La répartition des élèves auprès de chaque professeur se fait en fonction des besoins des élèves. Dans cette hypothèse, il est ici possible de faire de la co-intervention en créant des groupes de niveaux.
8. Les temps d’apprentissage en petits groupes
Pour favoriser la pédagogie active en petits effectifs, 20 % du temps des enseignants est alloué aux EPI et aux AP mais aussi au dédoublement de la classe en deux groupes, sur 2 heures distinctes Lors du conseil pédagogique, les enseignants choisiront les heures de cours qui seront dispensées à effectif réduit (en dehors des EPI et des AP).
Les moyens donnés par le gouvernement :
- Des formations données dès 2015-2016.
- Une dotation horaire supplémentaire (DHS) ou marge horaire non affectée à répartir par l’établissement : 2h45 par classe puis 3h en 2017. Ces heures servent à améliorer la qualité de l’enseignement en donnant la possibilité de dédoubler sa classe.
- La rémunération des coordinateurs de discipline, de cycle et de niveau, des référents. Ces missions sont reconnues : les indemnités vont jusqu’à 3750 € par an.
- Les membres du conseil pédagogique sont désormais désignés par le chef d’établissement, sur proposition des équipes pédagogiques.
- 4 000 postes sont créés pour accompagner la réforme et permettre notamment le travail en petits groupes.
9. Une LV1 dès le CP, une LV2 dès la 5e
Dès septembre 2016, les élèves commenceront à apprendre leur première langue dès le CP. Ils choisiront leur LV2 en 5e. Il s’agit de faire intervenir les langues plus tôt dans les programmes pour favoriser l’insertion professionnelle en France et à l’étranger et l’ouverture sur le monde. Par ailleurs, la LV2 profitera d’une dotation horaire supplémentaire : 1h30 en plus pour les 5e, 4e, 3e.
Les niveaux demandés en fin de cycle seront également plus élevés. En fin de cycle 4 (3e), Le niveau en LV1 doit se situer entre A2 (dans au moins 5 des activités langagières*) et B1. Pour la LV2, le niveau à atteindre est A2 pour au moins deux des activités langagières.
*Les activités langagières : Écouter et comprendre, Lire (et comprendre en cycle 3), Parler en continu, Écrire, Réagir et dialoguer.
10. Des compétences numériques
Dans les différentes matières, les professeurs pourront introduire le numérique : il fait partie intégrante du socle et peut s’appliquer à toutes les matières. Apprentissage de l’écriture au clavier, recherche d’informations en ligne, enregistrement du son et de l’image pour le travail de l’oral, logiciels de présentation pour la communication orale, le traitement de texte, dictionnaires en lignes, correcteurs orthographiques…
Mais ce n’est pas tout : au cycle 4, les élèves devront s’initier à la programmation en cours de mathématiques. Ils développeront un programme simple, sans viser une maîtrise élevée du langage informatique. Il s’agira d’utiliser des notions telles que les variables et les fonctions mais dans une application différente des exercices habituels.
Les élèves pourront par exemple apprendre à programmer un jeu simple…
Les EPI favoriseront également l’usage du numérique : réalisation de montages vidéos et photos, création de maquettes pour la mise en page d’un magazine, web journal, web radio…
On vous invite d’ailleurs à consulter notre article sur les logiciels open source, où l’on vous donne quelques outils gratuits pour faire ce genre de choses par ici :
Ces nouvelles initiatives vont demander un équipement en outils numériques assez conséquent. Voici ce qui est prévu :
- 40 % des classes de 5e devraient être équipées en tablettes en 2016, 70 % en 2017, et 100 % en 2018
- Le gouvernement a aussi annoncé que 70 % des élèves de primaire et de collège seront équipés en terminaux individuels et collectifs en 2020.
Manuels scolaires interactifs, applications dédiées aux apprentissages, révisions, jeux sérieux, simulations… Ce seront aussi des outils de productivité : agenda, calculatrice, dictionnaires, logiciels de prise de notes.
Ces outils donnent aussi la possibilité de créer des parcours adaptés : pour les élèves en situation de handicap ou bien pour créer des services d’aide à distance aux élèves en difficulté.
D’ailleurs, on vous parlera bientôt des trois (r)évolutions permises par l’usage des tablettes numériques !
Ça y est, vous avez fait le tour de la réforme ! Nous vous félicitons pour l’attention soutenue dont vous avez fait preuve. Vous êtes maintenant prêt à donner votre avis lorsqu’il s’agira d’organiser les plannings de l’année 2016 et vous pouvez même commencer à plancher sur des projets pour les EPI.
Et le mot de la fin :
Il n’existe rien de constant, si ce n’est le changement.
Bouddha