Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde. Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge un élève allophone ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Aujourd’hui, nous donnons la parole aux élèves ! Bashar a accepté de nous raconter son parcours.
Sommaire
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Bashar. Je suis de nationalité syrienne et je suis né à Raqqa. Je suis arrivé en France début 2017. Je suis resté environ un an à Ferrette (68), au sein de l’association Voisins d’Ailleurs, pour ma rentrée en classe de quatrième. Puis, en troisième, je me suis installé à Mulhouse. Actuellement je suis élève en terminale et je finis mon bac. STI2D (Sciences et Technologies de l’Industrie et du Développement Durable).
Es-tu arrivé directement en France ou y a-t-il eu des étapes dans ton voyage ?
Je suis d’abord passé par la Turquie, à Ankara, pour aller prendre le bateau jusqu’à une île grecque, Santorin. Ensuite, nous sommes partis à Athènes et nous y sommes restés un an. Nous sommes ensuite arrivés en France, en avion.
Quelles sont les aides que tu as reçues, en arrivant en France, pour progresser en français et redevenir élève ?
Au collège, on avait des cours de FLE. D’abord 6 heures par semaine la première année, puis 3 heures. Cela m’a beaucoup aidé à progresser. Au bout de deux ans, j’ai obtenu mon DELF (Diplôme d’Études en Langue Française).
Au sein de l’association Voisins d’ailleurs, il y avait également des professeurs qui nous aidaient à apprendre la langue. C’était vraiment bien.
Chez moi, sur les conseils de mes parents, j’ai aussi regardé des cours sur Youtube pour m’aider à progresser.
Je dirais que j’ai mis un an et demi, à peu près, à pouvoir m’exprimer correctement et comprendre ce que l’on me disait en français.
Quelles sont les plus grandes difficultés que tu as rencontrées en tant qu’élève en arrivant à l’école en France ?
Apprendre la langue a été la première grande difficulté car en Syrie je n’ai pas appris le français. J’ai dû commencer de zéro ! J’ai trouvé également que les matières littéraires étaient compliquées. Je suis plus à l’aise en sciences.
Ce n’était pas non plus facile pour moi lorsque je suis arrivé, car les professeurs nous proposaient les mêmes cours qu’aux autres élèves de la classe. Par exemple, il n’y avait pas de contrôles adaptés. Il a fallu que je m’intègre rapidement.
Tu parles de contrôles adaptés, as-tu d’autres idées à proposer pour améliorer l’intégration des élèves non francophones dans les écoles françaises ?
Je pense qu’il est important que le professeur prenne le temps de venir réexpliquer les consignes afin que l’élève comprenne ce qui est attendu dans l’exercice. Il y a quelques professeurs qui l’ont déjà fait pour moi.
En Histoire également, il y a une de mes professeurs qui nous préparait des fiches de révisions : des résumés du cours avec des mots simples à comprendre. Cela m’a beaucoup aidé pour réviser mes leçons.
Quel est ton projet professionnel ?
Quand j’étais petit, je rêvais d’être médecin mais après j’ai réalisé que c’était beaucoup d’années d’études et j’ai changé d’avis ! Actuellement, je m’intéresse beaucoup aux nouvelles technologies. J’ai d’ailleurs été accepté en IUT pour faire un BUT GEII (Génie Électrique et Informatique Industrielle) sur trois ans et ensuite je souhaite intégrer une école d’ingénieur pour travailler dans l’automatisme robotique.