Ces dernières années, le nombre d’élèves allophones en collège général et lycée professionnel ne cesse d’augmenter. On peut le constater au moment des mutations : une ouverture en hausse de postes spécifiques en Français Langue Seconde. Peu d’enseignants bénéficient d’une formation pour s’adapter à ce nouveau public. La même question revient alors régulièrement : comment prendre en charge ces élèves ? C’est pourquoi, nous avons décidé de partager ici les expériences de professeurs de la communauté, de collège général et de lycée professionnel, autour de l’inclusion des élèves allophones. Ce sujet vous intéresse ? Vous pouvez retrouver notre article en vous rendant juste ici ! 😉
Aujourd’hui, nous donnons la parole aux jeunes ! Sidra, élève en classe de troisième, a accepté de nous raconter son parcours.
Sommaire
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sidra, je suis syrienne, kurde. Je suis actuellement en classe de troisième.
Peux-tu nous parler de ton parcours de la Syrie à la France ?
Pour fuir la guerre, avec ma famille nous nous sommes installés pendant 4 ans en Turquie. Ensuite, nous sommes restés un an en Grèce, à Athènes, avant de venir en France. Lorsque je suis arrivée, j’avais 11 ou 12 ans. Dans un premier temps, nous avons été accueillis à Ferrette, avant d’obtenir notre logement actuel.
Quelles sont les plus grandes difficultés que tu as rencontrées en arrivant en tant qu’élève en France ?
Lorsque je suis arrivée en France, je ne savais pas du tout parler français ! J’ai mis 6 mois à bien comprendre le français, à réussir à m’exprimer. Il m’a fallu un an pour maîtriser le vocabulaire plus compliqué.
C’était très dur pour moi de suivre les cours au début. Par exemple, la SVT et les sciences de manière globale, car je n’ai jamais étudié ces matières avant… Maintenant ce sont mes matières préférées avec l’Histoire !
Peux-tu nous parler un peu de ton parcours d’élève avant d’arriver en France ?
En Syrie, j’ai effectué une année de CP, avant de partir. En Turquie, je n’ai pas été à l’école pendant un an, puis j’ai refait un CP et la moitié d’un CE1. Ensuite, je n’ai plus été scolarisée jusqu’à mon arrivée en France. J’ai eu quelques cours en anglais et en grec par des bénévoles d’associations à Athènes, mais c’est tout.
Lorsque je suis arrivée en France, je suis restée environ 3 mois en classe de CM2 pour apprendre la langue et ensuite j’ai fait ma rentrée en sixième.
Maintenant je suis forte en langues, je parle : l’arabe, le kurde, le turc, le français, et un peu d’anglais !
Quelles sont les aides que tu as reçues, en arrivant en France, pour progresser en français et reprendre ta scolarité ?
Il y a des professeurs qui donnent des cours à l’association où j’ai été accueillie mais moi je n’allais pas trop en cours, enfin je n’aimais pas trop ça, surtout la grammaire. Ce que je préférais c’était parler avec les différents enseignants.
J’ai eu aussi accès à des cours de FLE lors de mon arrivée au collège afin de m’aider à progresser en français.
Que souhaites-tu faire à la fin de ton année de troisième ?
Je vais intégrer une seconde générale et technologique. Je souhaite me diriger vers des études de médecine. Je ne sais pas encore exactement dans quel domaine précis.